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CAP Liberté de Conscience - Liberté de religion - Liberté thérapeutique

Quand les sectes déchaînent les fantasmes !

Par Pierre Barrucand

janvier 2009

 

 

Un des phénomènes étranges des dernières décennies a été le développement, en Europe comme aux États-unis, de campagnes « contre les sectes » qui eurent parfois des aspects extravagants et souvent des côtés fort troubles. S’agit-il d’un retour à des persécutions dirigées contre certaines Églises minoritaires? On est alors mené à rappeler l’affaire des Bacchanales en -187, voire le procès de Socrate à en juger d’après Aristophane dans Les Nuées, et, sous l’empire romain, les persécutions antichrétiennes (souvent décrites avec exagération).

En France, le mot secte est fort mal connoté. Ainsi, Henry Boguet (1) parlait-il de l’ «exécrable secte des sorciers» et souvent on critiqua la « secte judaïque », sans sous-entendu racial. De plus, le mot sectaire définit une forme aggravée d’intolérance. Or, nombreux sont les membres de « sectes » qui ne sont pas « sectaires », alors que les militants anti-sectes témoignent souvent d’une rare obstination, accusant même ceux qui cherchent à plus d’objectivité de « complaisance ». Complaisance vis-à-vis de quoi? De quels crimes, délits ou déviances? Le résultat fut, ces derniers temps, que l’on chercha toujours à exclure du débat ou des enquêtes les historiens et les sociologues qui savaient raison garder. Bien plus, certains non seulement se refusent tout contact avec les supposées « sectes » ou avec leurs adhérents, mais, s’autodéfinissant comme « spécialistes des sectes», voulurent faire de cette règle un impératif. Ils rappellent alors les condamnations ecclésiastiques contre certains excommuniés vitandi (à éviter), notamment, quelque temps, les francs-maçons.

A la fin du XIXe siècle, d’ailleurs, sous la plume de certains catholiques, la franc-maçonnerie était « la Secte », accusée de vouloir détruire la société et la « vraie » religion, voire parfois de vouer un culte au démon. En tout cas, elle était l’agent des Juifs et même, selon Gouguenot de Mousseaux (2), au demeurant homme cultivé et érudit, une « juiverie artificielle ».

Curieusement, la majorité des « anti-sectes » se recrute dans un milieu de laïcs résolus, parfois athées et orientés à gauche. Ceci est paradoxal car, agissant ainsi, ils vont à l’encontre même de la notion même de laïcité, qui suppose la neutralité totale en matière religieuse. Traditionnellement, leurs prédécesseurs étaient bien plus opposés au catholicisme, majoritaire en France et parfois agressif, qu’au protestantisme qui tolère toutes sortes de mouvements à côté de courants dominants. De plus, ils n’hésitent pas à s’allier avec certains catholiques, pas toujours à gauche. Mais contre quoi ?

C’est là un des aspects troubles de la politique anti-sectes. Non seulement elle déconseille les contacts, mais elle procède par amalgame de type stalinien, unissant artificiellement des mouvements religieux à d’autres qui ne le sont nullement et qui n’ont aucun rapport avec ceux- là, voire avec des organisations membres de l’Eglise catholique, tel l’Opus Dei. En revanche, un mouvement catholique violemment hostile à certains prêtres et qui est presque une secte, Golias, s’associe souvent à cette politique, ainsi qu’un de ses proches, le « sociologue » Paul Ariès , qui n’hésita pas à traiter, sans motif aucun, un homme irréprochable, chercheur honnête, de « sombre prédateur ». Pourquoi l’Opus Dei est-elle une secte et pas Golias ? Et pourquoi, en revanche, l’islam est-il toujours l’objet d’un respect parfois révérencieux ?

DES PROCÉDÉS PAR AMALGAME DE TYPE STALINIEN

Bien sûr, dans certains cas, on distingue autre chose, une volonté de détruire toute religion, ce dont Janine Tavernier (3), fondatrice de l’Unadfi, s’aperçut, et elle démissionna. Mais pourquoi, de ses démêlés personnels et familiaux avec Ecovie, organisation non religieuse, dévia-t-elle vers la lutte contre toutes sortes de groupements sans rapports aucuns ? Vouloir en finir avec l’idée de Dieu, ou même simplement de surnaturel, est une position aussi défendable qu’une autre, mais la tâche est difficile, et soixante-dix ans de communisme et d’athéisme militants, et même de persécutions physiques, n’y ont pas réussi en Russie. Au contraire ! S’attaquer alors seulement à de petits groupes sans grande influence n’est-ce pas faire comme celui qui bat son chien à défaut de son patron ou du président de la République ? Ce qui complique le problème, c’est que les anti-sectes ne donnent aucune définition de ce mot. Bien plus, certains précisent qu’il ne doit pas y en avoir, pour faciliter la détection de ce qui leur paraît être une hydre tentaculaire devant être combattue partout. Mais quels sont les principaux reproches ?

