Dans
son arrêt de Grande Chambre, définitif1, rendu ce jour dans laffaire
Bayatyan c. Arménie (requête no 23459/03), la Cour européenne
des droits de lhomme dit à la majorité quil y a eu
:violation de larticle 9 (droit à la liberté de pensée,
de conscience et de religion) de la Convention européenne des droits
de lhomme.
Laffaire
concerne la condamnation en 2003 dun objecteur de conscience un
témoin de Jéhovah qui avait refusé daccomplir
son service militaire. Il fut placé en détention en dépit
de lengagement pris par lArménie, lors de son adhésion
au Conseil de l'Europe le 25 janvier 2001, dinstituer un service civil
de remplacement au service militaire obligatoire dans un délai de trois
ans et damnistier tous les objecteurs de conscience condamnés à
des peines demprisonnement.
Il
y a un rapport entre la discrimination et les croyances, selon une étude
de 124 pages de la très officielle DARES, Direction de lAnimation
de la Recherche, des Études et des Statistiques, branche du Ministère
français du Travail et de lemploi. Cette étude publiée
en juin 2011, qui s'intéresait certes plutôt à la problématique
du travail, fait en effet ressortir que les attitudes discriminatoires résultent
le plus souvent de croyances de la part de la personne qui discrimine, plus
que de raisons factuelles. Selon cette étude, cest essentiellement
le manque dinformations qui pousse les gens à se raccrocher à
des représentations, à des stéréotypes et à
leurs propres croyances. Pour les personnes recourant ou pratiquant la discrimination,
les facteurs mentionnés répondraient à un besoin de simplification
de la représentation du monde, aux stigmates des notions « égalitaires
» visant à gommer ou refuser les différences, assorties
souvent dune peur latente, et une façon de déterminer un
rapport de domination ou den profiter.
Létude
note limportance et lexistence ! - de la législation
anti-discriminatoire, qui ne suffit pas à elle seule, et doit être
complétée par linformation et la sensibilisation, et une
attitude générale dintégration. En France, ce nest
pas gagné !
Dans
un communiqué du 11 juillet, lINVS (Institut de Veille Sanitaire)
prévoit 365000 nouveaux cancers pour lannée 2011 en France
métropolitaine. Le cancer touche davantage les hommes (207000 nouveaux
cas) que les femmes (158000). Les décès par cancer devraient augmenter
légèrement (+ 1000).
Il
est confirmé que les femmes bénéficient dune baisse
continue de la fréquence du cancer du sein tant redouté depuis
environ 15 ans, ce qui correspond au moment où lon a commencé
à déconseiller les régimes hormonaux pour le traitement
de la ménopause, dont le rôle cancérigène a été
reconnu depuis. Par contre, elles subissent une forte augmentation inquiétante
du cancer du poumon (+20% de nouveaux cas en un an !), sur une tendance déjà
en hausse.
Notons
quil ne sagit que dextrapolations statistiques à partir
de données parcellaires (20% du pays réel). LINVS déclare
dans son communiqué que la France est le seul pays européen à
fournir des données prospectives sur le cancer pour lannée
en cours. On peut légitimement se demander sil est vraiment utile
de publier des projections sur 6 mois, et si les chiffres de 2010 ne sont pas
suffisants. Réponse sur le site : les chiffres de 2010 sont déjà
virtuels, on ne dispose pas de chiffres réels définitifs au-delà
de 2007, et les données publiées pour les 3 dernières années
ne sont que des extrapolations dans le temps (fortement corrigées elles-mêmes
par des méthodes... statistiques).
La
France compte une secte de plus (et de poids) !!
Le
blog Le mysosotis, relayé par le blog La Lumière de lExpress
et le site maçonnique Hiram.be, publie une interview en version intégrale
de Claude Seiler, chef de file de Franc-Maçonnerie Régulière,
un regroupement de dissidents internes de la Grande Loge Nationale de France
contestant lautorité de lactuel Grand-maître, Françoise
Stifani. Bien que linterview prévue pour le 23 juin nait
pu paraitre dans le Petit Journal, suite à des interventions délus
locaux sans nul doute favorables à lactuel Grand-Maître de
lobédience, François Stifani, on relève tout de même
ce jugement sans appel : « en affirmant quil est un guide spirituel,
[le Grand-Maître] engage lobédience dans une dérive
sectaire inadmissible dans notre institution ou la liberté dexpression
et de penser sont la règle ». On comprend mieux ce cliché
selon lequel les « guides spirituels » empêcheraient de penser
(que penser des prêtres, pasteurs, rabbins, ainsi que des centaines de
millions dIndiens qui suivent des maîtres spirituels ou même
de thérapeutes souvent visés), quand on sait que cette condamnation
émane dun « spécialiste », la GLNF fournissant
des bataillons de militants anti-sectes qui cachent mal leur désir de
voir disparaître TOUTE croyance ou vision du monde spirituelle.
M.
Fenech, qui est aux premières loges pour connaître toutes les arcanes
de cette confrérie devenue infréquentable aux yeux de ses propres
membres, sera le mieux placé pour éradiquer ce nouveau fléau
social.
Un
rapport accablant de lIGAS sur la
non-politique du médicament en France
«
Graves défaillances », « lIGAS dynamite le système
», « tremblement de terre », « ne fait pas dans la dentelle
», cest en ces termes que la grande presse a accueilli le dernier
rapport de lIGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales)
publié le 21 juin dernier concernant la politique du médicament
en France, constatant affaiblissement du rôle de l'État depuis
la fin des années 1990, et le retard pris par rapport aux pays comparables.
