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CAP LIBERTE DE CONSCIENCE

La Sûreté surveille les profs….
source : Le Soir Anne Morelli

 

Il y a quelques semaines, la Sûreté Belge a été mise en cause dans la surveillance de « mouvements dit sectaires ». A la suite de ces révélations, nous apprenons que des universitaires auraient aussi été surveillés. Nous reproduisons ici l’article paru dans Le Soir concernant cette affaire avec l’autorisation de Mme Morelli. (ndlr)

Rik Torfs Professeur de Droit canon à la KUL ; Anne Morelli Directrice du Centre Interdisciplinaire d’étude des religions et de la laicité (ULB).

Deux professeurs d’Universités spécialistes de l’étude des religions affirment être surveillés de près par la Sûreté de l’Etat, au motif qu’ils entretiennent des contacts avec certaines « sectes ». La liberté académique est menacée.

Les « fuites » parues dans la presse à propos des personnes suivies par la Sûreté font notamment état de divers professeurs d’Université « suspects » car ayant des contacts avec les « sectes ».

Si cette information est exacte (mais nous avons de fortes présomptions de croire que le téléphone et le courriel de certains d’entre nous sont effectivement surveillés), elle pose de graves problèmes.

Les « sectes » sont, d’un strict point de vue sociologique, impossibles à délimiter et à séparer des « religions ».

Le candidat malheureux à la présidence des Etats-Unis, Mitt Romney, est – comme la majorité des habitants de l’Etat d’Utah – mormon. Est-il membre d’une « secte » ?

Les membres de l’Opus Dei ou les charismatiques font-ils partie d’une « secte » ? Les écoles Steiner (stigmatisées par la Communauté française comme « sectaires » mais reconnues et subsidiées par la Communauté flamande) émanent-elles d’une « secte » ?

On peut certes imaginer qu’on s’ennuie à la Sûreté de l’Etat depuis la chute du mur. Avant 1989, il y avait de quoi s’occuper si on voulait suivre tous ceux (artistes, syndicalistes, intellectuels…) qui, de loin ou de près, pouvaient être suspectés de sympathies envers le communisme. Cette importante branche de la Sûreté s’est effondrée, les sympathisants actifs de la Corée du Nord étant peu nombreux en Belgique…

Le service a probablement été confronté à la question, socialement très respectable, du maintien de l’emploi de ses fonctionnaires et du devoir de les sauver de l’inoccupation et de l’ennui.

Au lieu de les reverser dans la poursuite de groupes criminels (mafia, organisations s’occupant de blanchiment d’argent) et des agissements en Belgique des régimes non démocratiques (l’Arabie Saoudite, le Qatar, l’Etat turc…), leurs forces se sont déplacées vers la criminalisation d’acteurs sociaux et sur la poursuite d’une chimère : démêler les bonnes religions des mauvaises et surveiller ces dernières à grands renforts de personnel rémunéré par nos impôts.

Alors que la France vient d’être condamnée par la Cour européenne des Droits de l’Homme (pour violation de la liberté de pensée, de conscience et de religion) parce qu’elle a pratiqué ce « tri » en matière d’exemption fiscale sur les dons des fidèles, la Sûreté belge entend séparer en matière religieuse le bon grain de l’ivraie et surveiller ceux qui auraient contact avec cette « ivraie ».

En ce qui concerne les professeurs d’Université spécialisés dans l’étude des religions, criminaliser ces contacts est une grave atteinte à leur liberté académique.

Oui, bien sûr, de par notre profession nous nous intéressons à toutes les religions et nous avons parfois contact avec elles.

Le CIERL organisera en mai prochain un colloque sur les Mormons, puis une exposition sur le Taoïsme. Une enquête est en cours en son sein sur les Pentecôtistes à Bruxelles.

Est-il imaginable que ces initiatives se fassent sans contact avec ces religions, grandes ou petites ?

Le fait même que nous soyons en contact avec toute une série de « sectes », par nature incompatibles et concurrentes entre elles, réduit à néant l’hypothèse que nous en soyons les agents. On ne peut être à la fois agent des Témoins de Jéhovah, de la Scientologie, de Raël et de l’Armée du Salut.

Si on suit le raisonnement obscur de la Sûreté, le chercheur qui étudie le virus du Sida est forcément séropositif et l’égyptologue est un dévot du dieu Nil…A ce train-là évidemment, puisque nous nous intéressons à toutes les religions, nous adhérerions à toutes leurs croyances et nous en serions les agents ! C’est à ce titre que la Sûreté entend nous surveiller de près.

Article :

http://libertedeconscience.be/la-surete-espionne-des-hommes-politiques-haut-places-a-cause-de-leurs-liens-eventuels-avec-des-sectes/


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