CAP
LC 2008
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Une proposition de loi n°233 a été déposée à la présidence du Sénat le 18 décembre 2012, visant à procurer une immunité aux membres de la Miviludes. Cette immunité avait déjà été proposée dans un amendement qui avait été annulé par le Conseil Constitutionnel le 15 Mars 2012. Nous vous proposons de relire ces deux articles de M. Christian Paturel qui nont rien perdu de leur pertinence. Décision du Conseil Constitutionnel de 1989 qui illustre les propos tenus dans ces articles. Cette proposition de loi sera examinée le 30 janvier. LA
MIVILUDES EN ACTION
Et
LETAT DE DROIT EN DECOMPOSITION La Miviludes demande que ses membres et agents ne soient plus à lavenir (un avenir radieux pour les libertés ) « Poursuivis, recherchés, arrêtés, détenus ou jugés à loccasion des opinions quils émettent ou des actes quils accomplissent dans lexercice de leurs fonctions ». Cette exigence, pour le moins insolite, ressort dun document officiel de lEtat français, à savoir : lavis N° 116 (2010-2011), dAlain Anziani, fait au nom de la commission des lois et déposé le 18 novembre 2010. En un mot, la Miviludes demande la totale impunité (pénale et civile) pour tous ses serviteurs. Si ce caprice, non dépourvu darrière-pensées, était satisfait, la France reviendrait à lépoque que lon croyait révolue, où les rois de France (qui étaient comme chacun le sait dessence divine ), jouissaient dune totale irresponsabilité. Cette nostalgie de la monarchie absolue se concilie très mal avec un Etat de droit, avec une société démocratique et libérale qui reposent sur le respect des droits fondamentaux destinés à garantir et à assurer les libertés de conscience, de pensée, de religion, de culte, de réunion, dassociation, dexpression Le roi, « représentant de Dieu sur terre ne pouvait mal faire ». En ce 21è siècle, en sera-t-il de même pour la Miviludes ? Le dogme de linfaillibilité papale transposée dans un Etat laïc ? LInquisition opérant avec une écharpe tricolore ? Ces curiosités relèveraient certainement de « lexception française ». Au-delà de ces remarques pamphlétaires, cette irresponsabilité statutaire serait inquiétante en ce sens quelle rétablirait le pouvoir absolu. Le mot « secte » et son hypocrite succédané « dérives sectaires », nous le savons tous, ont été détournés de leur sens originel et revêtent, dans certains milieux où la tolérance nest pas la vertu cardinale, une connotation péjorative chargée danathème. Lappartenance à une secte, laccusation de « dérive sectaire », sont devenues sur la scène nationale de véritables délits Des délits dune époque troublée, reflets dune société en pleine décomposition et qui tente de saccrocher à un mode de production et de vie qui, à ses yeux, serait la panacée (un remake de « La Grande illusion »). Ces termes sont cependant dénués de tout fondement juridique, préliminaire pourtant indispensable dans un Etat de droit. Sauf dans les régimes totalitaires, un comportement nest répréhensible et ne peut être sanctionné que sil a été au préalable défini avec précision. Dans la mesure où les pouvoirs publics ont décidé depuis trois décennies de sopposer au droit « de suivre une autre route queux » (droit cher à Georges Brassens) et de marginaliser, discriminer, mettre au banc des accusés une partie de la population, le minimum aurait été de définir ces deux infractions (sic) qui interdisent en réalité le droit à la différence. Et pourtant ! Georges, Georges Fenech cette fois-ci, président de la Miviludes, a confessé le 15 octobre 2010, sur Radio Vatican : « Nous navons pas de définition, ni dune secte, ni dune dérive sectaire ». Sagit-il dun scoop, dune nouvelle ou dune révélation ? Absolument pas ! Cette réalité, ou plus exactement cette évidence, est admise, depuis des lustres, par les sociologues, les historiens, les religieux, les juristes Sagit-il dun aveu donné dans le cadre dun confessionnal ? Nétant pas dans le secret du Vatican, je lignore. De façon plus sérieuse, la réponse donnée par Georges Fenech a le mérite dêtre courageuse et respectueuse du droit. Lorsque limmunité complète et permanente (les parlementaires eux-mêmes ne bénéficient pas dune telle permanence) aura été accordée, les agents de la Miviludes seront « juges et parties ». Le scénario est écrit davance. La Miviludes a balayé, dun coup de loi (il fallait le faire ) les textes légaux (loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Eglises et de lEtat), constitutionnels (principes de laïcité et de neutralité) et conventionnels (5 ou 6 articles de la convention européenne des droits de lHomme), textes qui placent toutes les croyances sur un pied dégalité et condamnent toutes les formes de discrimination.
