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Sur les ondes : IDFM
L'affaire de l'OTS
16 octobre 2006

 

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Revue de presse

L’affaire de l’OTS

Introduction de l’animateur

Qu’est-ce que l’affaire de l’OTS. C’est une affaire concernant la mort de dizaines de membres de ce mouvement entre 1994 et 1996. Bientôt aura lieu l’appel du procès de M. Tabachnik, chef d’orchestre dont les écrits ésotériques auraient pu inciter les membres au suicide.

*ON suivait la thèse du suicide au départ. Aujourd’hui, on se demande s’il s’agit d’un suicide vers un monde meilleur ou d’un assassinat politique. La première thèse, plus personne n’y croit.

Le journaliste Maurice Fusier a écrit en 2003 « Des mots qui font des morts », où il expose des zones d’ombres non reprises par l’enquêteur ni par le juge.En 2006 il a écrit un nouvel ouvrage, « Ordre du Temple Solaire, 10 ans après le drame du Vercors ».

Cela fait 10 ans que les familles sont dans le mystère, qu’elles attendent des réponses. ON sait qu’il y a des pistes qui n’ont pas été suivies, par exemple la mort de deux policiers dans le Vercors, également les traces de produits militaires qui ont servi à incendier les corps.

Pourquoi n’ont-elles pas été suivies, on n’a pas de réponse claires. Il semble que les politiques ne veulent pas creuser dans certaines directions. La justice a-t-elle reçu des ordres ?

Interview de Maurice Fusier.

Pourquoi les pouvoirs publics sont toujours aussi sourds à la thèse de l’intervention extérieure ?

- Il est bien certain que c’est une thèse qui dérange, qui dérange beaucoup de monde. Il faut savoir qu’on a affaire à de vieux réseaux qui se sont formés au lendemain de la seconde guerre mondiale, à la libération, à savoir que les américains, et pas seulement eux d’ailleurs, ont installé en Europe et notamment France ce qu’on appelle des réseaux dormants, c'est-à-dire des structures pendant ce qui a été appelé la guerre froide, capables de lutter efficacement si nécessaire contre le bloc soviétique, c’est-à-dire contre le communisme. Bon, c’est vrai que les mouvements dits sectaires, c’est pratique, parce qu’ils sont discrets, ils ont de l’argent, et en ce qui concerne l’OTS, c’est un mouvement qui avait de l’argent, qui était très discret dans ce qu’il faisait et également, qui avait des armes, puisqu’on sait très bien que Luc Jouret, l’un des deux gourous de l’OTS, a été condamné au Canada pour détention d’armes, et trafic d’armes. Donc il y avait des réseaux qui ont été mis en place, qui étaient là et qui ont été utilisés, donc aujourd’hui, il y a des gens qui ne peuvent que difficilement parler de cette affaire, et on a l’impression de l’extérieur que cette affaire a été complètement étouffée.

Est-ce que pour vous, l’appel du 24 octobre est la fin et l’enterrement de l’affaire de l’OTS ?

- C’est très difficile à dire, ce qui est certain, c’est que ce n’est pas le procès de l’Ordre du Temples Solaire, c’est le procès en appel de Michel Tabachnik. Entre parenthèses, c’est quand même un procès qui a été reporté cinq fois, parce que les propres experts du juge d’instruction Gilles Fontaine étaient eux-mêmes mis en examen. Je crois savoir qu’on va vers une régularisation de ces mises en examen et qu’on va aboutir pour le psychiatre Jean-Marie Abgrall à un non-lieu. Mais quand même, c’est une drôle d’affaire. Et alors donc, les familles des victimes n’attendent plus rien ou pas grand-chose de ce procès, peut-être de nouvelles déclarations, mais pas de beaucoup de révélations. C’est vrai que c’est une affaire qui est assez moche, parce que vous avez soixante quatorze personnes qui sont mortes, dont treize enfants, entre 94 et 97, en France et au Canada, et le procès en appel de Michel Tabachnik, qui sera forcément d’ailleurs relaxé à nouveau, parce qu’on ne peut pas juger quelqu’un sur ses écrits au XXIè siècle, on n’est pas au Moyen Age, et bien malheureusement, ce procès n’apportera pas grand-chose.

