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CAP Liberté de Conscience - Liberté de religion - Liberté thérapeutique

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ENTRETIEN AVEC PRINCESS LOONA
PORTE PAROLE DU MOUVEMENT RAELIEN

 

Entretien avec, Princess Loona, la porte parole du mouvement Raëlien pour l’Europe.

CAP LC : Princess Loona, l’émission de Pujadas les « infiltrés » a été diffusé il y a plusieurmois que pensez-vous de ce genre d’émission ?

P. Loona : Oui, tout à fait, c’était assez drôle de voir cette émission et de voir comme il est facile et très facile de prendre des images et de mettre un commentaire et c’est comme si les journalistes avaient déjà leur idée derrière la tête. En fait, ils prennent des images et ils font leurs commentaires qui n’est pas toujours en adéquation avec la réalité ne serait ce qu’un exemple, nous voyons des personnes allongées pour un massage, et si on va dans n’importe quel groupe de massage, on verra les mêmes images et il n’y aura aucun problème. Mais le commentaire qui est mis en arrière par le journaliste donne tout de suite un côté scabreux comme si on faisait des orgies, c’est vraiment la déformation ultime de l’image. Cela provoque des effets délétères dans la vie des raéliens. En fait, nous développons une philosophie du plaisir entre adultes consentants par conséquent parfois nous avons des ateliers, par exemple, des ateliers « massage ». Nous avons aussi des ateliers « méditations », chacun est libre de choisir.CAP LC : Est-ce la première fois que le mouvement Raëliens est victime de ce genre « d’enquête » ?

P. Loona : Non, au cours de ces quinze dernières années, il y a eu beaucoup d’émissions haineuses à l’égard des raëliens et cette émission de France 2 et de CAPA a contribuée de façon très significative à l’état de haine envers les raëliens et beaucoup de minorités.

CAP LC : Quand vous dite haineuse, qu’est-ce que vous voulez dire ?

P. Loona : Dans les heures qui ont suivi cette émission, de nombreuses menaces de mort nous sont parvenues et je pense malheureusement que certains raëliens vont voir dans leur quotidien une dégradation des relations avec les autres, parce que les gens se laissent influencer par ce type d’émission et ne vont pas aller voir plus loin. Il y a vraiment une escalade du racisme anti-raëlien et la France est vraiment spécialiste à ce niveau-là. En même temps on se dit que c’est une étape indispensable, cette espèce de discrimination qui est orchestrée par le gouvernement, les médias, les systèmes judiciaires. Cette espèce d’escalade fait qu’à un moment donné cela va arriver à un summum.

CAP LC : Pensez-vous que cette discrimination touche seulement le mouvement Raëlien ?P. Loona : Cela peut toucher n’importe quelle personne et cela fera comme un électrochoc. Je pense que cette émission des « infiltrés » va vraiment toucher tout le monde, et cela peut être une étape indispensable pour que les gens se réveillent, que les consciences se réveillent. Malheureusement c’est triste à dire, il ne faudra pas qu’il y ait du sang qui coule, celui des raëliens ou d’autres, pour qu’on arrive à ce que les gens se rendent compte, se réveille et c’est vraiment un acharnement anti-secte qui est terrible et qui perdure depuis quelques années.

CAP LC : Vous-même en tant que porte parole, avez-vous subis des pressions ?

P. Loona : Oui, on m’a fait un chantage dans ma vie professionnelle. Nous avons proposé à l’émission d’être présents pour contrebalancer et que je puisse être sur le plateau avec une autre personne pour pouvoir nous défendre et donner notre point de vue et en fait nous n’avons pas eu ce privilège et donc j’ai annoncé aux personnes avec qui je travaille que j’allais être probablement sur un plateau et à visage découvert. Et on m’a répondu, ce n’est pas possible, tu ne peux pas faire çà, cela pourrait mettre en cause notre réputation. On m’a posé un ultimatum : si tu te présentes à cette émission ou à d’autres émissions, à visage découvert, nous ne pourrons pas te garder. Moi personnellement comme j’ai déjà développé une autre activité en parallèle, cela ne me posait pas de soucis de devoir les quitter et je leur ai dit très clairement qu’il était hors de question que l’on me fasse du chantage, car je n’ai rien fait de mal, je ne suis pas une voleuse malgré ce que les médias peuvent dire de nous. Nous travaillons, nous avons des vies de famille donc il est hors de question que quelqu’un me dise ce que je dois faire ou pas.

