Coordination des Associations & Particuliers pour la Liberté de Conscience
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CAP pour la Liberté de Conscience - Liberté de Religion - Liberté de Conviction
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ENQUÊTES

 


Alain Vivien, Fa Lun Gong, la République et la MIVILUDES

Tous les observateurs de la véritable hystérie qui sévit en France depuis une dizaine d'années, contre tous les mouvements qui remettent en cause une vision étroitement matérialiste de la société, connaissent le rôle qu'a joué Alain Vivien, tant il a marqué l'actualité récente, finissant par marquer un but dans les filets de son propre camp (plusieurs buts en fait) !
En cette rentrée 2003, il semblerait qu'Alain Vivien tente aujourd'hui un come back, après un an de retraite discrète et stratégique. Une rapide perspective de son action passée est fort utile pour mieux comprendre ce qui est en jeu dans un avenir proche.

 

L'imbroglio du CCMM

Lorsqu'il devient président du CCMM au milieu des années 90, il ne fait pas l'unanimité et certains de ses propres collaborateurs vont même jusqu'à affirmer qu'il aurait simulé un faux attentat contre sa personne pour obtenir un chauffeur et un garde du corps.

Lorsqu'il intègrera la MILS en 1998, il demeure curieusement administrateur du CCMM, assistant aux conseils d'administrations. Plusieurs administrateurs de cette association, dont l'une des fondatrices démissionnent soudainement, dénonçant l'opacité de la gestion financière qui y règne. Alain Vivien assistera même à la " destitution " du président du CCMM, M. Bousquet, destitution demandée à la demande de sa femme, secrétaire générale du CCMM. Contestant la légalité de cette destitution, ce dernier porte l'affaire devant la justice, qui place alors l'association sous administration judiciaire. Bien que le CCMM ait bénéficié de larges subventions, dont 4,5 millions de francs négociés dans le bureau du chef de cabinet du premier Ministre pour acheter de nouveaux locaux, il semble donc que cela n'ait pas suffi.

La MILS

Arrivé à la tête de la MILS, on peut accorder à M. Vivien le record de contestations, démissions, destitutions dans un organisme d'Etat en si peu de temps. Ainsi, Jeannine Tavernier démissionne de la MILS en Janvier 2001 sur un fort désaccord portant sur les écoles Steiner, (A Vivien stigmatise en effet ces écoles, contre l'avis même de l'Education Nationale et de D. Groscolas, son représentant) ; elle mentionne également les méthodes très personnelles d'A Vivien. JM Abgral et D.Groscolas, qui contestaient certaines décisions et débordements d'Alain Vivien, ne sont pas reconduits en Février 2001. Daniel Groscolas reprochait, entre autres, que les rapports de la MILS contiendraient " des inexactitudes et affirmations mensongères ". En Juillet, le secrétaire général de la MILS, un juriste, donne sa démission pour désaccord. (Cela devient " mission impossible " !)

Les voyages aux frais du contribuableHaut de page

En 2002, éclate dans toute la presse le scandale de l'utilisation des fonds publics pour organiser la bagatelle de 88 voyages, voyages dont l'utilité apparaît plus que douteuse. Et pourtant, Alain Vivien avait annoncé la " couleur " dès le départ, en confiant à Antillesnews, lors de l'un de ses voyages dans les îles : " Je crois que depuis l'instauration de cette Mils en 1998, l'un des premiers soucis a été de couvrir la problématique de l'outremer, ce qui n'avait jamais été fait par les rapports parlementaires antérieurs. Je me suis déplacé avec des collaborateurs. Je reviens cette année. Je reviendrai par la suite... " Ainsi fut fait, avec un certain acharnement.

Soutien au régime communiste Chinois

Mais Alain Vivien ne se contente pas de voyager dans les DOM-TOM. Le coup de grâce arrivera quand on apprend par le bulletin du CCMM, Regard, qu'il a été assister, seul représentant d'un gouvernement occidental (avec sa femme), à un symposium de la Chine Populaire sur " les sectes " qui avait pour but évident de faire avaliser la politique ultra-répressive et barbare du gouvernement chinois. Au cours de ce " symposium ", la " délégation française " fut chaleureusement remerciée, faisant ressortir les " points communs " entre les deux pays.

Il faut rappeler que non seulement 1 millions de Tibétains sur 8 millions sont morts, mais une répression sauvage et sanglante s'est abattue sur un mouvement pratiquant le Qi Gong, Fa Lun Gong, faisant des dizaines de milliers de victimes. Les catholiques y font encore l'objet également d'une répression impitoyable. Trois semaines après la visite de M. Vivien, le gouvernement chinois détruisait 1500 lieux de culte " non autorisés " et emprisonnait trois prêtres catholiques en application de la loi " anti-sectes " chinoise, directement inspirée de la loi française. Le bulletin " Regard " fit ensuite un éloge de la politique chinoise, montrant par là qu'il ne s'agissait pas du tout d'une erreur de parcours.

