CAP Liberté de Conscience - Liberté de religion - Liberté thérapeutique

Education Nationale et prévention de la radicalisation
Par Paul Vinel
août 2015

 

Le 25 août 2015, l'Education Nationale sur son site internet a émis une information concernant la prévention de la radicalisation. Louable projet s'il en est, et qui ne pourra qu'amener l'assentiment de chacun.

Mais voilà, un document, surtout quand il émane d'une instance officielle, ne vaut pas seulement par son contenu, mais également par ce qui n'y est pas et devrait pourtant y être.

Ainsi de quelle "radicalisation" est-il question? Rien n'est dit à ce sujet, même si chacun pense à la radicalisation islamiste de jeunes sur internet qui ensuite tentent de partir en Syrie pour se battre dans les rangs de l'EI.

Alors nous y avons cherché des mots tels religion, religieux, croyances, fanatisme. Mais nous n'y avons rien trouvé. Nous y avons aussi cherché des mots tels islam, musulman, salafisme, et pas davantage n'y avons rien trouvé. Il est vrai que nous sommes régis par la loi de 1905 dite loi de séparation des églises et de l'Etat, et de plus l'Education Nationale est viscéralement opposée à tout ce qui est religieux. Alors aborder les questions de religion lui est viscéralement pénible. Et pourtant les jeunes apprentis djihadistes se réfèrent de l'islam dont ils font une interprétation fausse, manipulés en cela par des prédicateurs fanatiques. Alors pourquoi refuser de nommer les problèmes d'autant plus que des vies humaines sont en jeux? Et pourquoi refuser la collaboration avec des spécialistes des religions?

Nous avons cherché des mots tels sociologie, sociologues, et n'avons rien trouvé. Nous avons cherché des mots tels psychologie, psychologues, psychothérapeutes et même psychiatres, et pas davantage n'y avons rien trouvé. Et cependant la radicalisation, que ce soit en tant que phénomène de société ou en tant que cheminement personnel, rentre dans le domaine de compétence de ces professionnels. Leurs investigations et leurs conseils auraient été très utiles pour la lutte contre la radicalisation des jeunes. Mais l'Education Nationale possède-t-elle la science infuse et pense pouvoir ignorer les travaux de recherche de ces spécialistes de l'humain. Que vont en penser les associations de parents d'élèves inquiets de la sécurité de leurs enfants?

Par contre y est citée la Miviludes (Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires), dont les conseils judicieux ont permis à la France d'être à plusieurs reprises condamnée par la CEDH (Cour Européenne des Droits de l'Homme). L'incompétence récompensée!

L'Education Nationale veut-elle vraiment protéger les jeunes français de la propagande et de l'embrigadement islamiste, ou s'agit-il de poudre aux yeux pour faire croire à une action de sa part? Le question se pose en effet. Mais même si volonté d'action il y a, celle-ci apparait très mal ciblée et largement insuffisante.

Tellement de bonnes volontés et de compétences sciemment ignorées!

Source: education.gouv.fr La prévention de la radicalisation.

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