Ce nest pas une première, car ce corps de fonctionnaire avait déjà
publié un rapport très incisif sur la trop fameuse campagne de
vaccination contre la Grippe A.
Dans
son rapport commandé par le Ministère de la Santé, lIGAS
déplore labsence de politique du médicament en France et
la passivité des autorités, et recommande une réforme radicale
du système de surveillance des effets secondaires, la fusion des deux
organismes de lAFSSAPS (nouvelles autorisations et suivi) qui gèrent
le secteur en France, un renouvellement complet des experts qui seront désormais
nommés pour des mandats limités dans le temps. Les laboratoires
auraient obligation de communiquer TOUTES les données détudes,
et non uniquement celles qui sont favorables. « Il faut que le doute profite
au patient (principe de précaution) et non au médicament ».
Dans
la foulée, lIGAS demande la transparence des activités promotionnelles
des laboratoires (congrès, formation des médecins, bourses pour
les étudiants, etc.). Tout aussi révolutionnaire, le rapport préconise
la disparition pure et simple des très controversés « visiteurs
médicaux ».
Il
est certain que la mobilisation croissante de lopinion sur ce genre de
sujets permet aujourdhui despérer que ce rapport ne sera
pas mis au placard.Affaire à suivre...
Les
8 et 9 juin 2010 paraissaient deux arrêtés établissant les
nouvelles conditions pour se prévaloir en France du titre officiel de
psychothérapeute, tout ceci débouchant sur un registre officiel
des psychothérapeutes publié par ... la Préfecture !!!
(A quand un grand Ministère de lIntérieur, des Cultes, de
la psychothérapie et des médecines alternatives ?). Ceci doit
permettre également dêtre inscrit dans les pages jaunes sous
la rubrique : Psychothérapie. Mais, comme le fait remarquer le site du
syndicat snppsy, cette rubrique devrait normalement se vider car personne ne
remplit actuellement les fameux critères.
En
revanche, refusant la démarche du gouvernement visant selon elles à
médicaliser lactivité, les deux grande Fédérations
de psychothérapeutes (AFFOP et FF2P) ont uvré en parallèle
pour faire reconnaître un nouveau métier : « Psychopraticien
», qui sera inscrit dans les Pages Jaunes sous la rubrique « PSYCHOTHÉRAPIE
- Pratiques hors du cadre réglementé. » Mieux vaut perdre
un titre que perdre son âme écrit Arlette Gastine, vice-présidente
de lAFFOP.
Toutefois,
il semble que les praticiens qui ne posséderont pas le titre officiel
auront un accès limité aux Institutions publiques, hôpitaux,
etc. En revanche, le titre de « psychopraticien » qui sera
validé par les fédérations sera plus exigeant sur
la formation pratique et risque fort de supplanter le titre officiel de «
psychothérapeute » aux yeux du grand public.
Le
Grand Orient de France prend position contre « les sectes »
Selon
le blog de lExpress La lumière, le Grand Orient de France (GODF)
a cru bon den appeler « aux plus hautes autorités »
de lEtat français pour renforcer la lutte contre les sectes au
nom de « la liberté absolue de conscience », un thème
« qui a toujours tenu à coeur des dignitaires de la première
obédience française », comme le relève le chroniqueur.
Celui-ci ne manque pas de remarquer que ce communiqué daté du
28 juin nest justifié par aucun fait ou actualité précise,
relatant un commentaire du Grand-maître de lobédience Guy
Arcizet qui, dans un effort intellectuel intense, déclare que «
A titre personnel, je suis particulièrement touché par les personnes
atteintes par des maladies graves, en état de faiblesse, et victimes
de gourous guérisseurs ». Pas de fait précis, seule cette
« préoccupation personnelle » qui ratisse large, fleurant
bon la posture idéologique. La raison de cette déclaration molle
et sans enthousiasme dun « dignitaire » ?
Décryptage
: lélection du Grand-maître a lieu en septembre prochain,
et le principal opposant de Guy Arcizet se nomme Gérard Contremoulin,
dont la compagne Mme Picard est président de l'Unadfi,posté par
ailleurs officiellement comme « M. Sectes » du Grand Orient. Le
Grand-maître lavoue à demi-mots, précisant dans une
langue de bois exemplaire que « Gérard Contremoulin nous a proposé
ce communiqué et le Conseil de lOrdre la accepté.
Cela signifie que nous avons un accord de fond sur son contenu. » Ce dernier
faisait lui-même écho à ses confères qui siègent
à la Miviludes. Lactuel Grand-maître ne veut pas paraître
en reste dans ce combat « si cher au coeur des dignitaires du GODF »
face à son adversaire et prêter le flanc aux critiques lors des
prochaines élections. Cest sans doute ce que, en jargon maçonnique,
on appelle « la liberté de conscience absolue ».
Témoins
de Jéhovah : lÉtat français
condamné par la CEDH pour discrimination
Dans
un arrêt du 30 juin 2011, les sept juges (dont un français) de
la Cour Européenne des Droits de lHomme ont estimé à
lunanimité que le gouvernement français avait violé
larticle 9 de la Convention européenne des droits de lhomme
sur la liberté religieuse. En effet, depuis quinze ans, lÉtat
français réclamait une taxation de 60% sur les dons des fidèles
à la communauté, contrairement à lexonération
fiscale qui prévaut pour les dons et legs faits aux associations cultuelles
et aux congrégations. "La motivation de la Cour constitue un sérieux
rappel à l'ordre pour tous ceux qui s'opposent au pluralisme religieux",
a estimé l'association des Témoins de Jéhovah dans un communiqué
publié dans la foulée.