On peut rappeler ici que M. Vivien ne manque pas une occasion d'invoquer la démocratie et le respect de la liberté de conscience, ainsi que les valeurs de la République. Oui, mais laquelle ?

Sermonné par les institutions internationales

On sait combien les déclarations officielles fleurent bon la langue de bois et évitent toute formule blessante pour tel ou tel pays. Et pourtant, c'est en des termes véritablement humiliants que la Fédération Internationale d'Helsinki pour les Droits de l'Homme répond au président de la MILS. " Je suis embarrassé pour vous et pour tous vos concitoyens français, par le recours que vous faites à des méthodes de dénonciation et d'insinuation qui nous rappellent celles dont nous faisons parfois l'objet de la part de régimes totalitaires et rétrogrades, simplement parce que nous les rappelons à leur obligation de respect des normes de droits international en matière de droits de l'homme...Cette réaction ne peut que nous conforter dans notre opinion."

Bien d'autres lettres et mises en garde assez sévères sont venues d'institutions européennes et internationales, ainsi que de responsables religieux.Haut de page

Un texte diffamatoire dans un livre d'instruction civique

Se croyant en terrain conquis dans l'Education Nationale, la MILS va initier une incroyable campagne de diffamation et de violation de la laïcité au sein même des établissements scolaires. Alain Vivien va même jusqu'à co-signer avec Catherine Picard un chapitre dans un manuel d'instruction civique de 4è (Hachette) hautement diffamatoire, citant des groupes particuliers et leurs croyances, se alignant des amalgames et des contre vérités à peine envisageables dans un pays occidental, avec le dessin d'un prêtre frappant un enfant avec une bible. Alertée, la direction d'Hachette supprimera le chapitre entier.

Démission avant le terme de son mandat

L'impact médiatique de ce soutien appuyé d'un représentant direct du premier Ministre Française à la politique répressive de la Chine fut si désastreux - alors qu'il faisait déjà face dans le même temps à une contestation généralisée et à de forts soupçons d'usage abusif des fonds publics - que M. Vivien démissionna de son mandat de Président de la MILS qui aurait du courir jusqu'en 2003, précisant que ce n'était pas le changement de majorité politique qui avait motivé sa démission - on avait bien compris.

Les représentants français auprès de l'OSCE durent même avouer publiquement que l'action de la MILS avait terni l'image de la France en ce qui concerne les droits de l'Homme.

Devant les agissements sectaires et la gabegie de la MILS, l'Eglise de Scientologie alla même jusqu'à demander le 19 Juin 2002 l'abrogation du décret fondateur de la MIS auprès du Conseil d'Etat. Quelques mois plus tard, le gouvernement remplaçait la MILS par la MIVILUDES, avec une nouvelle orientation présentée comme moins militante.

A ce stade, on croit avoir compris que les méthodes de M.Vivien et l'impact déplorable qu'il a laissé sur les institutions vont l'éloigner pendant quelques temps des affaires, personne ne souhaitant s'afficher ouvertement avec lui...pas du tout !

Le retour d'Alain Vivien

1. Au cours de l'été 2003, la constitution d'une association, dont l'une des fondatrice est l'ancienne secrétaire d'Alain Vivien, sonne une première alerte. En effet, dans ses statuts, l'ADHHL affirme vouloir défendre les principes et modalités d'action de l'ex- MILS. " Modalités " justement décriées par tout le monde ! Une rumeur dit qu'Alain Vivien ne serait pas derrière cette association. A CAP, nous ne faisons pas confiance aux rumeurs.

2. Puis un livre sort, et sur la couverture, A. Vivien dévoile en termes à peine voilés un antagonisme profond contre les (grandes) religions, ce qui ne surprend personne.Haut de page

" Les sectes portent atteinte aux Droits de l'Homme. Certaines de détenir la vérité, elles ne revendiquent la liberté de pensée, notamment religieuse, que tant qu'elles n'ont pas le monopole dans la cité. ... Elles sont un danger pour la société. "

Et cependant, à côté de ce qui semble une déclaration de guerre en règle contre les " grandes " religions, on observe que la MILS n'a eu de cesse de s'attaquer à de petits groupes d'une centaine de membres à peine, certains de deux ou trois personnes !

