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CAP Liberté de Conscience - Liberté de religion - Liberté thérapeutique

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Discrimination à l’université

par Gérard Gertoux

 

 


Ingénieur physicien de formation. Intrigué par les polémiques sur les problèmes de prononciation du nom divin, j'ai entrepris en 1989 des recherches historiques sur ce sujet brûlant. Je me suis donc initié à l'hébreu pendant 3 ans auprès de l'Académie des langues anciennes puis auprès de l'Institut des langues anciennes. J'ai fait paraître le résultat de mes recherches aux éditions l'Harmattan sous le titre: Un historique du nom divin. Bien que de nombreux spécialistes réputés aient apprécié ce travail, aucune revue française n'a accepté d'en parler, la seule exception ayant été la Revue juive de Genève qui a fait paraître un petit article favorable. Le bibliste Charles Perrot m'a d'ailleurs franchement avoué dans sa lettre du 21 avril 1998: Vos remarques sur la prononciation de YHWH me paraissent fort pertinentes, même si, actuellement, il est en pratique un peu difficile de "faire machine arrière", sans donner l'impression de céder aux Témoins de Jéhovah.

Face au silence (censure) unanime des médias, j'ai décidé en 2002 de faire paraître mon travail aux États-Unis sous le titre: The Name of God Y.eH.oW.aH Witch is Pronounced as it is Written I-Eh-oU-Ah Its Story aux éditions University Press of America. Le résultat ne fut guère plus probant, puisque je n'obtins qu'un seul article de Won W. Lee du Calvin College: This detailed treatment of the Name is useful for those who are interested in the history of its translation over the centuries (Religious Studies Review Vol. 29:3 2003 p. 285). Je m'expliquai cette faible réactivité par deux facteurs: mon sujet était trop lié aux Témoins de Jéhovah et les médias ignoraient l'appréciation officieuse des spécialistes qui restait inaccessible au public, même bien informé. Pour faire reconnaître officiellement mes compétences en archéologie et en histoire, je décidai en 2003 de faire valider mon travail par une thèse de doctorat et je choisis un sujet qui m'avait toujours passionné: l'utilisation de synchronismes historiques datés par l'astronomie pour obtenir des dates absolues et transformer une chronologie relative en chronologie absolue. En 2004 j'ai soutenu mon mémoire intitulé: L'œil de l'histoire : la chronologie. Les éclipses dans l'antiquité : approche scientifique d'une chronologie absolue devant les professeurs Yves Roman et Michel Debidour, à la Maison de l'Orient (Université Lyon 2). Après avoir obtenu mon Master2, j'ai commencé une thèse sur ce sujet sous la direction de Pierre Villard.

Les premiers résultats ont été très appréciés, des spécialistes renommés, comme Hermann Gasche et François Vallat, m'ont même chaleureusement félicité. Mon directeur de thèse, très enthousiaste par rapport à mes travaux, notamment ceux de la chronologie achéménide, me proposa de soutenir cette thèse pour la fin 2007. Je remettais donc vers août 2007 des copies de mon mémoire intitulé: Les phénomènes astronomiques datés associés aux synchronismes: approche scientifique d'une chronologie absolue aux six membres de mon jury: au directeur Pierre Villard (chronologie achéménide), aux deux rapporteurs Francis Joannès (chronologies babylonienne et assyrienne) et André Lemaire (chronologie israélite), à David Alan Warburton (chronologie égyptienne), à Michel Debidour (chronologies grecque et romaine) et à Jean-Paul Parisot (astronome). Tout se déroulait normalement jusqu'en septembre 2007, moment où les membres de mon jury ont reçu des courriers qui dénigraient le travail préliminaire effectué lors de mon Master2 et, fait plus grave, qui révélaient mon appartenance religieuse aux Témoins de Jéhovah en prétendant que je voulais infiltrer l'Université (sic). Mon directeur de thèse, Pierre Villard, m'a alors informé par téléphone que le directeur de l'école doctorale, Jean-Claude Béal avait décidé, suite à ces courriers, de suspendre ma thèse et de reporter la soutenance à une date indéterminée. De plus, les deux rapporteurs désignés, les professeurs Francis Joannès et André Lemaire, avaient reçu des consignes leur précisant qu'il leur faudrait désormais examiner mon travail avec la plus extrême prudence. Enfin, très troublé par ces courriers impliquant mon appartenance religieuse, mon professeur référent en astronomie, Jean-Paul Parisot, décida de se retirer du jury de thèse en me révélant toutefois le nom d'une personne qui était à l'origine des courriers. Pour ne pas bloquer la soutenance, il envoya cependant un rapport favorable sur la qualité du support astronomique de la thèse.