Miviludes
: MELASSE LEGISLATIVE Après larrêt rendu par la Cour européenne des droits de lhomme le 30 juin 2011 (affaire les Témoins de Jéhovah de France contre lEtat français), on pouvait penser que ce dernier allait se calmer et quil prendrait conscience de lurgente nécessité de respecter : - les minorités religieuses, philosophiques, culturelles - les choix de vie - les pratiques thérapeutiques, alimentaires Or, il nen est rien ! Sur le plan juridique, nous nallons pas tarder à nous retrouver dans une véritable mélasse législative. La situation va devenir pénible et inextricable en raison du viol manifeste du droit européen par la législation française. Quelques explications simposent. Il existe dans notre hexagone un excellent baromètre qui permet danticiper le temps quil fera pour les libertés des minorités. Ce baromètre a pour nom : Miviludes, une création qui fait lunanimité dans les milieux politiques puisque tous les gouvernements le conservent. Or, ce baromètre vient de se mettre sur « sale temps pour les minorités ». Une loi actuellement en cours de vote au Parlement (loi dite « de simplification du droit et allègement des démarches administratives »), vient de faire lobjet dun amendement « présenté par M. Vuilque et les membres du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche ». Cet amendement, lui aussi « primaire », est ainsi rédigé : « Les membres de la Miviludes ne peuvent être recherchés, arrêtés, détenus ou jugés en raison des opinions quils émettent dans le rapport annuel remis au Premier ministre dans lexercice de leurs fonctions ».Cet amendement vient dêtre voté ! On sachemine lentement vers un vote définitif si le Sénat et lAssemblée nationale saccordent sur ce texte, ce qui ne semble faire aucun doute. Javais alerté sur le présent blog, dès le 11 janvier 2011, du projet qui couvait depuis le 18 novembre 2010. Cet article intitulé « La Miviludes en action et lEtat de droit en décomposition », na apparemment suscité aucun mouvement de protestation devant le danger qui se dessinait à lhorizon. Un vieux papy qui a fait toutes les guerres ma dit un jour « les gens ne vous font que ce quils savent pouvoir vous faire ». Cest exact ! Pourquoi lEtat se gênerait Je ne vais pas reprendre les développements de ce précédent article. Je pense que le bis repetita est aussi inutile quusant. Lheure nest plus aux pétitions symboliques, aux défilés dans les rues munis de pancartes, manifestations dont les politiques nont que faire. Voici simplement quelques suggestions et remarques complémentaires. SUR LIRRESPONSABILITE des MEMBRES DE LA MIVILUDESAu plan politique, la notion de responsabilité est étroitement liée au niveau de démocratie et de liberté qui règne dans un Etat. Les monarchies absolues ont toujours déclaré irresponsables leurs souverains et maîtres. Sans commentaire. Au plan individuel, lirresponsabilité pénale, selon larticle L 122-1 du code pénal ne concerne que la personne atteinte « dun trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes ». A en juger certains extraits des rapports de la Miviludes, le parallèle est aussi intéressant que tentant Sans autre commentaire. Au plan juridique. Evoquons le droit constitutionnel. La Constitution est le texte suprême au niveau interne. Cette dernière inclut : - le texte constitutionnel du 4 octobre 1958 composé des articles 1 à 89, - du préambule de la Constitution de 1946, - de la Charte de lenvironnement de 2004, - des principes fondamentaux reconnus par les lois de la République (principes dégagés par le Conseil constitutionnel), - et, et, et de la Déclaration des droits de lhomme de 1789 qui inclut des articles particulièrement percutants : Article 10 « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses pourvu que leur manifestation ne trouble pas lordre public ». LIRE LA SUITE DE L'ARTICLECAPLC - CAP pour la Liberté de Conscience - Liberté de Religion - Liberté de Conviction |