Vous parliez justement des experts et de M. Jean-Marie Abgrall. Que pensez-vous des déclarations qu’il a faites en 2003 sur l’OTS comme quoi ce serait une affaire politique ?

- Je me méfie toujours des déclarations prises entre parenthèses, c’est vrai que ce sont des raccourcis bien pratiques pour nous les journalistes, je ne veux pas trop y adhérer dans une affaire comme ça. Il n’empêche que Jean-Marie Abgrall n’est pas un enfant de Chœur, il connaît l’histoire, il a travaillé là-dessus, c’est lui qui a fait les tests psychologiques sur certaines des personnes qui sont liées à cette affaire, notamment des membres de l’OTS qui sont encore vivants, il connaît tout ça. Et quand il déclare à Nice matin en 2003 : « C’est une affaire qui nous dépasse, qui va jusqu’au secret d’Etat. Il faudra peut-être qu’un jour qu’il rende des comptes là-dessus. D’ailleurs, Alain Vuarnet, qui a perdu sa mère et son frère dans le Vercors en Décembre 95 a dit très clairement, notamment à mon micro mais à d’autres aussi, je ne vois pas pourquoi il dirait ça un jour, qu’il le dise tout de suite, et je crois que c’est un droit légitime des familles des victimes de savoir pourquoi un expert du juge d’instruction peut se permettre de dire, à un journal comme Nice Matin ou à un autre, c’est une affaire d’Etat, C’est une affaire qui nous dépasse, qui va au-delà de ce qu’on a pu dire, c’est aberrant, toute cette affaire est d’ailleurs complètement aberrante. Haut de page

Quant au Commandant de la 5è DGPJ de Nanterre, a-t-il dit toute la vérité, pourquoi a-t-il été pratiquement le seul pour une enquête sur ce si grand nombre de victimes.

- Il faut savoir qu’il était déjà dans l’affaire avant qu’il soit choisi comme seul enquêteur du juge d’instruction Fontaine. Il faut savoir qu’après les premiers massacres de 94 en Suisse, il a été en tant que policier français convié à participer avec les policiers Suisse à l’entretien qu’il a pu avoir avec les deux policiers français qui avaient été aperçus descendant de la ferme de Giry en Suisse, Lardanchet et Rostang , c’est des policiers qui mourront d’ailleurs 14 mois plus tard dans le Vercors. Donc il était déjà là. Et puis, il a été nommé officiellement comme enquêteur du juge Fontaine, et curieusement, c’est vrai, il a été le seul enquêteur. Très vite les gendarmes se sont retirés, en fait ont été retirés, il s’est retrouvé tout seul.

Alors quel rôle a-t-il pu jouer, c’est là le fond du problème. Pourquoi a-t-il été seul ? En fait on peut répondre en partie à cette question, à savoir que le juge Fontaine qui tout de suite a vu que c’était une histoire faramineuse, a sans doute voulu garder pour lui et pour lui seul cette affaire et qu’il n’a pas demandé à la chancellerie de secours dont il aurait eu besoin pour pouvoir être dans son affaire, je ne dirais pas tranquille mais la mener comme il l’entendait, avec son enquêteur. C’est une thèse qu’on peut soutenir sans problèmes. C’est vrai qu’après, il s’est rendu compte que c’était très lourd et quand il a demandé des renforts, c’était trop tard. Le temps s’était écoulé, savoir ce qu’a fait l’enquêteur, si c’est l’enquêteur qui a mené le juge d’instruction ou si c’est le juge d’instruction qui a mené le policier, c’est très difficile à dire.

Comme on est dans l’actualité politique, est-ce que vous pensez que Charles Pasqua a joué un rôle dans l’affaire ?

