CAP
LC 2008
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ENQUÊTES Cimetière
des médicaments
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« Je crois sincèrement que si toute la matière médicale pouvait être envoyée au fond de la mer, ce serait la meilleure des choses qui puisse arriver à lhumanité, et la pire qui puisse arriver aux poissons. » Oliver Wendell Holmes, M. D., Professeur de médecine à Harvard. Mediator, Di-Antalvic, Vioxx, Fonzylane, Nexen, Thélin, Accomplia, Champix, Propacétamol Mylan, Parfenac, Nizoral, Noctran, la liste des médicaments qui sont retirés de la vente, ou simplement placés sous étroite surveillance ne cesse de sallonger. On y trouve aussi bien des médicaments anciens qui ont « fait leurs preuves », que des médicaments autorisés récemment. Selon Christian Lehman, médecin et observateur critique des politiques pharmaceutiques, les prétendus « médicaments » de traitement de la maladie dAlzheimer constitueront le prochain scandale. Cest un fait, ces dernières années ont été particulièrement riches en retraits, mises en garde et procès intentés aux labos. Bien sûr, tous les médicaments ne sont pas dangereux pour la santé, mais vu la fréquence et lampleur des dégâts, on peut se demander si, plutôt quune série malencontreuse de hasards, nous ne sommes pas en présence dune philosophie défectueuse de la santé, de la maladie et de la guérison. Retraits en cascadeLactualité médicale de ces dernières années a été rythmée par les annonces de retraits de médicaments, parfois de classes entières de médicaments dans tous les domaines, malgré les manoeuvres dilatoires visant à sauvegarder (entre autres) les dix ans dexclusivité. Coupe-faim et diurétiques La majorité des coupe-faims et des diurétiques ont été retirés de la vente en France. Trop deffets secondaires cardio-vasculaires (attaques cérébrales ou cardiaques), fatigue permanente, anomalies du rythme cardiaque, déshydratation, effets parfois mortels. Quant aux médicaments qui luttent directement contre lobésité, on vient de retirer lAccomplia en 2008, pour risques sérieux de dépression. Les amphétamines subissent le même sort, réputées sources de troubles psychiatriques et dattaques du coeur et du poumon. Les médicaments luttant contre labsorption des graisses sont également sur la sellette, provoquant souvent des insuffisances rénales aiguës. Analgésiques La douleur est devenue un « problème médical », sous-entendu un marché prometteur. Tout le monde se souvient du Di Antalvic, médicament français vendu exclusivement en France, alors quil avait été retiré quasiment dans le monde entier. Les analgésiques sont accusés de provoquer très souvent des troubles gastriques, des ulcères, des troubles graves du foie, hémorragies, constipation, somnolence, et parfois des hallucinations, des convulsions et de la confusion mentale. Chez les femmes enceintes, la prise danalgésiques, particulièrement de plusieurs sortes, entraîne des risques de malformations (cryptorchidie) importants jusquà 22 fois plus de risques. La cryptorchidie correspond à labsence dun ou deux testicules dans le scrotum, et conduit à linfertilité, et parfois à des cancers. Coeur, circulation Côté coeur, lanti-plaquettaire le plus vendu dans les pharmacies de ville favoriserait les thromboses artérielles (dans 28% des cas observés). Certains médicaments contre les troubles arythmiques se sont avérés augmenter les accidents cardiovasculaires et les troubles hépatiques sévères.Le Thélin® par exemple, qui était indiqué dans la prise en charge de lhypertension artérielle pulmonaire, a été retiré du marché mondial le 17 décembre 2010. Le Fonzylane, un vasodilatateur, a été retiré juste après le Médiator, pour effets indésirables neurologiques et cardiaques. Quand aux médicaments anti-cholestérol à base de « statines », on leur reproche une longue liste deffets secondaires fréquents, à savoir cancers, pertes de mémoire, immuno-suppression, perte de la sensibilité à linsuline (hormone de régulation de la glycémie), troubles cognitifs ou psychiatriques conduisant au suicide, et accident vasculaire cérébraux. Anti-inflammatoires Certains ont été retirés de la circulation en raison de forts risques dallergie. En bloquant la fabrication denzymes responsables des inflammations, dautres fragilisent la protection naturelle de lestomac, favorisant brûlures d'estomac, ulcères, voire perforations et hémorragies gastriques. Un autre, le Nimesulide, a été retiré dans différents pays pour atteintes hépatiques graves. En 2004, le Vioxx de la classe des « coxibs » a également été retiré, car cette nouvelle génération de produits censée être lamie de lestomac nétait pas lamie du coeur (infarctus du myocarde et accidents vasculaires cérébraux). Le Vioxx aurait provoqué 160 000 crises cardiaques et attaques cérébrales et serait à lorigine de 27 785 décès selon la très officielle FDA américaine. Certains anti-inflammatoires peuvent avoir des incidences graves, parfois fatales, sur les femmes enceintes après le 6è mois, concernant le coeur et les reins du bébé, et dautres dès le début de la grossesse. Ne jamais combiner avec de laspirine (merci la sécurité !). Précautions du genre : arrêter immédiatement en cas de rejet de sang par la bouche, de crise dasthme ou de gonflement brusque du visage ou du cou. Lannée 2010 a vu également le retrait de toutes les crèmes contenant du Bufexamac en raison dallergies provoquant parfois de leczéma, après 36 ans dautorisation.
