Coordination des Associations et Particuliers pour la Liberté de Conscience
Coordination des Associations & Particuliers pour la Liberté de Conscience
line
CAP pour la Liberté de Conscience - Liberté de Religion - Liberté de Conviction
 
actualites
enquetes
revue de presse
vos droits
Aidez-nous
futur
publications
Point de vue
liens / links
telechargements
contacts
english version
CAP LC 2008
www.coordiap.com
 
 
 
shim  
 

CAP Liberté de Conscience - Liberté de religion - Liberté thérapeutique

Lettre ouverte à Christophe Barbier
rédacteur en chef de l’Express

par Eric Renacle
mars 2013

 

 

Monsieur Barbier,

Vous avez publié récemment un édito particulièrement « sectophobe » dans les colonnes de L’Express tenant des propos haineux à l’encontre des Nouvelles Minorités Religieuses faisant suite à la récente condamnation par la Cour Européenne des Droits de l’Homme de la France pour sa chasse aux sorcières menée contre elles, depuis plus de vingt ans.

Je crois qu'il est du devoir de tout journaliste de faire preuve de rigueur, d’objectivité et de circonspection. Il doit aussi s’assurer d'éviter de véhiculer des préjugés, d'utiliser des stéréotypes ou de faire usage de qualificatifs discriminatoires ou vexatoires envers quelque groupe que ce soit.

Je suis persuadé qu’aucun rédacteur en chef dans votre journal n’aurait permis qu’un journaliste titre son travail portant sur les Noirs « Les Nègres » , ou « Les tapettes » pour parler des Gays, ou «LesYoupins» pour parler des Juifs ou même « Les Putes » pour parler des prostituées.

Mais, l’usage du mot secte pour qualifier les groupes religieux minoritaires ne semble nullement vous incommoder. Pourtant, tout journaliste moindrement renseigné devrait savoir que le terme « secte » est excessivement péjoratif et fortement récriminé par l’ONU, qui recommande d'ailleurs d’utiliser l’expression « Nouvelle minorité religieuse ».

Mr. Abdelfattah Amor, Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction, souligne d’ailleurs, dans un de ses nombreux rapports, que l’usage du «terme de secte revêt une connotation péjorative. La secte serait distincte de la religion et ne pourrait pas, en conséquence, se prévaloir de la protection accordée aux religions. Ce type d'approche véhicule une logique d'amalgame, de discrimination et d'exclusion qu'il n'est pas facile de justifier et encore moins d'excuser, tant elle heurte la liberté religieuse. »

Votre édito n'est donc pas seulement insultant pour tous ceux qui font le choix de penser différemment, il est aussi la preuve consternante que l'intolérance qui a conduit toutes les minorités religieuses à s'expatrier au fil des siècles sévit toujours dans le pays qui se prétend être celui des Droits de l'Homme.

Pour vous, « les vrais Droits de l'Homme imposent de protéger les faibles des gourous ». Protéger les « faibles » absolument, mais qui sont ces faibles et de quoi ou de qui doit-on les protéger ? L'esprit des Droits de l'homme est simple, il permet d'assurer que tout être humain a le droit de penser et de s'exprimer sans contrainte. Le fait même de traiter de « faible » quelqu'un qui choisit de suivre un maître à penser – définition du mot gourou – et donc peut-être un courant de pensée qui ne constitue pas la majorité, est un détournement évident de l'esprit des Droits de l'Homme. Les Droits de l'Homme sont justement là pour défendre ceux qui ne suivent pas les courants majoritaires, sans qu'il y ait besoin de porter un jugement sur la pensée en question.

C'est ça la vraie liberté de penser. Les majorités n'ont pas besoin d'être défendues, elles ont, par définition, le pouvoir de se protéger. Les Droits de l'Homme sont justement là pour protéger les minorités de la pression des majorités. Les faibles à protéger ne sont pas faibles d'esprit, ils sont faibles en nombre et ont besoin de cours impartiales comme la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour espérer survivre face à la montée de haine telle que celle exprimée par L’Express.

Selon vous, tout individu qui rejoint un groupe religieux minoritaire est un simple d'esprit qui « abdique son libre arbitre » et « cherche un filet de sécurité ». Parler de filet de sécurité est pour le moins ironique quand on parle de la vie des membres de minorité religieuse en France. Si vous décidiez de faire une courte enquête sur le sujet, vous pourriez, par exemple, porter le symbole des Raëliens pour une journée, ou même quelques heures et déterminer le niveau de sécurité qu'un individu peut ressentir lorsqu'il rejoint officiellement un groupe minoritaire.

Lire la suite : http://prorael.org/news.php

Eric Remacle,
Guide Raëlien, responsable du service juridique du Mouvement Raëlien en Europe


 

 Partager


Sommaire point de vue

CAPLC - CAP pour la Liberté de Conscience - Liberté de Religion - Liberté de Conviction