Coordination des Associations & Particuliers pour la Liberté de Conscience
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CAP pour la Liberté de Conscience - Liberté de Religion - Liberté de Conviction
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ENQUÊTES

 



Le point sur les subventions de l'ADFI
Novembre 2003

Demandes de nouvelles subventions

Les ADFI, au niveau local, et l'UNADFI, au niveau national, continuent à solliciter chaque année des subventions auprès de différents ministères - et de la très fidèle CNASEA (organisme public d'Aide au développement rural !).

La seule UNADFI , qui salarie 12 personnes, revendique chaque année près de 500 000 euros.

Dans le compte-rendu de l'exercice 2002, on note que les cotisations et les dons volontaires ont chuté, de même que, bourse oblige, les produits financiers de placement - car l'UNADFI fait fructifier à son profit les deniers du contribuable. Le tout a mis l'ADFI en déficit.
On constate de toutes façons depuis 6 ans une tendance à la baisse constante de leurs ressources propres. On apprend dans ce même compte-rendu que les subventions du Ministère de la Justice ont servi, entre autres, à publier " Bulles ", la revue périodique de l'ADFI.

Quand on examine son budget 2003, deux projets méritent l'attention :

A. Une participation renforcée aux " enseignements universitaires " mis en place pour les professionnels dans les universités de Lyon I, Paris V et Montpellier. (Profession de la santé, police, etc.)

B. Faire du Centre de documentation le point central de l'UNADFI, autour duquel doivent se regrouper toutes les fonctions.

Justement, cette fameuse documentation pose un très sérieux problème (voir ci-dessous quelques exemples concrets). La plupart du temps, elle est élaborée à partir de témoignages d'anciens membres, de coups de fil de familles, de coupures de journaux, de quelques lignes de texte originaux hors contexte, voire d'autres sources comme l'armée ! En 2003, une spécialiste " groupes sectaires émergents " a été employée à plein temps pour " puiser dans le fond documentaire ".Haut de page

Or, après 25 années d'accumulation de ces " renseignements", les responsables de l'ADFI seraient bien incapables eux-mêmes de savoir ce qui est vrai dans tout cela. Ainsi, on a déjà vu un parlementaire, lourdement condamné pour diffamation sur des faits inventés, se défendre en affirmant que sa source était l'ADFI ! Si, hélas, le recours à l'injure, à la diffamation sont courants dans le domaine politique ou social, ce qui nous préoccupe ici est bien plus grave.
Des faits extrêmement déformés, inventés, au point qu'on peut fortement douter de la sincérité et de l'éthique de ceux qui les propagent, ont causé des drames extrêmement lourds, suivant un mécanisme de rumeur / diabolisation que l'on reconnaît bien dans toutes les périodes de totalitarisme politique.

Les quelques exemples glanés ci-dessous sont bien sûr un petit échantillon des " informations " répandues par l'ADFI, qui se targuent de donner 1230 avis par an (par des bénévoles bien incapables d'évaluer l'authenticité des fichiers qu'ils ont sous les yeux) ; on subodore que la qualité générale des renseignements communiqués est similaire aux exemples ci-dessous. Profitant du statut " d'utilité publique " de l'ADFI, ces informations sont malheureusement considérés comme " officielles " et au-dessous de tout soupçon.

 

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Exemples de mensonges issus de la documentation de l'ADFI

Témoignage fantaisiste au tribunal sous couvert " d'expertise ".

M. S., fondateur d'un petit mouvement lié à la théosophie, animait régulièrement des conférences sur le sujet. Du jour au lendemain, la seul citation de son mouvement dans le rapport parlementaire de 1996 le discrédite dans son entourage professionnel et relationnel. Il est brusquement accusé de corruption, reçoit des pressions politiques, des menaces dans l'établissement qui l'emploie. En effet, la loi consacre même la " réputation d'être sectaire " comme un délit, régression inouïe au " pays des droits de l'homme ".

La situation intenable aggrave les problèmes dans le couple, et le divorce survient. Sa femme essaie de tirer parti de l'argument " secte ", mais, sentant que le procès tourne à son désavantage, elle fait appel à l'ADFI Nord, qui délivre alors une " expertise " au tribunal le 5 avril 2000. Dans cette expertise, la présidente de l'ADFI locale reproche expressément au mouvement incriminé de véhiculer une idéologie à contre-courant des valeurs et des représentations communément admises, ce qui comporterait un risque de dérapage...
L'enfant se trouverait face à des points de repères aberrants... les pressions psychiques portent atteinte à son libre arbitre et à sa santé mentale. (Cette expertise fait curieusement suite à un courrier dans lequel l'ADFI déclarait qu'elle n'avait aucune information sur le mouvement en question). L'ADFI poursuit en accusant M.S. d'attitudes " méprisables " envers ses enfants, de les culpabiliser entre autres.