1. D’être de pseudo religions. Mais quel est le critère ? Quiconque a pu rencontrer - mais de telles rencontres seraient « complaisance » - des responsables des mouvements visés n’a pu qu’être frappé par leur sincérité. Dans un autre sens, un de mes amis, arabe d’origine, m’a dit que l’islam n’était pas une vraie religion, mais un système de domination politique, d’autres allant même plus loin en ce sens. Par ailleurs, il a existé des religions criminelles, telle celle des Thugs, mais, justement, les dites « sectes » ne font rien de semblable et leurs membres sont en général de fort braves gens même si on ne partage pas leurs convictions.

2. De ne chercher que l’argent ? Or, non seulement les ressources de certaines sectes sont fort limitées, mais encore ce reproche peut, de la même façon et avec ni plus ni moins de pertinence, être adressé à toute « vraie » religion. Ainsi, les moines de Saint-Claude, héritiers pourtant d’ermites fort sévères, étaient haïs de tous leurs voisins pour leur fortune insolente et leur arrogance vers 1789. Sans même rappeler les papes de la Renaissance, on peut se pencher sur l’histoire, au XXe siècle, des cardinaux Canali et Marcinkus, ou de la gestion de telle ou telle basilique. Or, le catholicisme est loin d’être isolé, ce problème concerne toutes les croyances et n’a d’ailleurs aucune importance quant à la vérité ou la valeur spirituelle de celles-ci.

3. De pratiquer le lavage de cerveau ? De quoi s’agit-il ? Pour certains, imaginatifs, il s’agirait de procédés secrets, de pratiques magiques dangereuses, de méthodes d’hypnose connues par des sorciers hindous, mais rien ne prouve la possibilité de telles choses, moins encore qu’elles soient pratiquées par tel ou tel. Quant à la possibilité de moyens plus matériels, tel l’emploi de certaines substances psychotropes, il est certain que, lors de procès en pays communistes, on ne recourut pour obtenir des aveux qu’à la torture, à des menaces ou à des promesses, rien d’autre. En revanche, la CIA fit procéder à d’étranges expériences, en accord avec certains psychiatres comme Ewen Cameron (4), mais le résultat fut nul, sauf à rendre certains idiots. Tout ceci a été très bien expliqué par Massimo Introvigne. (5)

4. Enfin, l’étrange idée que, quand on y est, on ne peut en sortir. En réalité, dans ces milieux, le turn over est très fréquent, ce qui est normal puisque l’on y entre par conviction, par recherche spirituelle, et non par tradition ou habitude familiale, et, si l’on est déçu, on cherche ailleurs. Néanmoins, les anciens adhérents gardent, en général, un assez bon souvenir de leurs expériences.

Mais quelles sont donc ces religions? Les militants anti-sectes n’ont pas donné de listes, en revanche les Renseignements généraux en ont établi une, où en sont énumérées environ 170. Puis Jean-Pierre Raffarin constata que ce document n’avait aucune valeur sans pour autant mettre fin à une campagne inepte. En effet, certaines des « sectes » mentionnées dans ce rapport n’existent pas, tout au plus ce furent des projets qui n’eurent pas de suite, faute d’adhérents ; dans d’autres cas, il s’agit de personnes isolées et sans grand rapport entre elles, ayant adhéré à une organisation étrangère, comme c’est le cas de l’OTO (6), société initiatique d’inspiration maçonnique et ésotérique, assez prospère aux États-Unis. De plus, certains groupes qui sont, presque par définition, des sectes, sont totalement ignorés. Ainsi des « sédévacantistes », persuadés de l’invalidité des papes actuels et distribués en diverses paroisses, telles celles des abbés Roger et Vérité, et même des rares partisans d’antipapes tels Grégoire XVII ou Pie XIII. Et les héritiers de Mgr Lefebvre, regroupés en Fraternité Saint Pie V, théoriquement excommuniés, sont davantage une secte schismatique que l’Opus Dei ou Travail, Famille, Propriété, organisation catholique particulièrement conservatrice, mais fidèles à Rome ! Curieuse omission, puisque quelques-uns, dans cette famille de pensée et de foi, conservent la tradition de Mgr Jouin, antisémite forcené.(7)

On peut aussi s’étonner de l’absence, sur ces listes, des Ioubavitch, des Juifs ultra orthodoxes parmi lesquels certains évitent tout contact extérieur à eux.