- Charles Pasqua a joué un rôle pas dans l’affaire, il a joué un rôle dans des affaires, il n’y a qu’à voir ce qui se passe avec diverses mises en examen qui le concernent, d’ailleurs pas seulement lui mais ses proches, son propre fils et puis des amis à lui. A savoir que Charles Pasqua a été dans une mouvance très particulière. Tout à l’heure je parlais de vieux réseaux qui ont vu le jour à la libération, Charles Pasqua faisait partie de ces réseaux, il en a même créé certains comme le SAC. Le Service d’Action Civique a été créé par Charles Pasqua. Charles Pasqua a beaucoup travaillé, échangé avec l’Afrique. Je parle de l’Afrique parce que l’Afrique est liée à l’OTS. C’est vrai qu’il y a eu des blanchiments d’argent. Je ne peux pas dire que Charles Pasqua est à l’origine de ces trafics, de ces blanchiments d’argent. Je veux dire que Charles Pasqua est lié à des réseaux, et certains peu recommandables, puisque le SAC a été condamné au lendemain de la tuerie d’Auriol en 81 et les Président François Mitterrand a demandé que le SAC soit mis à part et on l’a donc dissous à ce moment-là.

Or, quand on regarde la tuerie d’Auriol, qu’est-ce qu’on voit, on voit des policiers du SAC venir assassiner une famille dont le père, Massier, est lui-même un policier. On oublie une chose, c’est qu’on a des templiers qui tuent des templiers. Donc, il y a des affaires qui sont lointaines et proches, et l’affaire de la tuerie d’Auriol en 81 ressemble étrangement à l’Affaire de l’OTS en 94-95. Vous parlez de Charles Pasqua, moi je voudrais savoir pourquoi le juge d’instruction Gilles Fontaine n’a pas demandé au Ministre de l’Intérieur de l’époque Charles Pasqua de s’exprimer sur la mort très curieuse et non expliquée de deux policiers français dans le Vercors en Décembre 95. Ce n’est pas acceptable. Or, quand on pose la question au juge, il dit que ce n’était pas important. Je suis désolé. Je suis français, je paie des impôts, je veux savoir pourquoi deux policiers français qui avaient été surpris en 94 descendant de Giry , donc suspects, qui ont été interrogés par la police Suisse et la police française en 94, qui avaient été remis tout de suite en liberté, qui n’avaient pas été désarmés, qui n’avaient pas été mutés, qui n’avaient pas été sanctionnés, ces deux policiers meurent ensuite en 95 dans le Vercors, et on ne demande pas au Ministre de l’Intérieur de s’exprimer là-dessus !

Est-ce que vous pensez que la mort de Raymond Bernard, qui détenait la clé de l’énigme, en janvier 2006, arrange tout le monde ? Haut de page

- Alors je pense que, dans cette affaire, tous les gens qui à mon avis ont joué un rôle au cœur du drame mourront, parce que malheureusement ou heureusement, il y a des âges qui s’avancent et Raymond Bernard (NDE : responsable de l’AMORC, ordre rosicrucien) était fatigué et malade, au fur et à mesure que les gens vont mourir, les langues vont se délier. Il y a des gens qui ont envie de parler et qui se taisent aujourd’hui parce qu’ils ont peur, moi j’en connais, c’est vrai qu’il y a actuellement une chape de plomb, mais je pense qu’avec le temps, on saura les choses c’est pour ça que je suis très optimiste sur l’affaire du Temple solaire.

