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CAP Liberté de Conscience - Liberté de religion - Liberté thérapeutique

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La vérité au sujet du Dr Guéniot
Par ouvertures.net
novembre 2009

 

 

Gérard Guéniot n´est pas un gourou. La Cour d’appel de Douai, par décision du 17 février dernier, réhabilite le médecin homéopathe qui fut accusé à tort de pratiques sectaires et d’avoir une responsabilité dans la mort d’une de ses patientes. Le jugement est qualifié par son avocat de «monumental», tant par son volume que par sa qualité.

« C’est exceptionnel en matière correctionnelle, explique François Jacquot, l’avocat du médecin homéopathe Gérard Guéniot relaxé par le jugement de 87 pages de la Cour d’appel. Je n’ai jamais vu une décision aussi précisément et exhaustivement motivée. Les juges ont vraiment décortiqué l’affaire point par point, ce qui est assez rare dans ce type de dossier. Ils ont non seulement relaxé mon client mais ils l’ont réhabilité sur tous les chefs d’accusation. »

Nous sommes en 1996. Suite à l’émission de télévision de TF1 « le Droit de savoir », se déclenche une campagne médiatique faisant l’amalgame entre l’histoire d’une jeune femme atteinte d’un cancer du sein (affaire Marsaleix) et deux médecins du Nord, Gérard Guéniot et Michel Saint-Omer.

« Une mère de famille était décédée en 1997 pour avoir suivi les prescriptions médicales illusoires des deux médecins, liés tous deux au Mouvement du Graal, répertorié comme sectaire dans les deux rapports parlementaires de 1995 et de 1999 », explique par exemple le Panorama du médecin, sous le titre : « Les nouveaux charlatans de la santé ». « Le procès d’un gourou en blouse blanche », commente l’Unadfi, qui, deuxième partie civile au procès, a été finalement déboutée par la Cour d’appel.

Dans la longue suite d’attendus du jugement, les juges expliquent que le Dr Guéniot ne pouvait être condamné pour « non-assistance à personne en péril ». En effet, l’unique consultation de mars 1995 (la patiente décédera en janvier 1997) « n’a donné lieu qu’à la délivrance d’une unique ordonnance pour de l’acide ascorbique sur quelques jours, dans l’attente de prescription ultérieure par ses confrères ». Lors de cette consultation, Gérard Guéniot a dit qu’il ne souhaitait pas revoir la patiente déjà suivie par le Dr Saint-Omer. En la référant à ce dernier, « il disposait des éléments lui permettant de savoir que, face au refus persistant d’Evelyne Marsaleix, la prise en charge confraternelle comportait le recours au spécialiste ». C’est lui-même qui avait fourni au Dr Saint-Omer quelques jours plus tôt le nom du cancérologue parisien qu’elle ira finalement consulter en juin.

La décision de la cour détruit ainsi complètement le montage tissé par ses détracteurs et lave le médecin des accusations fausses véhiculées contre lui tant par les associations et les institutions de lutte contre les dérives sectaires que par la presse.

Pour l’Unadfi, la victoire juridique de son adversaire est à mettre sur le compte du « pouvoir de persuasion » du médecin.

Le comportement des journalistes

Pour l’avocat de Gérard Guéniot, le fait que l’Unadfi soit déboutée constitue une remarquable avancée de jurisprudence : « En effet, toute l’affaire avait commencé par la plainte déposée par cette association qui avait dénoncé mon client pour “sujétion psychologique” à caractère sectaire sur la victime. Pour elle, M. Guéniot était un gourou qui a laissé mourir sa patiente. Les magistrats ont complètement détruit cette thèse. C’est la première fois en France que l’Unadfi est ainsi déboutée pour n’avoir pas réuni les conditions de fond pour se constituer partie civile dans ce procès. Elle a échoué à démontrer le caractère sectaire de l’action de mon client. Cela peut conduire à limiter sa capacité à déposer plainte sur la seule affirmation d’une sujétion par une personne ou un mouvement. Désormais, il faudra démontrer cas par cas et victime par victime qu’il y a eu exploitation à caractère sectaire ».

