CAP
LC 2008
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ENQUÊTES Les
dérives de la lutte « antisectes »
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Le 26 octobre 2011, TF1 (1) a diffusé un reportage sur les problèmes subis par une famille qui éduque ses enfants à la maison, comme le permet la loi. Effectivement, il faut rappeler quen France, cest léducation qui est obligatoire non pas la scolarisation. En effet, cette famille conteste les méthodes employées par lÉducation nationale qui sont « bien loin de ce que dit la loi. » (2) Dans le reportage de TF1, cette famille dénonce aussi la stigmatisation faite autour de cette forme déducation qui est considérée comme une pratique « sectaire » ou susceptible dengendrer des « dérives sectaires ». Éduquer ses enfants à la maison est devenu synonyme de danger pour les enfants. A la suite du témoignage de cette famille, léquipe de TF1 a interrogé le président de la Miviludes qui encore une fois rappelait que les « enfants nétaient pas la propriété des parents » en rajoutant quils nétaient pas non plus ceux de la communauté. M. Fenech a rappelé laffaire des enfants de la communauté de Sus, quil avait visitée lors de sa présidence de la dernière commission denquête parlementaire, en déplorant la condition dans laquelle les enfants étaient éduqués. Par contre, M. Fenech, qui est pourtant un ancien magistrat, oublie de signaler que le 1er juillet dernier la communauté de Sus a gagné son procès qui lopposait à lancien inspecteur dacadémie des Pyrénées-Atlantiques, M. Philippe Carrière. (3) Cest lors de la commission denquête parlementaire de 2006 « relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs » que le président de la Miviludes, M. Fenech, avait mis en avant les « dangers » de léducation à domicile. Il avait déposé à la suite de cette commission en janvier 2007, avec le député M. Vuilque, un amendement tendant à réduire la possibilité dinstruire ses enfants à la maison. Lors des débats à lAssemblée nationale, le 6 janvier 2007, M. Fenech avait défendu son amendement en déclarant : « Je sais que cette proposition inquiète certaines familles. Je rappelle que dans un pays comme lAllemagne, la scolarisation des enfants est une obligation ».(4) Effectivement, M. Fenech a raison, la scolarisation est obligatoire en Allemagne. Cest la « loi du 6 juin 1938 relative à la scolarité obligatoire en Allemagne », loi signée par le chancelier de lépoque Adolph Hitler. (5) Le 6 février 2008, M. Fenech va faire une seconde fois référence à lAllemagne. À ce moment-là, il est le rapporteur de la commission des lois du projet de loi relatif à la très controversée notion de « rétention de sûreté ». M. Fenech, en voulant décrire les dispositifs similaires dans dautres pays européens, déclare pour lAllemagne : « La mesure de "détention-sûreté" ( Sicherungsverwahrung ) a été introduite dans le code pénal allemand en 1933, sous la République de Weimar. Elle permet de maintenir une personne en détention après l'exécution de sa peine, et vise principalement les délinquants récidivistes qui sont susceptibles de représenter un danger pour la société ». La loi en question date en réalité du 27 novembre 1933 et a été signée par le chancelier de lépoque, Adolf Hitler, arrivé au pouvoir en janvier de la même année. (6) Le canard enchaîné du 20 février 2008 révélait laffaire et avait conclu : «Il est vrai que par la suite, cet homme d'état a déçu, et que son action n'est pas exempte de critique. Mais cette loi est à mettre à son crédit» (7) Le 27 mars 2008, M. Fenech perd son poste de député et le 19 septembre 2008 il devient le nouveau président de la Miviludes. En février 2009, M. Fenech fait parler de lui en voulant instaurer une nouvelle « liste noire » rebaptisée pudiquement « référentiel ». (8) Mme Alliot Marie, alors ministre de lIntérieur avait recadré laction de la Miviludes et dans un article du Parisien, on pouvait lire un extrait dun courrier quelle avait fait parvenir à Matignon : « La semaine dernière, Matignon a en effet reçu un courrier signé de Michèle Alliot-Marie, réclamant aux services de François Fillon de bien « cadrer » laction de la Miviludes, après que son président, fin janvier, a émis lidée de proposer une nouvelle orientation de la politique suivie par sa mission. Plus quune nouvelle orientation, en réalité, Georges Fenech a surtout lintention démettre de nouveau une liste, sur le modèle de celle que la commission denquête parlementaire de 1995 avait établie et qui navait pas manqué de placer la France, au sein des instances internationales, comme une pourfendeuse de la liberté de conscience. [ ] Place Beauvau, le fait dexhumer le principe même dune « liste noire » ne passe pas. [ ] La ministre de lIntérieur fait part, dans ce courrier adressé à François Fillon, de son « étonnement ». Il est intéressant de noter que cette idée de liste de « sectes » publiée par un gouvernement a germé la première fois dans lesprit des nazis. Le 28 février 1933, le gouvernement du troisième Reich dirigé par Adolf Hitler établissait une liste de « sectes » interdites au nom de « la protection du peuple et de lÉtat ». Parmi les mouvements interdits figuraient les Témoins de Jéhovah, les anabaptistes, les adventistes du septième jour, les Bahaïs et des Églises pentecôtistes. (9) En conclusion, laffaire des enfants est un non-problème. Le président de la Miviludes, M. Fenech, était en 2006 le président de la commission denquête au cours de laquelle de nombreux représentants de lÉtat avaient déclaré que les cas denfants en « danger » étaient quasiment nuls voire inexistants. Voir la brochure publiée par CAP Liberté de Conscience : « Les sectes, un non-problème ».(10) (1) http://www.youtube.com/watch?v=IqKYzIuj4nU (2) : horslesmurs-fenech-scolarisation (3) La République des Pyrénées du 1er juillet 2011 (4) assemblee-nationale-fenech-ecole-Allemagne (5) hitler-scolarisation-francais et hitler-scolarisation-original (8) http://www.coordiap.com/tribune-libre-fenech-liste-noire-9060.htm (9) liste-secte-nazi (10) http://www.coordiap.com/press2977-miviludes-sectes-non-problemes.htm Annexe A - Proposition de commission denquête parlementaire du 3 mai 2011 : « Pratiques intégristes, fondamentalistes et sectaires dans les établissements privés d'enseignement » B Non à l'impunité de la Miviludes
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