Pilule Bayer doit faire face à 4800 plaintes pour le Yasmin, une pilule contraceptive accusée de provoquer des thromboses. Dautres favoriseraient lhypertension ou le diabète. A lire tous les cas où cest déconseillé, il faut être en excellente santé, sans aucune faiblesse organique, pour ne pas pâtir de la prise de pilules. Outre les actions nuisibles sur les organes faibles, il y a grand risque dinteraction avec les autres médicaments. Pour ce qui est de la ménopause, n comptabilise toute une kyrielle de retraits de traitements aux hormones (la fréquence des cancers du sein a dailleurs diminué depuis ces retraits), ainsi que le retrait dautres « traitements » qui nétaient que de simple neuroleptiques favorisant la dépression, les troubles parkinsoniens et la paralysie générale, comme lAgreal retiré en 2007 (« une véritable catastrophe sanitaire similaire à celle de la Talidomide », selon le Président de lAAAVAM, association des victimes de médicaments. Anti-psychotiques Le sujet des drogues psychiatriques et de leurs effets est un sujet à part entière. En mai 2006, la Cie pharmaceutique Glasko Smith Kline a admis que des analyses de données provenant d'études cliniques montraient que le Paxil (antidépresseur) pouvait entraîner 6 fois plus de risques de suicide chez des adultes que la prise d'un placebo.*Plus de détails à www.coordiap.com/tribune-libre-miviludes-psychotherapeute-5874.htm Anti-grippaux : Lagence sanitaire britannique, la Health Protection Agency (HPA), a rapporté que plus de la moitié de 248 jeunes élèves qui avaient reçu du Tamiflu, après quun de leurs camarades eut contracté la grippe A, ont souffert deffets secondaires, tels que des nausées, des insomnies et des cauchemars. Le Tamiflu a été interdit en Corée du Sud, après les cas de suicide observés récemment au Japon. Alzheimer : « ils ne tuent pas toujours et pas tout de suite » Les médicaments actuels contre cette maladie seraient inefficaces, selon notre Président de la République lui-même et la Haute Autorité de Santé. Cependant, cette dernière recommande de les maintenir pour leur « effet structurant » dans la prise en charge. Hélas, ces médicaments ont essentiellement des effets secondaires. Lors de lémission « Sciences publiques » de France Culture, Bruno Toussaint, de la revue Prescrire, ny va pas par quatre chemins : «Nous sommes ici très au-delà des limites acceptables. Ces médicaments ne sont pas des placebos. Ce sont des médicaments qui tuent. Certes ils ne tuent pas toujours et pas tout de suite, mais ce sont des médicaments qui tuent comme le montrent les quelques études qui ont comparé les conséquences, au-delà de six ou neuf mois, de la prise de ces médicaments à celle dun placebo. » Le laboratoire Ely Lilly a lui-même reconnu que son futur médicament le Semagastat accélérait le déclin des patients atteints dAlzheimer et comportait un risque accru de cancer de la peau, sur quoi il a arrêté les essais cliniques (signe des temps !). Anti-diabétiques Sur le front du diabète, on songe bien sûr au Médiator qui créait des insuffisances cardiaques et des fuites au niveau des valvules : 500 personnes au minimum seraient décédées des suites d'atteintes cardiaques graves - des valvulopathies - après avoir pris du Mediator, et plus de 3.500 auraient également été hospitalisées pour des lésions cardiaques. On estime que 20% des prescriptions de Médiator, qui touchaient 1,5 à 2 millions de français, ne correspondaient même pas à un diabète. De même, Actos (CA 4,6 Mrds $) et Avandia (CA 1,3 Mrds $) sont dans le collimateur, avec un risque de complications cardiaques accru de 40%, daprès une méta-analyse publiée dans le New England Journal of Medicine. Dautres sont soupçonnés daugmenter les risques de cancer (Lantus CA 3,5 mrds $). Le marché du diabète représente 28 milliards $. Cancer et santé mentale Ces deux secteurs du médicament parmi les plus lucratifs constituent des sujets