CAP
LC 2008
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Entretien avec, Princess Loona, la porte parole du mouvement Raëlien pour lEurope. CAP LC : Princess Loona, lémission de Pujadas les « infiltrés » a été diffusé il y a plusieurmois que pensez-vous de ce genre démission ? P. Loona : Oui, tout à fait, cétait assez drôle de voir cette émission et de voir comme il est facile et très facile de prendre des images et de mettre un commentaire et cest comme si les journalistes avaient déjà leur idée derrière la tête. En fait, ils prennent des images et ils font leurs commentaires qui nest pas toujours en adéquation avec la réalité ne serait ce quun exemple, nous voyons des personnes allongées pour un massage, et si on va dans nimporte quel groupe de massage, on verra les mêmes images et il ny aura aucun problème. Mais le commentaire qui est mis en arrière par le journaliste donne tout de suite un côté scabreux comme si on faisait des orgies, cest vraiment la déformation ultime de limage. Cela provoque des effets délétères dans la vie des raéliens. En fait, nous développons une philosophie du plaisir entre adultes consentants par conséquent parfois nous avons des ateliers, par exemple, des ateliers « massage ». Nous avons aussi des ateliers « méditations », chacun est libre de choisir.CAP LC : Est-ce la première fois que le mouvement Raëliens est victime de ce genre « denquête » ? P. Loona : Non, au cours de ces quinze dernières années, il y a eu beaucoup démissions haineuses à légard des raëliens et cette émission de France 2 et de CAPA a contribuée de façon très significative à létat de haine envers les raëliens et beaucoup de minorités. CAP LC : Quand vous dite haineuse, quest-ce que vous voulez dire ? P. Loona : Dans les heures qui ont suivi cette émission, de nombreuses menaces de mort nous sont parvenues et je pense malheureusement que certains raëliens vont voir dans leur quotidien une dégradation des relations avec les autres, parce que les gens se laissent influencer par ce type démission et ne vont pas aller voir plus loin. Il y a vraiment une escalade du racisme anti-raëlien et la France est vraiment spécialiste à ce niveau-là. En même temps on se dit que cest une étape indispensable, cette espèce de discrimination qui est orchestrée par le gouvernement, les médias, les systèmes judiciaires. Cette espèce descalade fait quà un moment donné cela va arriver à un summum. CAP LC : Pensez-vous que cette discrimination touche seulement le mouvement Raëlien ?P. Loona : Cela peut toucher nimporte quelle personne et cela fera comme un électrochoc. Je pense que cette émission des « infiltrés » va vraiment toucher tout le monde, et cela peut être une étape indispensable pour que les gens se réveillent, que les consciences se réveillent. Malheureusement cest triste à dire, il ne faudra pas quil y ait du sang qui coule, celui des raëliens ou dautres, pour quon arrive à ce que les gens se rendent compte, se réveille et cest vraiment un acharnement anti-secte qui est terrible et qui perdure depuis quelques années. CAP LC : Vous-même en tant que porte parole, avez-vous subis des pressions ? P. Loona : Oui, on ma fait un chantage dans ma vie professionnelle. Nous avons proposé à lémission dêtre présents pour contrebalancer et que je puisse être sur le plateau avec une autre personne pour pouvoir nous défendre et donner notre point de vue et en fait nous navons pas eu ce privilège et donc jai annoncé aux personnes avec qui je travaille que jallais être probablement sur un plateau et à visage découvert. Et on ma répondu, ce nest pas possible, tu ne peux pas faire çà, cela pourrait mettre en cause notre réputation. On ma posé un ultimatum : si tu te présentes à cette émission ou à dautres émissions, à visage découvert, nous ne pourrons pas te garder. Moi personnellement comme jai déjà développé une autre activité en parallèle, cela ne me posait pas de soucis de devoir les quitter et je leur ai dit très clairement quil était hors de question que lon me fasse du chantage, car je nai rien fait de mal, je ne suis pas une voleuse malgré ce que les médias peuvent dire de nous. Nous travaillons, nous avons des vies de famille donc il est hors de question que quelquun me dise ce que je dois faire ou pas. CAP LC : Depuis cette émission vous a-t-on fait part de discrimination vis-à-vis de raëlien ? P. Loona : Oui, dautres raéliens ont vécu des choses depuis cette émission, ils ont été harcelés de façon quotidienne. Ce qui est un peu triste, cest quand on entend : « On te tolère depuis 1980 » alors que mes employeurs mapprécient et nont rien à me reprocher. Les médias font un travail de sape important auprès des gens les plus faibles. Cest à dire que des personnes qui ne vont pas chercher par eux-mêmes vont effectivement croire demblée ce que peuvent dire les médias et même si ce nest pas complètement vrai, la rumeur fait quils vont avoir peur et cest ce processus qui engendre de lagressivité et qui fait que des raéliens souffrent et que dautres membres de minorités souffrent. Et cest pour çà que cest important de se défendre. Et quand on fait croire que ce sont les gens des minorités qui sont les plus faibles jai envie de dire aux journalistes, porter le symbole raëlien pendant un mois et puis on va voir qui est le plus faible des deux. Et là vous allez vraiment savoir ce quest la discrimination et vous allez peut-être changer votre vision des choses. Ce nest pas juste, personne na rien fait de mal. Les raéliens de France, de Suisse ou de Belgique craignent vraiment le pire dans leur propre pays. En fait, dans ce genre démission « les infiltrés », ils accusent, ils condamnent et jettent à la vindicte populaire toute une catégorie de personne et cest totalement inacceptable. Grâce à cette émission si nous avons eu des menaces de mort, nous avons aussi eu des dizaines de personnes qui nous ont contacté et qui ne sont pas dupes de cette machinerie médiatique et qui ont voulu nous rencontrer directement. Tous les jours, je reçois des emails de personnes qui veulent nous rencontrer. Parce quils disent, cest quand même bizarre. Donc heureusement des gens intelligents font la démarche de voir par eux-mêmes et de nous rencontrer. CAP LC : Avez-vous eu des contact avec CAPA et France 2 avant lémission ? P. Loona