« Le plus incompréhensible pour nous, s’étonne Hugues Leroy, président du Comité de soutien du docteur, c’est – sans même parler du caractère partial de l’émission du Droit de savoir – le comportement des journalistes. Après le jugement, non seulement ils continuent de présenter M. Guéniot sous une mauvaise image (« un ex-adepte de secte »), mais surtout aucun n’a fait amende honorable ni n’a enquêté pour tenter de comprendre comment toute cette cabale a pu être montée. Le docteur a perdu des patients et des amis, même proches, après les calomnies proférées à la télévision et dans la presse. Il a subi cet opprobre pendant 13 ans ! Et personne ne cherche à comprendre pourquoi…»(1)

Dans la presse locale, toutefois, on a pu trouver parfois une attitude plus équilibrée, comme celle-ci du journal Nord-Eclair, écrite avant la décision de la cour d’appel. Pourquoi toutes ces affaires ?

En 1975, Gérard Guéniot, passionné de médecine naturelle depuis son adolescence, s’installe comme médecin homéopathe et acupuncteur à Roubaix (Nord). Il crée trois écoles, l’une d’homéopathie (active jusqu’en 2000), une autre d’acupuncture (jusqu’en 2005) et la dernière, en 2005, le Nemi, école de médecine énergétique et naturelle.

Aujourd’hui, il exerce en tant que médecin à Tourcoing (Nord) et gère une société de conseil en santé naturelle à Genval et à Tournai (Belgique). Enfin, il prodigue un enseignement en homéopathie au Canada et en Italie.

À partir de 1980, Gérard Guéniot comparaît une dizaine de fois devant le conseil de l’ordre des médecins du Nord. Il gagne toutes ces affaires sauf une, qui lui valut une suspension de son droit d’exercer pendant trois ans.

À ces conflits ordinaux s’ajoutent deux procès devant la justice pénale, tous deux gagnés à ce jour. Dans sa première affaire (affaire Pohl 1988-1992), Gérard Guéniot obtint un non lieu au pénal en 1992 et fut complètement blanchi par le Conseil national de l’Ordre en 1994, après que le conseil départemental du nord eut porté l’affaire en cassation. La deuxième est l’affaire Marsaleix.

Une troisième affaire est encore en cours en Belgique.

Pourquoi tous ces dossiers autour d’un seul homme ? D’autres médecins homéopathes exercent leur art sans problème particulier…

Selon notre analyse, cet « acharnement » dont a été victime Gérard Guéniot tient à deux aspects, l’un personnel, l’autre sociétal.

Pour le premier, son caractère à l’emporte-pièce l’a plus d’une fois desservi. S’exprimant de façon parfois tranchée et excessive, il a ainsi tendu à ses opposants des verges pour se faire battre.

Pour le second aspect, sa foi « différente » (le Graal, voir vidéo) a certainement dérangé les gardiens de la bien-pensance religieuse, sociale et thérapeutique (représentés par l’Unadfi et la Miviludes).

Mais surtout, sa démarche originale et confiante en la nature heurte les tenants d’une médecine mécaniste et chimique. Ceux-ci acceptent mal que des méthodes simples, éprouvées autrement que par les méthodes modernes « basées sur la preuve », puissent simplement accompagner les leurs.

Toute cette affaire pose clairement la question du traitement des dérives médiatiques non sanctionnées et de l’arbitraire, quand il a lieu, des administrations et des associations de lutte contre les sectes.

Comment un journaliste de TF1 romance une affaire pour faire passer sa thèse

En écrivant Ils ne m´ont pas sauvé la vie (Toucan/TF1 Entreprises, 2009), Antoine Guélaud, n° 3 de la rédaction de TF1, livre une charge violente contre les sectes en utilisant la mort par cancer d’une jeune femme, soi-disant suite à des pratiques sectaires. Mais, et c’est la justice elle-même qui a définitivement tranché sur ce point, la thèse est fausse.

C’est tellement énorme que cela paraîtra difficile à croire. Et pourtant… Malgré une décision de justice en appel et définitive qui innocente totalement le Dr Gérard Guéniot des charges et des accusations qui ont pesé sur lui pendant 13 ans, ce médecin homéopathe continue à être violemment calomnié.