CAP LC : Depuis cette émission vous a-t-on fait part de discrimination vis-à-vis de raëlien ?

P. Loona : Oui, d’autres raéliens ont vécu des choses depuis cette émission, ils ont été harcelés de façon quotidienne. Ce qui est un peu triste, c’est quand on entend : « On te tolère depuis 1980 » alors que mes employeurs m’apprécient et n’ont rien à me reprocher. Les médias font un travail de sape important auprès des gens les plus faibles. C’est à dire que des personnes qui ne vont pas chercher par eux-mêmes vont effectivement croire d’emblée ce que peuvent dire les médias et même si ce n’est pas complètement vrai, la rumeur fait qu’ils vont avoir peur et c’est ce processus qui engendre de l’agressivité et qui fait que des raéliens souffrent et que d’autres membres de minorités souffrent. Et c’est pour çà que c’est important de se défendre. Et quand on fait croire que ce sont les gens des minorités qui sont les plus faibles j’ai envie de dire aux journalistes, porter le symbole raëlien pendant un mois et puis on va voir qui est le plus faible des deux. Et là vous allez vraiment savoir ce qu’est la discrimination et vous allez peut-être changer votre vision des choses. Ce n’est pas juste, personne n’a rien fait de mal. Les raéliens de France, de Suisse ou de Belgique craignent vraiment le pire dans leur propre pays. En fait, dans ce genre d’émission « les infiltrés », ils accusent, ils condamnent et jettent à la vindicte populaire toute une catégorie de personne et c’est totalement inacceptable. Grâce à cette émission si nous avons eu des menaces de mort, nous avons aussi eu des dizaines de personnes qui nous ont contacté et qui ne sont pas dupes de cette machinerie médiatique et qui ont voulu nous rencontrer directement. Tous les jours, je reçois des emails de personnes qui veulent nous rencontrer. Parce qu’ils disent, c’est quand même bizarre. Donc heureusement des gens intelligents font la démarche de voir par eux-mêmes et de nous rencontrer.

CAP LC : Avez-vous eu des contact avec CAPA et France 2 avant l’émission ?

P. Loona : Oui, nous défendons la vie privée de nos membres, nous avons fait beaucoup de démarche avant l’émission pour faire en sorte qu’il y est le moins de dégât possible, les vrais journalistes ceux qui viennent à visages découverts sont les bienvenus dans nos rencontres. Par contre nous n’apprécions pas du tout les pseudo infiltrés amateurs, car ils ont agit comme des amateurs, on savait avant qu’ils arrivent sur le stage qu’ils étaient journaliste. Nous avions prévus qu’ils arrivent jusqu’au stage pour avoir leur papier pour les accusés d’usage de faux, en faite, ils sont parties juste avant. CAPA était censé montrer les lieux clos et inaccessibles, ce qui est totalement faux, c’est vraiment bon que tout futur infiltré sache qu’en fait nous n’avons pas de communauté raélienne, tous nos meetings sont publics, que tout est indiqué sur nos sites, que tout est organisé dans des endroits public donc il n’y a pas besoin de caméra cachée pour savoir ce que l’on pense et ce que l’on dit. Notre aventure raélienne est ouverte à tout le monde et nous en sommes très fiers.

CAP LC : Envisagez-vous des actions pour dénoncer ce genre d’émission ?

P. Loona : Oui, c’est pour cela que l’on a choisi d’avertir les différents autorités internationales en charge du respect des Droits de l’Homme, je faisais moi-même partie de la délégation qui a rencontré Mme Asma Jahangir au mois de juin à l’ONU, c’est la rapporteuse spéciale sur les libertés religieuses et elle nous a demandé de lui communiquer immédiatement tout événement discriminatoire qui interviendrais dans les pays francophones et également au Canada.
Le refus de France 2 et de CAPA de nous accorder un droit de réponse des accusations honteuses qui ont été faites dans l’émission des « infiltrés » sera rapporté à Mme Jahangir. Elle n’en revenait pas quant on lui a expliqué ce qu’était la liste noire des sectes et comment ils ont fait pour établir cette liste. On ne sait pas sur quels critères ils ont établi la différence entre une secte et une secte dangereuse. Mme Jahangir était ébahie et nous a donné tout son soutien et nous a dit qu’il fallait continuer à l’informer de la situation.