Deux ans après, M. S. retrouve ce même texte dans la revue Bulles de l'ADFI Paris sous la signature de sa présidente. Dans son " expertise ", l'ADFI Nord avait simplement remplacé le mot " secte " par le mouvement de M. S. Cette " expertise " fut un élément déterminant dans le fait que le jugement le priva du droit de voir ses enfants. Plus de détails dans le livre La religion, une anomalie républicaine ? de D. Kounkou Haut de page

 

L'affaire du Docteur Jullien

Le docteur Jullien, psychanalyste, crée un centre où il accueille des toxicomanes et des personnes atteintes de troubles psychiques. Un jour, une rumeur enfle selon laquelle il ferait partie d'une secte hindoue et attirerait ainsi des personnes en situation de faiblesse. Ceci est contredit par tous les intervenants et usagers du lieu qui le décrivaient comme un homme irréprochable. Miné par cette rumeur qui ruine son œuvre, il se suicidera en 2000.
Par un acharnement incroyable, bien que n'ayant pas la moindre trace d'une preuve, après sa mort, l'ADFI de l'Yonne écrit même une lettre officielle dans laquelle elle affirme que trois membres du centre étaient des responsables d'une " secte " - un mouvement hindouiste, ce qui était complètement faux. La dirigeante de l'UNADFi admettra plus tard que son association a " confirmé " cette rumeur au téléphone, " par erreur ". Dans La nouvelle Chasse aux sorcières

 

Raids et persécutions d'une communauté, sur faux témoignage

L'ADFI dépose une plainte en justice contre " La famille d'Amour ", pour mauvais traitements sur des enfants. Le mécanisme des rumeurs, de 'présomptions', faisant appel à de vieux 'témoignages' et des tracts anciens constitue l'essentiel des charges. L'enquête française conclut que tout cela est bien imprécis et ne concerne en rien les membres français du mouvement.
Qu'à cela ne tienne. Le 9 Juin 1993 à 6 heures du matin, la police française organise des rafles qui sont de véritables opérations commandos près d'Aix en Provence, ainsi que dans une dizaine d'autres communautés en France (arme au poing, portes forcées). Les parents sont emmenés avec brutalité et les 80 enfants sont arrachés à leurs parents, pendant 7 semaines. Le Procureur de la République ordonnera de séparer les enfants de leurs parents.

Bien qu'au final, rien ne soit trouvé de condamnable, la procédure durera 7 ans, et le parquet français conclura finalement comme ses homologues étrangers que l'appartenance à une 'secte' dont il conviendrait de définir les éléments constitutifs n'est en rien constitutive d'une infraction définie par le Code Pénal. Haut de page
L'innocence Judiciaire, par Dominique Inchauspé, chez LITEC,
collection Juris Classeur, l'Actualité.

 

Accusations et rumeurs gratuites

En 1996, un brillant économiste Genevois est accusé d'être membre de l'OTS. Bien que son accusateur ait été condamné pour diffamation, la présidente de l'UNADFI, Jeanine Tavernier, écrit dans un courrier officiel que cet homme " a bien été membre de l'OTS ". La rumeur enfle quand J. Guyard écrit qu'en plus, il ferait du trafic d'armes avec la Lybie. L'économiste doit quitter son travail pour se défendre, et subira deux attaques cardiaques. Jeanine Tavernier admettra plus tard son erreur, mais la rumeur continue.
La nouvelle Chasse aux sorcières

 

Délire et intrusion dans la vie familiale

Un psychothérapeute, psychanalyste et gestalt thérapeute, conseille une patiente et lui fait lire un livre sur les enfants " indigo ", en rapport avec les difficultés de sa patiente.

Sa patiente envoie une plainte à l'ADFI, sous prétexte qu'il aurait essayé de la faire entrer dans une secte, secte dont il ignore l'existence et le nom. Peu après, il apprend que sa fille s'est renseignée auprès de l'ADFI, qui lui a expliqué qu'il "raccolait" ses petits enfants pour les faire entrer dans cette secte, à la suite de quoi le couple refuse que leurs enfants soient en contact avec leur grand-père, faisant confiance à cette " instance officielle ". Faux et inventé de A à Z.
Lettre info CAP N° 11

 