à part entière. Déjà en 1996, un anticancéreux avait été mis sur la liste des produits cancérigènes par l'OMS, vendu sous la forme du Nolvadex et du Tamofène. Cétait le médicament le plus vendu contre les cancers du sein. Dans la liste des produits cancérigènes du CIRC (centre International de recherche sur le cancer), il voisine depuis avec le goudron de houille, lamiante, et ... dautres anticancéreux !!! Comme le note le site Pharmacritique, dès que le mot « cancer » est prononcé, la pression est énorme de la part des associations de patients, souvent financées par les laboratoires qui les instrumentalisent pour quelles exigent la disponibilité quasi immédiate de ces médicaments Les agences de régulation autorisent alors sans délai les nouveaux médicaments, parfois sans analyse véritable. Par exemple, lAvastin a finalement été retiré de son indication pour le cancer du sein, après une âpre bataille. On lui reproche peu ou pas damélioration, et une liste extravagante deffets secondaires graves ou mortels. Concernant toute une catégorie de nouveaux médicaments anti-cancéreux actuellement sur la sellette, dits monoclonaux, il est clair quon est très loin de la médecine « evidenced based » ou basée sur des preuves. Sur un autre front, deux somnifères, le Noctran et le Mépronizine, qualifiés d « hypnotiques », seront bientôt retirés, entre autres pour leur effet addictif. Il y aura des traitements de « sevrage » à la clef. Autres bizarreries La classe des biphosphonates, utilisés contre lostéoporose, favoriserait largement les fractures du fémur (sic) ; certaines classes de sirops anti-toux pour enfants et nourrissons, souvent sans intérêt médical, provoqueraient des dépressions respiratoires et des complications neuropsychiatriques, comme leur ancêtre, lhéroïne, qui fut dabord commercialisée comme sirop pour la toux ; deux autres (Broncalène et Hexapneumine) ont été retirés en 2011, et trois autres en 2010. Le Noctran, somnifère franco-français, sera retiré en octobre prochain (peu dintérêt, risques de chutes pour personnes âgées). Le vicks babybalm, baume relaxant, retiré en 2004 pour risques de convulsions. LAvastin retiré du traitement du cancer du sein, car favorisant les décès si associé avec une chimiothérapie. Certains anticancéreux sont jugés sans apport thérapeutique réel, avec une kyrielles deffets secondaires graves, parfois mortels. Un médicament de sevrage tabagique a été accusé de provoquer des états suicidaires ou passage à lacte (1200 plaintes), ainsi que des troubles cardiaques. Autre curiosité le Cymbalta, un antidépresseur dEly Lily, dont les ventes se montent à 3 milliards de dollars, devrait obtenir une indication pour le mal de dos (sic) avec un potentiel de 500 millions de dollars. Le botox (CA 1,3 mrds $), un dérivé du botulinum, lune des substance les plus toxiques au monde, est un produit utilisé pour faire disparaître les rides, mais il a été promu également pour les spasmes du cou, des yeux, du coude et du poignet, y compris pour les enfants, pour les maux de tête et pour empêcher la sudation sous les aisselles. Le fabricant, qui a accepté de verser 600 millions $ pour des plaintes, a été trouvé coupable darroser généreusement les prescripteurs, leur apprenant même comment maquiller les prescriptions inappropriées sous un faux code. On trouve des anti-coagulants utilisés également comme mort aux rats.Ah oui, un autre détail, la plupart des médicaments cités ci-dessus, plus les diurétiques, anti-dépresseurs et neuroleptiques, aggravent fortement les effets de la canicule (déshydratation, reins, etc.), tout particulièrement sur les personnes âgées. On sen rappellera la prochaine fois. Lambulance et le corbillardUn sketch célèbre de Raymond Devos met en scène des automobilistes qui tournent autour dun rond point sans pouvoir en sortir. Une ambulance fait partie du convoi, et lun de ses passagers a fini par monter... dans le