CAP LC : En octobre dernier, avait lieu le colloque annuel de l’OSCE(1) en Pologne, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

P. Loona : Oui, je voudrais dire par rapport à l’OSCE, j’y vais depuis 4 ans maintenant et de pouvoir représenter le mouvement Raëlien là bas, ce qui me donne l’occasion de rencontrer les délégations françaises qui sont là bas, et de me présenter à elles, ce qui me semble être la moindre des choses en tant qu’être humain, on va dire digne de ce nom, et tous les ans, j’ai le sentiment plus ou moins d’être pénible, de ne pas être la bienvenue. Cette année encore, je suis allé voir la délégation, je me suis présenté à M. Fenech, le nouveau président de la Miviludes, il m’a à peine regardé dans les yeux, il m’a tendu la main et m’a dit : « Bon voilà, maintenant c’est fait ! ». Ils cherchent à vous dégrader.Je me suis présenté avant le discours et j’ai eu la chance d’avoir 30 secondes de plus. Dans ce laps de temps j’ai pu rajouter, j’ai pu sortir du débat général pour pouvoir leur dire : « écoutez cela fait 4 ans que je viens ici, 4 ans que je viens vous rencontrer et 4 ans que j’ai vraiment l’impression de vous déranger et c’est très désagréable en tant qu’être humain. Vous ne me connaissez pas et vous m’avez déjà catalogué et jugée. Cela fait des années que l’on est là et que l’on a chacun nos discours. Pourquoi ne pas nous rencontrer autour d’une table. Profitons de ce colloque pour apprendre à nous connaître et cessez de nous considérer comme des insectes nuisibles ! Mais vraiment comme des humains. » J’avoue que là M. Fenech en repartant m’a fait un sourire, je ne sais pas comment l’interpréter, soit il se moquait, soit il avait été touché.

CAP LC : Avez-vous eu d’autre contact lors de ce colloque ?

P Loona : Alors nous les avions invité à notre conférence qui se déroulait l’après-midi même et 3 membres de la Miviludes sont venus nous rencontrer. C’était très intéressant, entre autre, j’ai beaucoup apprécié Mme Barbereau, secrétaire de la Miviludes, qui à la fin de notre conversation a dit en souriant : « Si vous faites trop bien votre travail, je vais perdre le mien ». Je lui ai dit : « vous devriez comprendre ce que vivent certaines personnes car avec la lutte antisecte, beaucoup de personnes perdent leur travail, perdent la garde de leurs enfants et vivent des situations vraiment pénibles. Et en plus nous ne sommes pas reconnus comme des victimes et c’est injuste. Donc, il faudrait que vous compreniez que vous avez un impact qui est important, que votre impact en tant que petite fonctionnaire est aussi important que le politicien, aussi important que le journaliste qui propage des rumeurs comme cela à pu se faire aux heures les plus sombres de notre histoire ». Maintenant, il y a des journalistes qui ont été condamnés pour les rumeurs et la haine qu’ils ont propagé, certains trouvent exagéré quand on se compare à ce qui s’est passé avec le régime nazi. Ce qui se passe actuellement est un début, quand les gens ne sont pas choqués quand vous perdez votre travail parce que vous appartenez à une minorité, cela pose déjà un problème, c’est le début d’une escalade qui commence par ces petits manques de liberté, ces petites peurs de pouvoir dire que je suis raélien. Ces personnes là sont responsables et doivent comprendre. Ils sont venus à la conférence, on s’est bien chargé de leur montrer les effets de leur politique. Si c’est votre conviction de nous combattre, faites le mais pas avec notre argent. À la limite, qu’il y aient des gens antisectes, contre le mouvement raélien, on est d’accords, que leur sueur alimente leur passion mais pas mon argent et ma sueur et d’aucun des raéliens.

(1) Intervention à l'OSCE


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