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Changer de mode de vie, dalimentation, pratiquer une activité physique et sportive, engager un travail avec un psychologue Pourquoi ces initiatives trouvent-elles difficilement leur place dans la prise en charge médicale alors quelles sont complémentaires aux traitements médicamenteux? Comment un déséquilibre aussi important peut-il exister dans le recours à ces thérapeutiques, comparé aux traitements médicamenteux qui sont davantage mis en exergue dans lopinion du public et des professionnels de santé ? La Haute Autorité de Santé, dans un rapport dorientation, fait le point sur les divers freins au développement de ce type de prescription - organisationnels et économiques, psychologiques et sociétaux - et identifie les solutions qui peuvent être apportées. Sortir dune prise en charge essentiellement centrée sur le médicament et de linfluence symbolique quil exerce constitue un enjeu de santé publique. Cest le cas en particulier pour les patients souffrant de maladies chroniques pour lesquelles les thérapeutiques non médicamenteuses sont souvent recommandées comme traitement de fond, par exemple dans la prise en charge des risques cardio-vasculaires et de linsomnie. La HAS a mené, dans le cadre de ce rapport, une des premières réflexions approfondies sur ces thématiques à la demande du Ministère de la Santé. De nombreux freins identifiés Le rôle symbolique de la prescription médicamenteuse
une reconnaissance du bien-fondé de la plainte du patient ; une transmission de connaissances entre le médecin et son patient ; un chemin vers la guérison jugé plus facile par le patient. En effet, le traitement médicamenteux demande moins dinvestissement personnel et financier que ces thérapeutiques qui nécessitent une participation active du patient. Des professionnels de santé mal informés et peu incités Au-delà
des dimensions symboliques, les caractéristiques du système
de santé français nincitent pas les professionnels à
prescrire ce type de thérapeutiques par : manque de temps pour convaincre leur patient de lintérêt de ces thérapeutiques ; manque dinformation sur les compétences et la disponibilité de professionnels spécialisés dans le suivi de ces thérapeutiques (psychologue, ergothérapeute ) ; un niveau de preuve defficacité de ces thérapeutiques souvent faible qui sexplique à la fois par des difficultés méthodologiques et par la structure actuelle du financement de la recherche clinique. Des inégalités daccès à loffre de thérapeutiques non médicamenteusesDes inégalités sociales, économiques (reste à charge pour les patients) et géographiques (manque de professionnels spécialisés dans certains territoires) peuvent également être à lorigine des difficultés que rencontrent certains usagers pour accéder aux professionnels compétents (ex. diététiciens, éducateurs spécialisés dans la réadaptation physique des personnes âgées ). La HAS a identifié des clés pour favoriser le développement de la prescription de ces thérapeutiques Pour les pouvoirs publicsPoursuivre les expérimentations visant à tester limpact de nouvelles formes de rémunération. Lobjectif serait didentifier les modalités permettant dinciter les médecins à consacrer le temps nécessaire à ce type de prescription. Favoriser le développement détudes sur lefficacité comparative et lefficience de ces thérapeutiques non médicamenteuses dans des contextes spécifiques de prise en charge. Pour les professionnels de santé« Officialiser » la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses en rendant systématique leur inscription sur lordonnance au même titre que les médicaments. Prendre le temps de donner des consignes précises et/ou orienter le patient vers des professionnels spécialisés (coordonnées, lettres de recommandation, ). Pour les patients Changer de regard sur la notion de « traitement » au profit dune conception plus large, où les prises en charge médicamenteuses et non médicamenteuses sont perçues comme complémentaires, dans un objectif à la fois curatif et préventif.
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