Pour moi, c’est une affaire mafieuse, il y a des gens qui adhéraient à un système qui s’appelait l’Ordre du Temple Solaire, en fait c’était même pas ça, c’était Ordre, Tradition et Science pour eux, c’est pour ça que quand ils ont entendu ça à la radio, ils n’ont pas pensé qu’il s’agissait de l’Ordre auquel ils avaient adhéré, donc il y a mystification bien sûr. Donc, les gens qui avaient adhéré à l’OTS, les pauvres gars, les pauvres femmes qui ont adhéré à ça parce qu’ils ne trouvaient pas de bonheur ailleurs, et puis on a utilisé certains d’entre eux, parce qu’ils étaient haut placés et qu’il fallait de l’argent, c’est une affaire mafieuse, point final. Quand les gens qui ont participé au plus haut niveau à cette affaire seront décédés, ceux qui ont eu une action qui était liée à ces gens-là parleront.

Qu’est-ce qui a motivé Michel Tabachnik à prendre pour avocat Maître Spitzner comme avocat, alors que celui-ci est l’avocat du pouvoir politique ?

- Vous savez, je ne connais pas les liens entre Maître Spitzner et Michel Tabachnik, je ne compare pas du tout Michel Tabachnik avec ce que je vais dire maintenant, je fais attention à ce que je vais dire, mais c’est vrai, quand je regarde l’affaire Klaus Barbie à Lyon, Klaus Barbie a demandé pour le défendre au plus médiatique avocat parce qu’il voulait médiatiser son procès et quelque part aussi sauver sa peau. En ce qui concerne Michel Tabachnik, c’est vrai que son avocat est un avocat des hommes du pouvoir, Tabachnik a quand même vécu 17 ans au sein de l’OTS, donc il connaissait les mêmes réseaux dont on a parlé tout à l’heure, comme Charles Pasqua par exemple, on a pu lui conseiller de prendre cet avocat parce que c’est un justement qui a beaucoup de talent.

Une question personnelle, est-ce que vous avez reçu des menaces liées à votre enquête sur l’OTS ?

- On me pose souvent la question, c’est vrai qu’on ne se sent pas toujours en sécurité mais c’est très particulier, c’est pas vraiment des menaces, c’est des conseils qu’on vous donne, c’est des lettres qu’on reçoit. Depuis quelques temps, bon, j’ai écrit deux livres sur l’affaire, je ne pense pas qu’il y en aura trois parce que j’ai fait le tour du problème, mais dans ces deux livres, j’ai voulu réhabiliter la mort de onze enfants. Donc, je n’ai pas écrit ce livre comme ça à la volée, je suis allé partout. Je suis allé au Québec enquêter, je suis allé en Suisse enquêter, j’ai été dans le Vercors en décembre avec l’expert lorsqu’il a prélevé la terre 2000 et en mars-avril 2001, j’étais dans le cimetière de Morzine en juillet 2003 quand Alain Vuarnet a fait exhumer le corps de sa mère et son frère, et je peux vous dire que ça pas été une partie de plaisir. Pourquoi j’étais là, c’est parce que je voulais être témoin de ça. Alors, j’ai écrit ce que je pouvais écrire, j’ai été effectivement je ne dirais pas menacé, mais gêné un petit peu, et puis vous savez, quand on fait ce genre de métier depuis 30 ans, on se protège aussi. L’âge aidant, on a des accointances, on connaît du monde. Pour tout vous dire, j’appartiens à l’IHEDN, à la Défense Nationale, je connais beaucoup de monde et ça me permet de savoir jusqu’où je peux aller.Est-ce que vous continuerez, même lorsque le procès de l’OTS sera terminé et que cela deviendra une affaire classée, à faire connaître cette vérité ?

- Tout n’a pas été dit sur l’Ordre du Temple Solaire, sur les massacres qui ont eu lieu, je pense qu’on en saura plus d’ici quelques temps, d’ici quelques années, donc si d’aventure j’ai des informations, et j’en ai actuellement que je ne peux pas exploiter parce que je n’ai pas les preuves, c’est sûr que je les exploiterai, parce que c’est notre devoir de journaliste de dire les choses.

Interview de Pascal Verdier. Haut de page

Par rapport à ce qu’a dit Maurice Fusier, est-ce l’affabulation d’un journaliste, cette thèse politique ou est-ce quelque chose de sérieux ?