Un médecin harcelé par l'ADFI

Un médecin du Nord, M. G., a dû livrer un véritable combat contre les attaques de l'ADFI, pour son appartenance à un mouvement spirituel. En 1995, la présidente de l'ADFI Nord, en décrivant ce mouvement, accumule les clichés :" Depuis sa mort on vénère sa femme - ancienne actrice divorcée ", " les adeptes fervents dont le pèlerinage tous les ans... ", " la doctrine est un mélange, d'anthroposophie, de cabale, de réincarnation, d'apocalyptique, ... ", " les convertis cherchent le divorce". Dans une réunion privée du 12 Mars 1996, l'ADFI de Lille affirme de plus : " La doctrine de la secte du Graal repose sur la croyance en la réincarnation. Le mouvement du Graal est donc une secte 'au sens de l'ADFI' ".Haut de page

Dans un des procès intenté au Dr G., l'ADFI accuse officiellement les médecins de ce mouvement de refuser les interventions chirurgicales, citant deux cas qui, à l'examen s'avèrent décrire l'exact opposé des faits :

Ainsi, selon la déposition de l'ADFI, un médecin appartenant à ce groupe spirituel aurait déconseillé l'opération à une femme ayant une grossesse extra-utérine, et une grand-mère aurait sauvé in extremis sons petit-fils d'une appendicite aiguë, qu'un médecin de ce mouvement refusait d'opérer...

Or, au-delà de ces clichés surfant sur les rumeurs habituelles, le témoignage au tribunal de la principale intéressée affirme exactement le contraire : Non seulement la femme en question (elle-même) a bien subi une opération, et a accéléré les choses pour que son fils soit opéré de l'appendicite, mais dans les deux cas, le médecin impliqué n'appartenait absolument pas au mouvement incriminé comme secte ! Il s'agissait d'une pure affabulation, probablement enregistrée à partir d'un simple coup de fil, comme souvent. Lettre info CAP N° 12

 

Utilisation de ces informations

Nous savons aujourd'hui que nombre de ces informations ont été reprises par les Renseignements Généraux, qui ont été l'une des sources principales du fameux Rapport parlementaire aboutissant à la " liste noire ".

Mais, au quotidien, ces clichés, accusations gratuites et rumeurs, sont également utilisées dans de véritables opérations commandos dans lesquelles les membres de l'ADFI visitent des libraires et leur demandent de retirer certains livres de la vente, sous peine de voir leur réputation ternie. Idem pour des hôteliers, propriétaires de salles ou de salons qui se voient menacés de campagnes négatives s'ils accueillent telle ou telle association.
La présidente de l'UNADFI a toujours affirmé qu'une des actions principales de son association était de renseigner par téléphone sur l'appartenance religieuse d'individus - réelle ou supposée, on l'a compris -, au tout venant de gens qui appellent. Toujours à partir de ces mêmes fichiers.
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Ne pas subventionner une telle entreprise dangereuse

Les dangers de cette documentation, manifestement aux mains de personnes inexpertes dans la vérification et la validation d'informations, sont patents. Nous pourrions citer des dizaines de cas similaires.

Bien plus, la loi interdit de saisir des renseignements personnels - qui plus est de nature religieuse ou philosophique - dans un fichier sans le consentement et le droit de regard de la personne concernée. Cette règle est donc violée en permanence.

L'ADFI ayant fait comprendre à plusieurs reprises qu'elle collaborait avec les Renseignements Généraux, il est bon de préciser à ce sujet que la loi interdit, même à la gendarmerie, de conserver des données issues des RGs plus de deux ans.

Lorsque qu'un individu accède au contenu de son fichier à l'ADFI et demande sa destruction, ce qui est d'ailleurs le droit de tout un chacun, l'ADFI est censée demander à toute instance à qui elle a communiqué ces " informations " de les détruire. Bon courage !

 

En résumé, avec cette documentation invérifiable, l'ADFI est assise sur un tonneau de dynamite.

Quand elle demande un budget pour informatiser sa documentation, elle demande en fait de pouvoir étendre son pouvoir de nuisance irresponsable. A l'avenir, les recherches informatisées sur ces données concernant des individus, ou même toutes les " expertises ", simples copié/collé de propagande générale sur " les sectes ", seront certes plus rapides, mais les diffamations et discriminations résultantes n'en seront qu'amplifiées.

Pensons également que les fameuses " formations universitaires " à Paris, Lyon ou Montpellier reposent sur la compilation de ce genre d'études et d'expertises.

En l'état, la destruction pure et simple de ces fichiers nominatifs qui, outre le fait de violer la constitution, sont strictement inutilisables, apparaît comme la seule solution.

... En attendant l'issue de la plainte en cours demandant la dissolution de l'ADFI elle-même.

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