CAP
LC 2008
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CAP
Liberté de Conscience - Liberté de religion - Liberté
thérapeutique Avis
de décès :
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La bande dessinée est endeuillée. Elle vient de perdre, dans des conditions particulièrement tragiques, son âme c'est-à-dire sa vie elle-même (le mot « âme », tiré de lhébreux « néphèsh » désigne dans la Bible la vie qui anime toute créature). La cérémonie a eu lieu le samedi 26 mars 2011 au cimetière de la tolérance : Adfi Nord 19 place Sébastopol à Lille. Etaient présents de nombreux acteurs : Astérix et Obélix, Bécassine, les Pieds Nickelés, Bibi fricotin, Spirou, Black et Mortimer, Pim Pam Poum, Tintin et le capitaine Haddock, Tournesol, les Dupont et Dupond, les Simpson, Gaston la Gaffe, Cubitus, Boule et Bill, Titeuf, Babar, Barbie, Lucky Luke venu spécialement des Etats-Unis Précisons que la coutume qui sied dans le monde du spectacle et qui consiste à applaudir au passage du corps, na pas été respectée. Le public a voulu ainsi exprimer son mécontentement, sa tristesse et son profond désaccord.Quels évènements sont à lorigine de cette fin brutale de la BD que daucuns qualifiaient comme étant le 9è art ? Voici la genèse de cette disparition. LAdfi Nord/Pas-de-Calais a publié une BD de 30 pages quelle présente ainsi « une BD interactive de prévention à destination des jeunes, et des moins jeunes » afin de les mettre en garde contre « les dérives sectaires ». Ont participé à cette uvre « Céline » (aucun rapport avec le Céline antisémite notoire qui exprimait durant la seconde guerre mondial sa haine pour cette minorité), le dessinateur Ottami et, vu que le débat volait « au ras des pâquerettes » le professeur Parquet, membre du conseil dorientation de la Miviludes. « Ce petit pas (de Calais), mais ce grand pas pour lhumanité » na pas laissé indifférent France 3 Nord/Pas-de-Calais qui rapporte : « des croquis de mangas japonais qui deviennent grâce au crayon du dessinateur Ottami des adolescents de la vie, dans une BD destinée à prévenir les mouvements sectaires ». Ce commentaire, qui se voulait élogieux, prête à sourire : Le terme « manga » est généralement traduit par « image dérisoire », « man » signifie à lorigine, en chinois, « déborder », « à son gré ». Sagissant de ce dernier terme, le roi de France disait « car tel est notre bon plaisir ». Bref, le pouvoir personnel et, par voie de conséquence, discrétionnaire Le pouvoir de déterminer ce quest une « dérive sectaire », « une secte », « des pratiques dangereuses pour la santé tant physique que psychique » Le tout sans contrôle, sans contradiction, sans rigueur scientifique. Quant au dessinateur Ottami, il devient « Attomi », France 3 Nord/Pas-de-Calais, ayant certainement été Attomi(sé) par les radiations nuisibles et dangereuses émanant de cette BD totalement étrangère au genre « comic book ».Ainsi, la bande dessinée, qui appartient principalement au monde merveilleux de lenfance et de ladolescence, devient entre les mains de lAdfi une arme de propagande et de manipulation des jeunes esprits. Elle véhiculera chez les futures générations la suspicion, la discrimination voire la haine à légard de ceux qui prônent un autre mode de vie, un droit à la différence qui peut (et doit) sexercer dans tous les domaines de lactivité humaine. Une belle façon de préparer et de construire lavenir Précisons que les chrétiens Témoins de Jéhovah (le cinquième culte en France) sont particulièrement « visés » dans cette manga-niaise (le manganèse est un métal gris, dur mais cassant, donc faible). Le corps social français compte tenu de son niveau dunité, de solidarité, de fraternité navait guère besoin de cette entreprise de déstabilisation et de destruction. Recherchez où se trouve la « dérive sectaire » et lauthentique « secte destructrice » ! Lévocation de notre bloc de libertés fondamentales reconnues par la Constitution : libertés de pensée, dopinion, dexpression, de religion, de culte conduit à poser les questions suivantes : 1 Des associations loi de 1901 type Adfi sont-elles légales compte tenu de leur objet social, de leurs activités réelles (souvent camouflées derrière un objet social dapparence respectable), de leur politique, des moyens utilisés ?En effet, la loi du 1er juillet 1901 et le code civil imposent, sous peine de dissolution par le tribunal de grande instance, que les associations « respectent lordre public et aient un objet et une cause licites ». Paradoxe de lhistoire, la loi About-Picard, qui avait été initiée dans un tout autre but, pourrait fort bien recevoir application en la circonstance. 