La soutenance de ma thèse, prévue pour décembre 2007, a finalement été annulée, sans motif officiel et sans trace écrite. Je décidai d'informer le président de l'Université Lyon2 de cette anomalie ainsi que le recteur de l'Académie, mais je n'eus aucune réponse. Je déposai donc une plainte auprès du Procureur de la République et aussi auprès de la Halde. La seule action de justice fut l'établissement d'un procès verbal devant un gardien de la paix, mais cette affaire fut classée sans suite (comme 79% des affaires en France) et la Halde me répondit: Il ressort cependant de l'examen attentif de votre dossier, auquel a procédé la haute autorité, que les difficultés dont vous faites état, et en particulier la critique de votre travail de recherche, ne revêtent pas le caractère d'une discrimination prohibée par la loi ou un engagement international.

Devant tous ces refus, j'ai essayé, pour débloquer et valider ce travail, d'en publier des extraits dans des revues d'histoire (une quinzaine ont été contactées). Parmi celles qui m'ont répondu (la moitié), les réponses étaient visiblement fondées sur des préjugés. Pour faire reconnaître mon travail, j'ai essayé de faire publier sous forme d'un livre (24 éditeurs contactés) mon mémoire de Master2, que j'ai réécrit et développé. Toutes les réponses furent négatives, certains m'indiquant cependant que leur comité de lecture avait été divisé. J'essayai une dernière tentative: trouver un nouveau directeur en lui expliquant la situation et recommencer ma thèse.

Malgré mes “antécédents” et un contexte très défavorable, Daniel Bodi du département d'études hébraïques à l'INALCO accepta de diriger ma thèse en me précisant qu'il était particulièrement intéressé par la chronologie israélite synchronisée. Mon nouveau directeur de thèse, enthousiaste par rapport à mes travaux me proposa de soutenir cette thèse pour la fin 2009 début 2010. Il possédait déjà des copies de mon nouveau mémoire qu'il avait transmis aux deux rapporteurs Francis Joannès (chronologies babylonienne et assyrienne) et André Lemaire (chronologie israélite). Deux autres membres allaient être invités: Manfred Bietak (chronologie égyptienne) et Daniel Egret (astronome).

Dans la deuxième quinzaine de juillet 2009, j'ai reçu une lettre de Magdalena Nowotna m'informant: J'ai le regret de vous informer que le Conseil de l'École doctorale réuni le 7 juillet 2009 a émis un avis défavorable sur votre demande de transfert en doctorat. D'une part, votre travail ne mentionne aucune source en langues orientales, ce qui est justement la spécificité de notre établissement. D'autre part, votre demande de transfert correspond à une 6ème année d'inscription, ce qui est jugé trop tardif par les membres du Conseil. J'ai contacté mon directeur de thèse par téléphone, celui-ci fut consterné et me précisa qu'il se rendrait à l'École pour éclaircir cette embrouille, car ma recherche portait sur la chronologie de l'Israël ancien selon la Bible hébraïque et à la lumière des données comparatives proche-orientales, ce qui contredisait évidemment le premier motif de refus. Le second motif était aussi erroné puisque mon ancien directeur de thèse, Pierre Villard, m'autorisait à poursuivre mon travail (en 5e année). Coup de théâtre, Daniel Bodi m'informa dans son email du 14 septembre 2009: Le problème principal avec votre travail c'est de trouver un jury qui accepte de siéger à votre soutenance. Le jury que vous m'avez proposé n'est pas prêt à siéger pour cette thèse. Il faut trouver des professeurs qui acceptent les positions fondamentalistes que vous défendez (...) En dépit de ma bonne volonté je ne peux pas vous défendre, car je ne partage pas ce point de vue. Je vous propose donc de vous adresser aux facultés de théologie fondamentaliste baptiste comme Vaux-sur-Seine ou chez les ultra-calvinistes d'Aix-en-Provence. Je suis vraiment désolé mais je comprends maintenant la réaction de la commission doctorale de l'INALCO. Mes collègues ne voulaient pas que l'INALCO soit taxé d'école fondamentaliste.

J'ai porté plainte devant le Procureur de la République (toujours pas de réponse à ce jour) et devant la HALDE qui m'a écrit dans sa lettre du 2 octobre 2009: Je vous informe que la haute autorité est dans l'obligation de suspendre l'étude de votre dossier (...) En effet, lorsque la haute autorité de lutte contre les discriminations est saisie de faits donnant lieu à enquête pénale ou pour lesquels une information judiciaire est ouverte ou des poursuites judiciaires sont en cours, elle doit au préalable recueillir l'accord des juridictions pénales saisies ou du procureur de la République pour poursuivre l'instruction du dossier.

Source : http://chronosynchro.net/auteur.html




 

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