3. Lors d'une émission* sur France Inter, le 22 Septembre 2003, Jean-Louis Langlois, président de la toute nouvelle MIVILUDES, s'affiche avec Alain Vivien pour répondre aux questions des auditeurs. Cette émission laisse perplexe, tant l'ancien et le nouveau président semblent d'accord. On y entend à nouveau un discours de guerre contre des groupes de citoyens français, dans un esprit diffamatoire envers les 172 mouvements figurant sur la liste noire de l'Etat. Contrairement au texte fondateur de la MIVILUDES qui dit ne plus s'attaquer à des mouvements en tant que tels, cette émission fut l'occasion d'amalgames globalisateurs, reprenant de vieux clichés et quelques contre-vérités flagrantes. (*émission " Le Téléphone sonne " sur France Inter le 22 Septembre 2003, avec Alain Vivien et Jean Louis Langlois )

Explication de texte (Explication de texte) :
D'entrée, on ironise sur les religions, à ne pas confondre avec les " sectes " (les 172 ?) : " La clôture monastique, cela empêche essentiellement les personnes extérieures de rentrer dans un monastère, alors que dans la secte, ce qui est difficile, c'est d'en sortir. "
Explication de texte Manifestement, nos intervenants n'ont pas lu la règle de St Benoît, à la base de bien des règles monastiques occidentales. De plus, c'est un cliché largement démenti par les études sociologiques, qui observent bien au contraire un " turn over " bien plus important dans toutes les religions émergentes, phénomène de société bien compréhensible. (Voir études de spécialistes mondiaux reconnus tels M.Introvigne, Eileen Baker, etc.)

" Je ne pense pas que la loi qui a été votée à la quasi-unanimité du parlement porte atteinte aux grandes libertés qui sont constitutives de notre pays."
Explication de texte A. Vivien feint alors d'ignorer que la triste loi About-Picard n'a été votée que par 3% des élus, présents ce jour-là. Beaucoup d'élus, une fois contactés après le vote, déclarèrent qu'ils n'auraient jamais donné leur voix s'ils avaient lu le texte auparavant. Se reporter également à l'enquête "La liste noire" www.coordiap.com/enq21.htm où l'on constate combien l'histoire de la commission parlementaire et de la loi-About-Picard est truffée de manœuvres en catimini.
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"Tant qu'elle ne porte pas atteinte aux droits de l'homme, tant qu'elle ne vise pas à contredire les lois qui permettent la paix civile dans un pays démocratique (elles) ont le droit d'exister, ce n'est que quand la ligne jaune est franchie, que (l'Etat et la justice) se doivent d'intervenir."
Explication de texte Alain Vivien aurait dû montrer l'exemple effectivement, et peut difficilement faire la morale sur ce point, lui qui a attiré sur lui les foudres de nombreux organismes internationaux. Après des franchissements de ligne jaune et des violations de notre constitution laïque à répétition, la MILS fut finalement dissoute.

" Il me semble que la loi du 12 juin 2001 me semble être un bon apport dans l'arsenal juridique, j'en veux pour preuve que récemment que (le ministre belge chargé de ces questions) souhaitait le même arsenal juridique. " (J.L.L.)
Explication de texte Appliquons le raisonnement à la Chine communiste, premier et meilleur supporter de la MILS et de la loi About-Picard. Qu'en déduisons-nous ?

"On trouve assez vite effectivement le sexe et l'argent dans les sectes "... " Le grand problème, c'est l'abus sexuel commis sur des enfants. " (Duo Vivien - Langlais).
Explication de texte Mais qui visent-ils exactement ? On recommence à diffamer " les sectes " (avant qu'elles ne deviennent " monopolistiques " - suivez notre regard), comme au bon vieux temps de la MILS.

Le Président de la MIVILUDES confirme par la même occasion son soutien aux sectes "anti-sectes", " compétentes en matière de détection " selon lui.
Explication de texte Il n'a pas encore lu "La nouvelle Chasse aux Sorcières" de T. Becourt, ou "La religion, une anomalie Républicaine ?" du Pasteur D. Kounkou qui montrent les dégâts écoeurants de cette " détection -délation ", souvent aveugle et toujours fondée sur des rumeurs déformées ou carrément inventées.

L'émission ne se termine pas sans réaffirmer la volonté de régenter le développement personnel, les médecines douces et les psychothérapies, selon un nouveau leitmotiv de normalisation généralisée.


Conclusion :

On ne saurait sous-estimer la persistance d'un courant intégriste laïc, qui a fini par faire son fond de commerce de cette guerre à la différence, embrassant un territoire toujours plus large d'activités "suspectes". Ce faisant, il s'est ainsi allié objectivement avec des intérêts importants qui ont peu envie d'abandonner leurs quasi-monopoles protégés. Nous devons réagir et rappeler sans cesse, lorsque des militants extrémistes reviennent dans les arcanes du pouvoir, combien leur action passée a fait du tort aux individus, aux familles et au pays tout entier. Nous ne voulons pas d'une République sous influence.

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Sommaire des enquêtes
Éditorial octobre 2003

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