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Abus de faiblesse et kidnapping

Par Christian Coeur
Octobre 2011

 


« Des associations de lutte contre les sectes nous avaient conseillé de lui faire faire un break d'au moins un mois et demi en la coupant de cet environnement néfaste, c'est pourquoi nous avions pris une location à Cargèse où elle avait des souvenirs d'enfance, c'était notre dernière chance.* » C’est ainsi que Mme Truong explique aux journalistes les raisons pour lesquelles elle-même, son mari et son jeune fils ont enlevé Marie leur fille de 24 ans et l’ont séquestrée en Corse. Inquiets en effet ils l’étaient. Ils craignaient pour la santé et la vie de Marie, plusieurs fois malade, selon eux sous l’influence d’une « secte » et qui de ce fait aurait refusé de se soigner.

Les craintes des parents étaient-elles justifiées ? Et quel cas faire du libre arbitre de toute personne adulte ? Nous n’avons pas les réponses à ces questions, mais nous allons nous intéresser à la loi About-Picard, cette loi emblématique mise en place pour lutter contre les « sectes », et que toutes les associations antisectes rêvent de mettre un jour en application. Voici l’énoncé de cette loi : « Art. 223-15-2. - Est puni de trois ans d'emprisonnement et de 2 500 000F d'amende l'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse soit d'un mineur, soit d'une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente et connue de son auteur, soit d'une personne en état de sujétion psychologique ou physique résultant de l'exercice de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à altérer son jugement, pour conduire ce mineur ou cette personne à un acte ou à une abstention qui lui sont gravement préjudiciables. »

Dans le cas présent, qui sont les personnes manifestement en état de faiblesse ? Ceux sont à l’évidence les parents qui craignent pour leur fille, et qui de ce fait sont perméables à tous les mauvais conseils ! Et quels sont les actes commis qui leurs sont « gravement préjudiciables » ? Réponse : le kidnapping et la séquestration de leur fille Marie, majeure. Il s’agit d’actes illégaux qui leur font risquer des peines pénales conséquentes, sans compter la honte et la perte de l’amour de leur fille ! Et quelles ont été les « pressions graves » et « les techniques propres à altérer leur jugement » ? La réponse est donnée par les parents eux-mêmes: « Des associations de lutte contre les sectes nous avaient conseillé de lui faire faire un break d'au moins un mois et demi en la coupant de cet environnement néfaste ».

La loi About-Picard a été mise en place pour lutter contre les « sectes » sans pour autant préciser ce qu’est une « secte ». Mais une fois votée toute loi s’applique à tous les citoyens, sans exception, et de toute façon, les « associations de lutte contre les sectes » peuvent elles-mêmes se comporter comme de véritables « sectes ». La loi About-Picard pourrait-elle dans le cas présent s’appliquer à ces fameuses « associations de lutte contre les sectes » ? La question doit être posée !

*Lire l'article de Nice-Matin


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