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« Sectes » et vocabulaire : une manipulation journalistique généralisée

source : Jean-Luc Martin-Lagardette
avril 2016

 


Il ne se passe une semaine sans qu’un média national ou local ne sorte une affaire de «secte», donnant ainsi l’impression, comme aimait le dire l’ancien président de la Miviludes, d’un véritable «fléau». Cet article décrypte la manipulation opérée par la plupart de mes confrères pour entretenir frauduleusement cette paranoïa.

La plupart des journalistes, en France, emploient de façon illégale le mot « secte », terme infamant et qui fait très peur à tous. Ainsi, dans sa dernière édition, Tribune de Lyon offre à ses lecteurs une « enquête sur les sectes les plus actives à Lyon ». Dans chapeau introductif, le journaliste écrit : « De l’Église de scientologie aux Témoins de Jéhovah (TJ), les principales organisations reconnues comme « sectes » par l’État sont bien présentes dans l’agglomération ».Tribune Lyon 2

Dans le corps de l’article, pour contredire le porte-parole des TJ à Lyon qui déclare que « l’appellation "secte" n’est plus valable, car nous sommes enregistrés sous le statut d’association », le journaliste n’oppose aucune dérive constatée, ni même aucun fait délictueux supposé. Non, il lui suffit de rétorquer, en lieu d’argument définitif : « Et pourtant, les Témoins sont toujours considérés comme une secte par l’État ». Et la messe est dite !

Pourtant, le mot « secte » ne devrait plus avoir cours, du moins pour qualifier en France tous ces mouvements pacifiques qui ont autant le droit d’exister que n’importe quel autre groupement de citoyens.

Atteinte à la liberté de croyance

Le terme « secte », en effet, n’a pas de définition légalement parlant. Il a même dû, par « sécurité juridique », être éliminé du vocabulaire administratif et politique : il portait en effet atteinte à la liberté de conscience, de croyance ou de religion.

Le signe le plus manifeste de cette évolution sémantique est visible au sommet de l’État (niveau du premier ministre) dans le changement de nom de l’organisme national chargé de la question « sectaire ». Ainsi la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils), créée en 1998, est devenue, en 2002, la Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires » (Miviludes).

De même, si les trois premiers rapports parlementaires, depuis 1983, s’attaquaient aux « sectes », le dernier, qui s’interrogeait sur « l'influence des mouvements à caractère sectaire » (2013) porte la marque de ce nécessaire changement terminologique.

Les journalistes, apparemment, ne s’estiment pas tenus par une rigueur langagière qui leur compliquerait le travail. Car ils seraient obligés d’être précis et factuels et d’enquêter eux-mêmes sur le terrain, au lieu de se contenter de s’appuyer sur l’autorité de la parole publique, en fait sur la propagande des « antisectes » officiels ou autoproclamés.

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