- Je pense que ce n’est pas du tout l’affabulation d’un journaliste, je pense que malheureusement cette enquête n’aboutit pas et n’aboutira jamais dans le sens où il y a plusieurs points. Si on revient sur l’histoire à l’origine, on a beaucoup parlé du SAC. Moi, vous savez, dans cette affaire, je me pose plusieurs questions, je ne suis pas là pour inculper, ou dire c’est untel ou untel. Vous reprenez la genèse du Service d’Action Civique dans l’affaire de l’OTS, or au moment de la tuerie d’Auriol, en juillet 81, personne n’a été vraiment fouiller sur à qui appartenait cette maison, et pourtant ça a été cité dans de nombreux ouvrages et il n’y a pas très longtemps cet été, dans le magasine VSD, et la maison dans laquelle s’est passée la tuerie d’Auriol où 7 membres d’une famille dont le père, Massier, appartenait au responsable d’un mouvement religieux aujourd’hui décédé.Comment M. Vivien qui a longtemps été impliqué contre les mouvements sectaires s’est retrouvé président de la commission parlementaire sur le SAC en 1982 ? Et comment se fait-il que le juge Fenech, qui lui-même a été le 6è juge sur l’assassinat du juge Renaud, qui avait trouvé des pistes très intéressantes sur le SAC, a refermé le dossier avec un non-lieu sur l’assassinat du juge Renaud, alors que plusieurs pistes allaient sur le SAC, et notamment sur la fameuse attaque de la poste de Strasbourg en 71, et je pense que déjà ces trois faits-là sont à souligner. Ils ne vont pas forcément relancer l’affaire de l’OTS, mais poser la question à certaines personnes qui ont mené l’enquête.

Dans son interview, Maurice Fusier fait le lien comme vous le faites entre le SAC et certains aspects mystérieux de l’affaire, mais pensez-vous que l’OTS est quelque chose qui aurait été instrumentalisé par les pouvoirs judiciaires oui politiques afin de créer une espèces de nuage de fumée avec le thème des sectes, ce qui était bien pratique.

- On ne peut pas répondre par oui ou par non de façon aussi directe. Il est certain que ce qui s’est passé en 94 et 95 a beaucoup servi aux pouvoirs publics car on retrouve systématiquement dans tout ce qui concerne le sujet de sectes, on retrouve beaucoup ce qui est passé en 95, ces faits-là, c’est-à-dire que s’il n’y avait pas eu ce drame du Temple Solaire, je ne vois pas ce que les parlementaires ou autres auraient pu écrire. De même, la nomination de M. Jean-Michel Roulet l’année dernière à la tête de la MIVILUDES, c’est quand même bizarre, quand on connaît les postes qu’a tenu M. Roulet dans différents organismes, et surtout son dernier pendant 6 ans, où il était secrétaire général de la commission concernant les secrets défense.

Est-ce que vous pensez que le procès qui s’annonce début novembre permettra de faire la lumière sur cette affaire ?

- Je ne pense pas. Je pense que d’une part, ça va être le procès de Michel Tabachnik et rien de plus, il n’est pas question pour l’instant de refaire le procès de l’OTS, parce que de toutes façons, le procès de l’OTS n’a jamais été vraiment fait, ça c’est important, jusqu’à présent, c’est toujours M. Tabachnik qui a été accusé, mais vous savez, quand je reprends la presse des années 90, par exemple un article de 98 paru dans Charlie Hebdo, où il fait mention de M. Halphen qui était sur la piste du financement du RPR, et il suivait à cette époque-là une piste sur Genève où de l’argent transitait par l’OTS.

Pour éclairer nos auditeurs, M. Tabachnik, c’est un des seuls survivants ?

- Oui et non, parce que je suis persuadé qu’il y a d’autres personnes, anciens membres de l’OTS qui sont heureusement encore en vie, que M. Tabachnik c’était un peu un sympathisant, sa seule erreur dès le départ, ça a été de dire qu’il n’en faisait pas partie. Et après, son nom apparaissait un petit peu partout.

