CAP
LC 2008
www.coordiap.com |
|
Note préliminaire Cette expression est empruntée au film « Les Visiteurs », dans lequel un brave postier, apercevant Godefroy de Montmirail et Jacquouille la fripouille, sexclame « les malades ils sont revenus ». Le titre de ce film ainsi que cette réplique pouvaient tout aussi bien être retenus pour intituler ce modeste article. Javoue avoir longuement hésité.
- La moralité chancelante dune partie (proportion restant à déterminer) de la classe politique Et - Létat de quasi servilité des médias « Bonjour Tristesse » (autre titre de film). Reprenons La classe politique et la morale De toute évidence, ce couple a divorcé depuis longtemps à en juger les affaires qui sétalent sur la place publique. Quand je pense que la France a failli avoir comme président de la République, un « Monsieur pulsions », qualification a minima quel que soit le verdict américain. Compte tenu des titres de gloire de DSK (redressement fiscal des Témoins de Jéhovah) la bande organisée (Miviludes-unadfi-commission parlementaire sur les sectes) envisageait avec beaucoup doptimisme et dimpatience le sacre sur le trône de France de cet homme qui, il y a encore peu de temps, régnait sur le hitparade des intentions de vote pour la prochaine présidentielle. (Sur le redressement fiscal des Témoins de Jéhovah actuellement pendant devant la Cour européenne des droits de lhomme, voir les précieux détails apportés par Hocine sous larticle « Je (ne) plie et ne romps pas » qui figure sur ce site) De deux choses lune : - Ou « les Français sont des veaux » comme le disait (de façon rétrospective et/ou visionnaire) le général de Gaulle, - ou ces derniers ignoraient tout de la face cachée du personnage (« Docteur Jekyll et mister Hyde » ?), ignorance légitime et aisément compréhensible puisque « la classe politique savait mais ne disait rien » (formule littéraire relevée dans la quasi-totalité de nos journaux) et avait établi une véritable « omerta » (terme tout aussi usité dans les médias). Coupable complicité ? Crainte de poursuites pénales ? A peine remis de ce choc, nous apprenons de la bouche de Luc Ferry : - quun ancien ministre aurait commis au Maroc des actes de pédophilie à lencontre de jeunes garçons marocains, - que léquipe gouvernementale de lépoque était au courant mais, - que par crainte de poursuites pénales linformateur préférait sabstenir de donner le nom dudit ministre que cette affaire aurait été purement et simplement « classée » « Classée » ! A cette terminologie judiciaire qui évoque lidée dune justice indépendante et intègre, je préfère celle « détouffée », plus appropriée à ce type de magouille. Il existe en effet des textes pénaux très clairs et précis qui imposent une obligation de révélation sagissant de crimes commis sur des mineurs : articles L 226-14, L 434-1, L 434-3 du code pénal. Mais où est passé notre Etat de droit ? Avant de rançonner les automobilistes pour de très légers dépassements de vitesse, de multiplier les redressements fiscaux sur le petit peuple (le dernier porté à ma connaissance concerne une jeune femme vivant seule, smicarde et ayant une enfant en bas âge à charge. Le contrôle fiscal a permis de recouvrer une somme inférieure à 200€ ) il serait temps de sintéresser aux « Gros dossiers » qui ne manquent certainement pas dans une république à coloration bananière. Enfin, la « cerise sur le gâteau », nous apprenons quun membre du gouvernement, qui ignore certainement ce que sont les fins de mois difficiles, le chômage a fait pression sur un employeur pour faire licencier une jeune vendeuse qui sétait permis, crime de lèse majesté, de risquer une plaisanterie jugée incongrue. « Jugée » ! Une nouvelle fois le mot nest pas adapté à la situation car il conduit à penser que les droits de la défense ont été respectés dans le cadre dun procès équitable et public ( ) devant « un tribunal indépendant et impartial » (article 6-1 de la convention européenne des droits de lHomme). Ainsi, un trait dhumour (qui est une forme dintelligence), considéré unilatéralement et discrétionnairement comme déplacé par la secrétaire dEtat concernée, permet en France et au 21è siècle, de bouleverser la situation personnelle et familiale dune citoyenne. Je pensais (à tort bien sûr) que nos élus étaient au service de la Nation et du peuple. Quils étaient des serviteurs (au sens noble du terme) et non nos nouveaux maîtres et seigneurs. Nassistons-nous pas (depuis des lustres, il est vrai) à un renversement de ce rapport ? Jai le sentiment quun certain 14 juillet 1789 est devenu purement folklorique, quune certaine nuit du 4 août 