: Oui, nous défendons la vie privée de nos membres, nous
avons fait beaucoup de démarche avant lémission
pour faire en sorte quil y est le moins de dégât
possible, les vrais journalistes ceux qui viennent à visages
découverts sont les bienvenus dans nos rencontres. Par contre
nous napprécions pas du tout les pseudo infiltrés
amateurs, car ils ont agit comme des amateurs, on savait avant quils
arrivent sur le stage quils étaient journaliste. Nous avions
prévus quils arrivent jusquau stage pour avoir leur
papier pour les accusés dusage de faux, en faite, ils sont
parties juste avant. CAPA était censé montrer les lieux
clos et inaccessibles, ce qui est totalement faux, cest vraiment
bon que tout futur infiltré sache quen fait nous navons
pas de communauté raélienne, tous nos meetings sont publics,
que tout est indiqué sur nos sites, que tout est organisé
dans des endroits public donc il ny a pas besoin de caméra
cachée pour savoir ce que lon pense et ce que lon
dit. Notre aventure raélienne est ouverte à tout le monde
et nous en sommes très fiers. CAP LC : Envisagez-vous des actions pour dénoncer ce genre démission ? P. Loona
: Oui, cest pour cela que lon a choisi davertir les
différents autorités internationales en charge du respect
des Droits de lHomme, je faisais moi-même partie de la délégation
qui a rencontré Mme Asma Jahangir au mois de juin à lONU,
cest la rapporteuse spéciale sur les libertés religieuses
et elle nous a demandé de lui communiquer immédiatement
tout événement discriminatoire qui interviendrais dans
les pays francophones et également au Canada. CAP LC : En octobre dernier, avait lieu le colloque annuel de lOSCE(1) en Pologne, pouvez-vous nous en dire quelques mots ? P. Loona : Oui, je voudrais dire par rapport à lOSCE, jy vais depuis 4 ans maintenant et de pouvoir représenter le mouvement Raëlien là bas, ce qui me donne loccasion de rencontrer les délégations françaises qui sont là bas, et de me présenter à elles, ce qui me semble être la moindre des choses en tant quêtre humain, on va dire digne de ce nom, et tous les ans, jai le sentiment plus ou moins dêtre pénible, de ne pas être la bienvenue. Cette année encore, je suis allé voir la délégation, je me suis présenté à M. Fenech, le nouveau président de la Miviludes, il ma à peine regardé dans les yeux, il ma tendu la main et ma dit : « Bon voilà, maintenant cest fait ! ». Ils cherchent à vous dégrader.Je me suis présenté avant le discours et jai eu la chance davoir 30 secondes de plus. Dans ce laps de temps jai pu rajouter, jai pu sortir du débat général pour pouvoir leur dire : « écoutez cela fait 4 ans que je viens ici, 4 ans que je viens vous rencontrer et 4 ans que jai vraiment limpression de vous déranger et cest très désagréable en tant quêtre humain. Vous ne me connaissez pas et vous mavez déjà catalogué et jugée. Cela fait des années que lon est là et que lon a chacun nos discours. Pourquoi ne pas nous rencontrer autour dune table. Profitons de ce colloque pour apprendre à nous connaître et cessez de nous considérer comme des insectes nuisibles ! Mais vraiment comme des humains. » Javoue que là M. Fenech en repartant ma fait un sourire, je ne sais pas comment linterpréter, soit il se moquait, soit il avait été touché. CAP LC : Avez-vous eu dautre contact lors de ce colloque ? P Loona
: Alors nous les avions invité à notre conférence
qui se déroulait laprès-midi même et 3 membres
de la Miviludes sont venus nous rencontrer. Cétait très
intéressant, entre autre, jai beaucoup apprécié
Mme Barbereau, secrétaire de la Miviludes, qui à la fin
de notre conversation a dit en souriant : « Si vous faites trop
bien votre travail, je vais perdre le mien ». Je lui ai dit :
« vous devriez comprendre ce que vivent certaines personnes car
avec la lutte antisecte, beaucoup de personnes perdent leur travail,
perdent la garde de leurs enfants et vivent des situations vraiment
pénibles. Et en plus nous ne sommes pas reconnus comme des victimes
et cest injuste. Donc, il faudrait que vous compreniez que vous
avez un impact qui est important, que votre impact en tant que petite
fonctionnaire est aussi important que le politicien, aussi important
que le journaliste qui propage des rumeurs comme cela à pu se
faire aux heures les plus sombres de notre histoire ». Maintenant,
il y a des journalistes qui ont été condamnés pour
les rumeurs et la haine quils ont propagé, certains trouvent
exagéré quand on se compare à ce qui sest
passé avec le régime nazi. Ce qui se passe actuellement
est un début, quand les gens ne sont pas choqués quand
vous perdez votre travail parce que vous appartenez à une minorité,
cela pose déjà un problème, cest le début
dune escalade qui commence par ces petits manques de liberté,
ces petites peurs de pouvoir dire que je suis raélien. Ces personnes
là sont responsables et doivent comprendre. Ils sont venus à
la conférence, on sest bien chargé de leur montrer
les effets de leur politique. Si cest votre conviction de nous
combattre, faites le mais pas avec notre argent. À la limite,
quil y aient des gens antisectes, contre le mouvement raélien,
on est daccords, que leur sueur alimente leur passion mais pas
mon argent et ma sueur et daucun des raéliens.
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