En fait, l’effort essentiel contre les sectes a visé surtout les moonistes et les scientologues, mouvements totalement distincts, mais recrutant surtout dans la petite bourgeoisie urbaine. L’Eglise de l’Unification (dite secte Moon), organisation politiquement conservatrice, puritaine et familialiste, peut déplaire mais ne justifie pas la haine. Au point de vue théologique, les conceptions des moonistes sont très élaborées et ils ont été à l’origine de beaucoup de choses intéressantes. Un niveau intellectuel élevé les distingue des baptistes américains avec lesquels on peut les confondre, bien à tort. L’origine des campagnes hostiles est peut-être leur anticommunisme, à une époque où ce n’était pas de « bon goût » dans bien des milieux, encore que depuis, ils aient eu de bons rapports avec... Gorbatchev. Quant aux scientologues, moins encore on peut comprendre. Ce sont des gens ouverts, cultivés et intelligents, et certains estiment qu’ils représentent une forme de religion particulièrement adaptée au monde actuel et de demain.

De ces formidables dossiers, de ces « associations de défense », de ces prises de position de certaines administrations officielles et « missions », que sort-il ? Rien. Rien ne tient, rien ne mérite d’être retenu. Notons que l’Eglise catholique, initialement hostile à toute forme de concurrence, a été amenée à nuancer considérablement son attitude, en particulier sous l’influence d’un honnête homme, Mgr Vernette, chargé d’examiner les choses.

Il existe donc, et ce depuis trop longtemps, une campagne violente de dénigrement contre certaines associations, le plus souvent à caractère religieux. Une étude un peu attentive montre que rien ne la justifie, même si certains mouvements paraissent sots ou extravagants, mais d’aucuns peuvent formuler le même jugement sur toutes les religions. Cela aurait dû être le rôle de la presse, mais cela ne l’a pas été. Bien au contraire, celle-ci répercute toutes sortes de points de vue sans les vérifier. Et il est pénible de voir sous la plume d’un homme estimable, Joseph Macé-Scarron, traiter la scientologie de « toxique » - en quoi et comment ? ses effets ?- et en même temps rejeter toute légère réserve sur l’islam. Ceci alors que l’Eglise de Scientologie s’est vue reconnue comme religion dans de nombreux pays européens, hier hostiles. (Et en France, un jour ou l’autre, on ne dira d’elle que du bien, après n’en avoir dit que du mal...)

Mais le pire a été l’attitude des pouvoirs publics, ce qui a commencé par des réunions d’information et, bien entendu, des parlottes inutiles, visant des milieux, d’ailleurs fort distincts, tout à fait minoritaires. Ce genre de discrimination a même visé les Témoins de Jéhovah, « secte » assez ancienne, et ceux-là même qui rappellent sans cesse les méfaits du nazisme oublient facilement que les Témoins de Jéhovah ont été particulièrement persécutés sous le IIIe Reich. On constitua aussi des commissions parlementaires d’étude (tout cela pour quelques dizaines de milliers de personnes !) qui eurent la curieuse idée de ne jamais consulter les sociologues et universitaires particulièrement compétents, mais écoutèrent attentivement les associations de « défense des droits de l’homme » et quelques déçus ou repentis. Une infime minorité par rapport même à ceux qui partirent mais gardèrent un bon souvenir de leur expérience. Mais le comble fut peut-être atteint lorsque le Premier ministre socialiste Lionel Jospin créa la MILS (Mission interministérielle de lutte contre les sectes). Ce faisant, il abrogeait implicitement le principe de laïcité. On pourrait se demander pourquoi ne pas créer de nombreuses « MILS », par exemple contre le socialisme, les partis politiques, la franc- maçonnerie, le cléricalisme et, pourquoi pas, le judaïsme ou le royalisme !

Conscient de cette extravagance, le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, transforma en 2002 la MILS en Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). Mais quelles dérives ? Il y en a peu et cela ne mérite pas une structure administrative « extraordinaire » regroupant plusieurs ministères. Pourquoi, alors, ne pas créer une telle mission contre les « dérives » des médecins, des prêtres catholiques où pèserait le soupçon de pédophilie, voire les sociologues des religions, toujours « complaisants » à l’égard des sectes (sauf le grand Paul Ariès !). Et, hors de faits délictueux, comment détecter la possibilité d’une dérive ? Un rapport de la Miviludes, abandonnant l’inepte concept de « manipulation mentale », parle de possibilité de « bouleversement de la personnalité » entraînant l’ « abandon des anciennes références morales ». Par quoi l’homme marié fidèle qui n'a aucune aventure extraconjugale est certainement sous l’emprise d’une secte !