Le plus ardent de ses inquisiteurs est un journaliste, et pas n’importe lequel : Antoine Guélaud est en effet n° 3 de la rédaction de TF1. Après avoir réalisé deux reportages pour Le Droit de savoir en 1996 et 1997 (« sur l’influence des sectes dans le milieu médical »), où il clouait déjà le Dr Guéniot au pilori, il a écrit un livre à la mémoire d’une jeune femme qui souffrait d’un cancer du sein et que ce médecin, avec la complicité d’un autre, le Dr Saint-Omer, aurait conduit au décès par ses pratiques sectaires.

Or, en innocentant totalement le Dr Guéniot dans son arrêt du 19 février 2009, la cour d’appel de Douai a pris la peine, fait inhabituel, de motiver sa décision sur plus de 80 pages. Toute l’affaire y est détaillée, démontée, analysée, sans que les juges aient pu finalement trouver quoi que ce soit à reprocher au docteur. D’où sa relaxe des deux chefs d’accusation portés contre lui : la non-assistance à personne en danger et l’homicide involontaire.

Pour Antoine Guélaud, ces pages sont « méticuleuses, tatillonnes, rébarbatives. (…) Elles représentent une brutale mise en cause de ce que j’ai vécu ». Tellement brutale qu’il l’a rejetée.

Loin de faire amende honorable, en effet, Antoine Guélaud publie aujourd’hui ce livre en utilisant tout son art pour reprendre la thèse de l’accusation malgré son rejet par la justice. Une justice qui, selon lui « supérieure à tout même à la vérité », a commis des « approximations » et des « erreurs » ; des manquements qu’il n’aura pas « la facétie ou la cruauté, c’est selon » de pointer. Il aurait bien du mal à le faire, les faits lui donnant tort...

Il ne s’autorise pas moins à défendre la version qui a été invalidée. Et ainsi à justifier son parti pris.

L’Adfi, association anti-secte qui s’était portée partie civile pour la seule raison que la croyance du docteur était pointée par la fameuse liste parlementaire, a été déboutée à l’un et à l’autre procès : la thèse sectaire ne peut être retenue en l’espèce.

Le livre n’est pas un reportage journalistique mais un "docu-fiction" (plus fiction que docu), une attaque orientée dans le but principal de démonter les mécanismes des « manipulations » sectaires. Et dans celui de salir une personne pourtant déclarée innocente après des années d’enquêtes, d’auditions et de confrontations.

Sans doute l’auteur part-il d’une bonne intention mais on sait où ce type de pensée sûre d’elle, quand elle n’est pas exigeante sur la réalité des faits, peut conduire…Venant d’un haut responsable officiant au sommet du plus grand groupe français de médias, c’est grave et infiniment dommageable, vue la puissance de l’arme sans contrôle utilisée par le journaliste/auteur.

Mais il y a plus grave encore. Pour rendre son message recevable par le public, le journaliste quitte le domaine de l’information et invente carrément des faits pour faire vibrer la corde de l’émotion.

Le livre est écrit à la première personne du singulier. Antoine Guélaud s’est totalement identifié à la malade dont il suivait l’histoire jusqu’à se glisser en elle après sa mort, « comme par effraction, pour comprendre et informer ». S’estimant désormais son « mandataire », il a voulu « honorer la mémoire » d’Evelyne M. pour la « dédouaner » de sa « naïveté », de son « manque de lucidité ». Mais « aussi et surtout », écrit-il dans un accès de franchise, « de la noirceur des autres, ces médecins hypocrites et manipulateurs qui ont signé le serment d’Hippocrate, avant de le déshonorer en te faisant cheminer le long des berges escarpées de la mort ».

On comprend, en lisant le livre, que le journaliste de TF1 a essentiellement un compte personnel à régler avec les sectes et en particulier avec le Mouvement du Graal, auquel appartenait (à l’époque) le Dr Guéniot : « Je veux comprendre comment tu as pu tomber sous le charme de ces sectateurs zélés, porteurs d’une extravagante certitude mystique et irrationnelle qui fait insulte à Descartes ».