corbillard. On a parfois cette impression lorsque certains patients mettent un pied dans lambulance. On veut juste maigrir, et au bout dune dizaine de médicaments censés corriger les effets secondaires des précédents, on se retrouve avec les reins bloqués ! Peut-être quau départ, une bonne tisane... Il y a ainsi dans le domaine de la médecine et du médicament des cycles infernaux. Les Parkinsoniens par exemple ont servi de cobayes multiples pendant les 20 dernières années1. Disons que cette affection tend à devenir plus grave quavant, en raison même des traitements appliqués (à supposer que cette « maladie » elle-même ne soit pas purement et simplement un effet secondaire iatrogène). Ainsi, les principaux traitements ont des effets secondaires connus de troubles digestifs, mais surtout de troubles psychiques. A tel point que lon donne des antipsychotiques aux malades atteints de Parkinson pour contrer ces effets secondaires2. Par ailleurs, un psychiatre de Ste Anne confiait il y a une dizaine dannée que les électrochocs sont parfois appliqués pour « guérir » les Parkinsoniens, ce que confirme Wikipedia, sachant que les électrochocs doivent être suivis de traitements psychotropes, et que certains neuroleptiques provoquent quand à eux des syndromes Parkinsoniens, etc., etc. Or, jai connu un Parkinsonien qui, par une simple modification de son alimentation et de compléments alimentaires, avait réduit ses symptômes de 75%, sur quoi il a arrêté tout médicament avec laccord de son médecin traitant. Jen ai connu un autre qui est devenu (fortement) Parkinsonien du jour au lendemain à vie -, pendant son premier traitement pour dépression. De façon similaire, les médicaments anti-diabétiques peuvent créer de graves problèmes cardiaques, dont le traitement pourra provoquer de graves problèmes hépatiques ou rénaux, etc. Certains malades tomberont ainsi dans des cercles vicieux, notamment en cas de traitements anti-psychotiques ou cardiaques.Moralité, avant de monter dans lambulance, mieux vaut se renseigner à deux fois ! Statistiques de mortalité, une hécatombe discrèteDepuis que certains tabous ont été levés, on a découvert le pot aux roses : les « sciences de la vie » autoproclamées provoquent beaucoup plus de décès que les accidents de la route, ou les tsunamis et autres tornades, voire la plupart des guerres et même les génocides. Outre les effets secondaires spécifiques notés ci-dessus, il y a également les « erreurs » reconnues. Ainsi, une source respectable, lIPRIS, lun des dix organismes de prévention des Caisses dassurance maladie complémentaire, déclare sans détours : « Un traitement médicamenteux, même suivi dans de « bonnes » conditions (diagnostic juste et prescription adaptée), présente des dangers très sérieux si les médicaments ne sont pas bien utilisés : en France, on estime à 150 000 le nombre annuel de patients concernés par une hospitalisation liée à un mauvais usage des médicaments ; le nombre de décès liés à des interactions nocives entre médicaments est estimé à 8 000 ; le nombre total de décès liés à une mauvaise utilisation des médicaments serait compris en 13 000 et 32 000 par an. »Les causes daccidents seraient multiples, tant du côté des patients que des soignants. Les risques sont particulièrement augmentés si lorganisme est âgé, car ses mécanismes dautoprotection (contre les médicaments) sont diminués. La sur-prescription est également évoquée : ainsi le nombre daccidents est beaucoup plus fréquent sur les patients qui doivent ingurgiter plus de 10 médicaments par jour prés dun million de nos concitoyens. Au lieu de se focaliser sur les radars automobiles pédagogiques, sournois, à corne de brume ou autres, nous avons là de toutes évidences une bien plus grande urgence, qui naffleure pas dans les campagnes électorales. Or, cest Waterloo tous les ans ! Comment
expliquer cette hécatombe et
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