CAP
Liberté de Conscience - Liberté de religion - Liberté
thérapeutique
« AU NOM DE LA LOI »
Par Cristian Paturel
septembre 2009
Non, il ne sagit pas dun remake du feuilleton
dans lequel sest illustré Steve Mac Queen.
Quelques pensées me viennent à lesprit
après avoir lu lexcellent article de Paul Vinel intitulé
« Jours de folie au Parlement ».
Beaucoup déplorent « labsentéisme
» de nos élus aux sessions parlementaires, mais cet absentéisme
nest-il pas en fin de compte salutaire ? En tout état de
cause, sa généralisation éviterait une inflation
législative source de complexité de la vie juridique ou
le quantitatif supplante le qualitatif, et surtout la confusion qui
a entouré le vote de larticle 124 contenu dans la loi dite
(doux euphémisme) de « simplification du droit ».
Curieux tout de même ! Les parlementaires veulent
« simplifier » le droit et, dans la foulée, une disposition
douteuse et particulièrement « ciblée » disparait.
Ne serions-nous pas en présence dun « acte manqué
» En supprimant la possibilité de dissoudre une personne
morale en cas descroquerie, les parlementaires nont-ils
pas dévoilé un conflit inconscient ? Cette guerre dun
autre âge (« la Guerre de Trente ans » qui, si elle
se poursuit va devenir « la Guerre de Cent ans ») déclarée
à lencontre des minorités ne commence-t-elle pas
à indisposer les vrais parlementaires, ceux qui sont attachés
aux valeurs républicaines et démocratiques ?
Noublions pas quun « acte manqué
» est en réalité un acte réussi. Selon Wikipedia
: « Il sagit en fait de la réalisation dun
désir inconscient. Le sujet croit échouer mais éprouve
une satisfaction pulsionnelle inconsciente » ( ) La volonté
consciente de faire quelque chose se trouve alors perturbée par
le désir, à demi-inconscient, de faire autre chose. Freud
y voyait un signe révélant une expression inconsciente.
Ainsi, les députés qui habituellement dorment se sont
réveillés et ont accédé à cet état
« demi-inconscient » qui a permis dévacuer
un texte discutable. Ils ont été rejoints par leurs pairs
qui ont fait fi de leur volonté consciente qui leur commandait
autre chose.
Si tel est le cas, il ne sagirait pas de «
Jours de folie au Parlement » mais plutôt de« Jour
dIndépendance » (Independance Day). Le Jour où,
même inconsciemment, les députés reprennent leurs
prérogatives et font prévaloir le bon sens, la tolérance
et le Droit.
Finalement, nest-ce pas lexplication à
cette péripétie pour le moins burlesque ? Il existe une
autre explication. Elle est beaucoup moins flatteuse. Elle provient
de Pierre-Joseph Proudhon qui écrivait à la fin du 19è
siècle :
Il faut avoir vécu dans cet isoloir quon
appelle Assemblée nationale pour concevoir comment les hommes
qui ignorent le plus complètement létat dun
pays sont presque toujours ceux qui le représentent
Tout compte fait, je préfère mon interprétation
des évènements. Et vous ?