C’est à cause de ses écrits qu’il a été accusé ? Haut de page

- Même pas. Je pense que ses écrits, on pourrait les faire lire à un enfant de dix ans, je ne pense pas que cela le mènerait au suicide. Je pense qu’il fallait un nom. M. Tabachnik était chef d’orchestre de renommée internationale, et la presse s’est ruée sur ce nom-là parce qu’ils n’avaient personne d’autre à se mettre sous la dent. ON essaie de lui faire porter le chapeau, maintenant, je ne pense pas que cela ira très loin.

Ce qui m’interpelle dans vos propos, c’est que il y a un procès en appel Tabachnik qui va avoir lieu en novembre, mais il n’y a pas de procès de l’OTS.

- Parce que l’OTS n’intéresse personne, à part quelques journalistes comme Maurice Fusier ou d’autres, il y a eu quatorze ouvrages sur l’OTS, ils vont tous dans des pistes la loge P2, les réseaux Gladio pendant la dernière guerre. Le fait que M. Pasqua soit nommé, c’est pareil, est-ce que c’est vrai, pas vrai, de là à ce que ce soit lui qui ait tout manigancé, je ne le pense pas. C’est un peu comme les magiciens : regardez M. Pasqua pendant que nous on fait autre chose.

Vos conclusions ?

- Je pense, contrairement à M. Fusier, qu’on n’aura pas de réponse. La mort de Raymond Bernard, ancien Imperator de l’AMORC, au contraire enterrera encore un peu plus cette affaire. On aura une énième affaire d’Etat. On a eu l’affaire De Broglie, en passant par l’affaire Elf, dans les autres affaires politico financières, vous pouvez regarder dans les trente dernières années, aucune n’a jamais eu une issue ou on a vraiment mis des têtes sur une pique. Dans l’affaire Elf, il y a quand même eu huit morts. Donc, ça n’encourage pas beaucoup les gens à enquêter dans cette direction-là. Quand on essaie encore de faire croire que dans l’affaire Elf, M. Imbaud, de la DGSE, est tombé du troisième étage en attachant ses volets ! On prend les français pour des imbéciles.

Animateur :

L’Ordre du Temple Solaire, ou plutôt l’Ordre Tradition et Sciences, était une dissidence de l’AMORC, avec des éléments ésotériques. Aujourd’hui, la thèse du suicide collectif ne tient plus, parce qu’il y a trop de preuves d’interventions extérieures. Maintenant, si on avait suivi ces pistes extérieures et qu’on avait dit, cela ne tient pas pour telle ou telle raison, cela aurait clos l’affaire. Mais là, on laisse le doute. On voit ça également dans le film d’Yves Boisset, on ne peut pas l’accuser d’avoir fait un travail idéologique. Toutes ces questions demeurent sans réponse. Ceux qui demandent ce procès, c’est une volonté des familles, qui n’ont que ce seul procès pour avoir un peu de vérité sur la disparition de leurs proches. La justice ne joue pas son rôle.

Même la grande presse n’a pas repris le reportage d’Yves Boisset. On a l’impression que c’est une affaire politique. C’est à l’occasion de l’affaire du Temple Solaire que beaucoup ont entendu parlé desdites sectes. On a fait une espèce d’amalgame sectes = suicide collectif.

Les familles ont le droit de savoir. Etait-ce un acte ésotérique par rapport à des théories un peu fumeuses, ou était-ce un assassinat ? Y a-t-il eu utilisation de Napalm ? Pourquoi l’expert JM Abgrall n’a pas été convoqué immédiatement quand il a déclaré qu’il s’agissait d’une affaire d’Etat ? Ce sera un travail collectif de tous ceux qui cherchent sur le sujet.

Fin de l'émmission

Sommaire de la revue de presse

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