1789 portant sur labolition des privilèges nest plus quun fossile, quune Déclaration des droits de lhomme et du citoyen du 26 août 1789 est tombée dans les « oubliettes » de la féodalité. Une nouvelle noblesse est en place. Les puissants, les seigneurs sont de retour et bénéficient dun régime et dun statut privilégiés par rapport au menu peuple. « La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration » Feu article 15 de la Déclaration de 1789 précitée Sagissant de « laffaire américaine de la femme de chambre », dans lattente de la vérité, la réaction de certaines personnalités ne manque pas de surprendre : « Il nya pas mort dhomme » (Jack Lang) Non ! Juste le viol présumé dune femme. « Il ny a pas eu tentative de viol ( mais) une imprudence », « un troussage de domestique » (Jean-François Kahn) Après ce « festival de Kahn » auréolé de décence, de délicatesse, de respect de lhumain et dempathie, que dire de plus ? Ah, la gueuse ! Elle nous ennuie avec ses états dâme ! Cest vrai dans le fond, rétablissons ce privilège quétait pour nos seigneurs de lancien régime le droit de cuissage. Triste France tout de même ! Nous assistons : - A la « Restauration » dune classe de privilégiés qui, à quelques exceptions près, transcende tous les clivages : droite, centre et gauche, - A une paupérisation croissante dune grande partie de la population : le petit peuple, ce nouveau « Tiers Etat ». - Au retour de lInquisition, de la chasse aux sorcières, de lintolérance, de la dictature des esprits. La pensée unique combat tout ce qui est susceptible de remettre en cause un ordre dit établi (doux euphémisme compte tenu de son extrême fragilité et de limminence de son écroulement ). Combat déloyal qui nhésite pas à violer le principe constitutionnel de laïcité et les droits et libertés fondamentales. Sont particulièrement ciblés : les nouveaux mouvements religieux, les courants philosophiques, les traitements thérapeutiques, les régimes alimentaires Evoquons ce qui devrait être un quatrième pouvoir : les médias La quasi servilité des médias Il appartient à ces derniers de révéler les aspects peu reluisants des personnages publics qui ambitionnent aux plus hautes fonctions de lEtat. Comment les médias justifient-ils leur complet silence, le black-out qui a été unanimement établi voire imposé ? Tout simplement en invoquant larticle 9 du code civil sur le respect de la vie privée. Que je sache, cet article 9 na jamais empêché la presse dempiéter sur la vie privée des « petits », voire de personnes ne bénéficiant pas de limmunité et des relations des politiciens : acteurs de cinéma, chanteurs. Quant aux membres appartenant à certains groupes minoritaires qui sont systématiquement vilipendés par la Miviludes et autres consoeurs, la presse est alors frappée damnésie quant à la protection instituée par cet article 9. Je pourrais sur ce plan évoquer des affaires particulièrement révélatrices de lhypocrisie, de la sauvagerie et de la veulerie des médias. Combien démissions télévisées ont pour objectif visible la déstabilisation, le harcèlement, la démolition, lhumiliation de linfortuné représentant dune minorité qui a accepté de participer à un « débat » tronqué au cours duquel il ne peut jamais sexprimer. Au terme de lémission (en supposant que la victime puisse achever ce parcours du combattant particulièrement miné ), lindividu est brisé, sa vie étalée sur la place publique, ses convictions, croyances ou pratiques totalement discréditées. En abandonnant leur indépendance et leur éthique, les médias ont perdu toute crédibilité aux yeux de lopinion publique. Fort heureusement, il existe encore des médias qui méritent le respect. Sans vouloir en faire une liste exhaustive, je garde un excellent souvenir de mes participations à Canal + justice, à radio classique et aux interviews données à certains organes de la presse écrite (Libération par exemple) On comprend mieux la désaffection des jeunes pour les affaires publiques, le taux croissant dabstentionnistes lors de chaque élection. Curieuse
République tout de même qui essaye de marier aristocratie et
démocratie. Dont la trilogie « liberté, égalité,
fraternité » tente de se concilier avec celle des nouveaux maîtres
: « privilèges, richesse, passe-droits ». Pour y parvenir,
il faut se livrer à un véritable exercice de contorsion. Certes,
on peut toujours faire entrer un pied chaussant du 44 dans un soulier pointure
40, mais
on ne va jamais bien loin, à un moment donné il
faut sarrêter : 1789, 1830, 1848, 1936, 1968
CAPLC - CAP pour la Liberté de Conscience - Liberté de Religion - Liberté de Conviction |