La justice a pu démontrer que cette orientation spirituelle (pour “différente” qu’elle soit aux yeux de la société) n’avait pas interféré avec le traitement de la malade. Celle-ci, avant même de rencontrer les deux médecins, refusait absolument tout traitement « classique » (chimio et radiothérapie). Elle l’avait dit, affirmé et même plusieurs fois écrit noir sur blanc (ses lettres en témoignent).

Mais Evelyne devenue Antoine oublie ce fait pour écrire simplement : « Conditionnée, je tourne résolument le dos aux traitements conventionnels ».

Elle avait rencontré une seule fois le Dr Guéniot, qui ne l’a plus suivie par la suite. Et elle venait auparavant de l’Institut de cancérologie Gustave Roussy qu’elle avait fui pour son approche inhumaine.

Pour faire passer son parti pris, puisque les faits ne lui donnent pas raison, le journaliste va employer tout son talent pour présenter malgré tout la victime comme « manipulée par des membres d’une secte guérisseuse ».

Se faisant ouvertement passer pour elle, il réécrit ainsi toute l’histoire à sa guise, se permettant de teinter les dialogues entre les différents interlocuteurs de propos et d’attitudes « sectaires », pour que lecteur voie bien où sont les bons et les méchants.

Se permettant même, en toute bonne conscience, de fabriquer des faits.

Par exemple, il invente un carnet intime, le Journal de bord de ma maladie, dont il n’explique nulle part qu’il n’existe pas réellement[1]. Il peut ainsi présenter sa vision très personnelle de l’affaire. Pour le lecteur, cela sonne d’autant plus vrai que ce carnet est soi-disant écrit « à l’encre mauve, ma couleur favorite ». Détail réaliste poignant… mais controuvé.

C´est clairement de la manipulation, une technique de persuasion affective pour geler l´esprit critique du lecteur.

Pour faire bonne mesure, Antoine/Evelyne cite quand même certains propos du Dr Guéniot, qui se justifie à l’audience, et que le tribunal a accrédités. Sur 286 pages, 4 ou 5 seulement sont consacrées à la présentation de la thèse adverse, celle que le tribunal a validée…

Enfin, pour rajouter à la charge émotionnelle du livre, l’auteur abandonne le dernier chapitre à la fille de la victime. Qui ne serait pas complètement retourné par toutes ces évocations ?

Si je n’avais pas personnellement rencontré le Dr Guéniot après son procès et que je m’étais contenté de lire ce livre, j’aurais été soulevé par l’indignation et la haine. Comme le seront inévitablement la plupart des lecteurs qui connaissent peu de choses de cette affaire.

Le seul problème est que cela ne s’est pas passé comme Antoine Guélaud l’a prétendu dans ses enquêtes télévisées (recourant à la caméra cachée) ou dans son livre. Autant de talent pour défendre sa cause personnelle, une « obsession fantomatique », comme il le dit si bien. Dommage que cela soit au détriment du vrai et du juste…

Car dans cette affaire, c’est la famille du Dr Guéniot aujourd’hui décédé, qui souffre injustement du fait de cette haine condensée en près de 300 pages. Ce sont des centaines, voire des milliers de personnes, ses amis, ses malades, ses élèves, ses collègues et ses sympathisants qui doivent désormais endurer la calomnie du journaliste, reprise sans aucun recul par ses confrères et diffusée aussi sur les ondes et dans la presse.Une calomnie officiellement encouragée par les pouvoirs publics. Une calomnie qui n’a pourtant pas résisté à un examen rigoureux et équitable des faits par la justice.

Mais dans les esprits hantés par la haine et la peur des sectes, la raison a-t-elle encore sa place ?…

[1] Il l’avouera plus tard au cours d’une interview : « Evelyne, au cours de sa brève existence, n’a pas rédigé de journal intime. (…) C’est en quelque sorte une liberté littéraire pour être au plus près du personnage complexe d’Evelyne, ce qui a été mon obsession tout au long de l’écriture du livre. »

Source : ouvertures.net

L'interview du Dr Guéniot

Décision du tribunal de Douai

 

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