La même Miviludes publia en 2006 une étrange brochure (8) sur le satanisme où se mêlent des informations historiques correctes, fort bien connues d’ailleurs par les ouvrages d’Introvigne et d’Olivier Bobineau (9), à ce qui ressemble à des racontars. Précisons que par satanisme, on entend les croyances et philosophies telles qu’elles se sont répandues aux États-unis notamment sous le magistère d’un Anton Lavey (10). La comparaison des affirmations contenues dans cette brochure et l’étude approfondie dirigée par Bobineau montre le caractère fantaisiste de celles-ci. Rappelons qu’il n’y a guère qu’une centaine de satanistes en France et qu’ils ne disposent d’aucune association, un projet de fédération n’ayant pas vu le jour ! Ils n’ont d’autres contacts que par internet. D’autre part, la glorification du viol, les sacrifices d’animaux, les scarifications, etc., n’ont jamais été préconisés, tout au contraire, par les amis de Lavey ou d’Aquino. De même, il faut rappeler que les profanations de cimetières, connues de tout temps, et les dégradations d’églises sont très rarement l’oeuvre de ces satanistes qui, d’ailleurs, n’ont presque tous aucune sympathie pour le nazisme.

JULIUS EVOLA CURIEUSEMENT ASSOCIE A AYN RAND

Alors ? Il reste peut-être une dizaine de skinheads, de militants « néonazis » ou de psychotiques. Cela justifie-t-il la publication d’une brochure officielle, par ailleurs fort amusante ? Ainsi, comment ne pas rire en apprenant que Julius Evola (curieusement associé à Ayn Rand) est un penseur rationaliste... Il est honteux qu’un document aussi fantaisiste a pu être édité par un organisme officiel, d’autant plus qu’il est de nature à susciter des inquiétudes injustifiées chez des personnes mal informées.

Il faudra alors s’interroger sur les causes de cette extravagante campagne contre les « sectes » puisqu’en France, hors le cas unique de l’affaire du Temple solaire, il n’y a rien qui puisse la justifier. Pourquoi retrouve-t-on les mêmes mots, les mêmes thèmes, que lors des campagnes anti judéo-maçonniques sous les pontificats de Pie IX et Léon XIII ? On croirait parfois relire, légèrement adultérée, la prose de Mgrs de Ségur et Meurin (11), ou de plus anciennes polémiques contre les jésuites !

Pierre BARRUCAND
Médaillé de la résistance
Maître de recherches honoraire au CNRS
Président honoraire de CAP Liberté de Conscience


1. Grand Juge de Saint-Claude et démonologue célèbre, Henry Boguet (1550-1619) est l’auteur du Discours exécrable des sorciers (1602). Quoique réputé pour son hostilité à la torture, il laissa brûler une quarantaine de « sorcières » (la légende lui attribue quelque 1500 victimes).

2. Considéré comme un précurseur d’Édouard Drumont, le journaliste Roger Gouguenot de Mousseaux (1805-1876) s notamment publié Le Juif le judaïsme et judaïsation des peuples chrétiens (1869).

3. Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes, créée en 1974.

4. Le psychiatre américain Donald Ewen Cameron (1901-1967), ancien consultant au procès de Nuremberg, fut employé dans les années 1950 et 1960 parla CIA pour participer au projet MKULTRA, visant à modifier le psychisme de « patients » sous l’effet de psychotropes.

5. Massimo lntrovigne, Enquête sur le satanisme, Dervy, Paris 1997; Dick Anthony et Massimo Introvigne, Le lavage de cerveau: mythe ou réalité, L’Harmattan, Paris 2006

6, LOrdre Templi Orientis, fondé en Allemagne par Karl Kelineret Theodor Reuss au début du XXème siècle, et animé après la Première Guerre mondiale par Aleister Crowley.

7. Mgr Ernest Jouin (1844-1932) fut un théoricien influent du « complot judéo-maçonnique ». Il fonda la Revue internationale des sociétés sécrètes en 1912 et publia notamment Le péril judéo-maçonnique (1921).

8. Miviludes, Le satanisme, un risque de dérive sectaire. La Documentation française. Paris 2006.

9. Olivier Bobineau, Le satanisme. Quel danger pour la société?, Pygmalion, Paris 2008.

10. Anion LaVey (1930.1997), fondateur de l’Eglise de Satan (church of Satan) et auteur de La Bible satanique (1969).

11. Louis Gaston de Ségur (1820-1881) est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Les Francs-Maçons (1867) et L’École sans Dieu (1873). Léon Meurin (1825-1895) a publié de nombreux écrits pamphlétaires, dont La FrancMaçonnerie, synagogue de Setan (1893).

 


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