2 Par voie de conséquence, le subventionnement public de telles structures est-il légal ? 3 Quant à la BD elle-même, sagissant dune « publication destinée à la jeunesse », respecte-t-elle la législation spécifique applicable en la matière ? Il appartient au service compétent du Premier ministre de se prononcer sur cette nouvelle aberration républicaine. 4 Dune façon générale, que font nos institutions face à ces dérives ? Je répète inlassablement depuis des décennies que la liberté est indivisible. Porter atteinte à une liberté quelconque, à légard dun groupe social, si petit soit-il, conduit tôt ou tard à la disparition de toutes les libertés pour tout le peuple. Les combats menés au 20è siècle par les Témoins de Jéhovah aux Etats-Unis ont permis denraciner définitivement des libertés qui aujourdhui profitent à tous les américains. 5 Dès lors, le dossier « secte ou dérives sectaires » nest-il pas, en fin de compte, le champ dexpérimentation, les prémices dun vaste plan liberticide ? De nombreuses libertés ont déjà été abîmées : Droit à linformation et au libre choix : domaines médical, nucléaire (une triste actualité), pharmaceutique et plante naturelle (voir la directive européenne applicable à compter de vendredi prochain : nous serons le 1er avril 2011) Respect de la vie privée et familiale : multiplication des fichiers sur les individus, emprise de services sociaux sur les assistés qualifiés pudiquement « dusagers des services publics » Respect de la dignité humaine : explosion des chômeurs, SDF, assistés sociaux dépendants dadministrations et, en dernier ressort, dun Etat aux mains dune « élite » (un « sic » justifié vu létat du monde) Et, plus spécifiquement pour la France : le principe constitutionnel de laïcité et de neutralité : utilisation de sous-marins associatifs, ou plus exactement dassociations para-administratives financée sur fonds publics, permettant à lEtat de contourner le texte fondamental du 4 octobre 1958 Principe constitutionnel dégalité dans les droits (pensons aux minorités, aux femmes dans le travail, aux justiciables devant la justice, aux enfants face à linstruction, aux malades devant les soins médicaux ) et les obligations (évoquons légalité devant limpôt et plus spécialement le procès fiscal de lassociation des Témoins de Jéhovah devant la Cour européenne. Sagit-il dune affaire sans précédent dans le monde associatif ou des « prémices » dun vaste rançonnage fiscal destiné à renflouer les caisses vides de lEtat ?) Mais au fait, quelle mouche a piqué lAdfi du Nord ? Du « Nord » ! Visiblement cette structure locale de lUnadfi la perdu depuis longtemps. Nous
avions, un jeune et talentueux dessinateur (âgé à lépoque
de 16 ans qui a signé ses dessins sous le pseudonyme « Benf »)
et moi-même, édité en 1997 « Le Bêtisier des
sectes et des religions » qui évoquait avec humour (un humour
gentil) lUnadfi. Cette dernière, par courrier dactylographié
en date du 16 septembre 1998, nous a demandé de lui adresser gratuitement
1 exemplaire « de louvrage » (terme quen toute humilité
nous estimons excessif). Cette demande invoquait le fait « que notre
association fonctionne avec de faibles moyens financiers » (raison que
nous considérons en toute objectivité comme tout aussi excessif
vu les montants de subventions publiques dont bénéficie cette
structure). Le lecteur trouvera copie de ce courrier (pièce
1). Il ny a plus dexemplaires disponibles de ce Bêtisier qui a été tiré en 3000 exemplaires. Aussi, quelques dessins figurant dans cet « Ouvrage » (dixit lUnadfi), sont rendus accessibles aux « passants furtifs » (pièce n° 3). Ce Bêtisier a-t-il inspiré, 14 ans après, lAdfi du Nord ? Nous lignorons. Mais, si tel est le cas, au-delà de lhommage tardif qui nous est rendu à BENF et à moi-même, nous nous excusons auprès des « bédéphiles » (terme utilisé par lADFI) dêtre complices involontaires et « et à linsu de notre plein gré » de la disparition de lâme de la BD. Mea culpa, amen Source : La tribune de Christian Paturel Publiez sur Calaméo ou explorez la bibliothèque.
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