Jeudi 20
novembre 2008, lancien maire de Montreuil, Jean-Pierre Brard,
comparaissait devant le tribunal correctionnel de Bobigny. Les faits
remontent au 8 novembre 2006, lorsque M. Brard, alors maire, avait refusé
la parole à Mme Vayssière, conseillère municipale,
lors de la discussion du budget en séance du conseil. Il avait
justifié cette interdiction par le fait que Mme Vayssière
portait une croix en pendentif.
Mme Vayssière
a déposé plainte pour « refus du bénéfice
dun droit par chargé de mission de service public à
raison de la religion » (discrimination réprimée
par larticle 432-7 du code pénal).
Pour le
procureur, M. Brard « sest laissé aller à
donner à ses convictions personnelles une portée quelles
ne pouvaient avoir au regard de la loi » et a privé
sa concitoyenne de lexercice de sa liberté religieuse.
Le procureur a requis comme condamnation un simple stage de citoyenneté
pour M. Brard. Jugement le 18 décembre.
Voici en
image des extraits de la séance du 8 novembre 2006.
Ce nest
pas la première fois que lex-maire sattaque ainsi
aux convictions religieuses de ses concitoyens.
La Sarl
Jasmeen avait organisé les 3 et 10 octobre 2004 à lespace
Royal de Montreuil un défilé afin de présenter
sa collection de tenues à destination des femmes musulmanes.
Lex-maire
avait alors pris un arrêté municipal le 29 septembre 2004
pour empêcher la tenue de ce défilé.
Le 1er
juillet 2005, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise avait annulé
un arrêté municipal de M. Brard interdisant le défilé
de « prêt-à-porter des femmes musulmanes »
organisé par la Sarl Jasmeen. En plus de cette annulation, M.
Brard avait été condamné au versement de 750 euros
au titre des frais exposés par cette société.
Le 6 février
2005, M. Brard faisait irruption, durant le service religieux, dans
une paroisse évangélique de la ville de Montreuil. A lépoque,
lex-maire avait déclaré quil ne sagissait
que dun contrôle de sécurité.
Laffaire
avait scandalisé la Fédération protestante et M.
De Clermont déclarait « le protestantisme évangélique
et l'islam sont aujourd'hui victimes de la même volonté
d'un certain nombre de responsables politiques d'avoir en face d'eux
du religieusement correct. Le protestantisme apprécie d'être
dans un pays où la liberté des cultes est globalement
respectée, mais des menaces pèsent aujourd'hui ponctuellement
sur cette liberté ».
M. Baubérot
écrivait sur son blog concernant cette affaire : « Depuis
le maréchal de Mac-Mahon et la crise du 16 Mai sous la Troisième
République c'est, à ma connaissance, la première
fois en France que des cultes sont ainsi troublés par un représentant
de la puissance publique. Et les Haïtiens qui ont dû arrêter
de prier ont déclaré que cela leur rappelait, de façon
douloureuse, des brimades qu'ils avaient subies à Haïti,
alors qu'ils croyaient pouvoir, en France, être à l'abri
grâce aux règles de la démocratie. »
Le 1er
juillet 2006, cest une réunion dévangélisation
qui est interdite par un arrêté municipal de M. Brard.
Laffaire avait commencé au mois de juin par une distribution
de tracts dans les rues de Montreuil. Une organisation évangélique,
installée en France depuis 60 ans, distribuait des tracts y présentant
le message de lEvangile et enseignait aux enfants le respect dû
aux autorités. Deux jours après cette distribution, lex-maire
prenait des mesures et interdisait la réunion qui devait avoir
lieu le 1er juillet.