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ÉDITORIAL
CAP Liberté de Conscience - decembre 2009

Ces sectes qui ne sont pas des sectes
Par Paul Vinel

 

 

Le gouvernement français s’est résigné à ne plus l’utiliser, incapable qu’il était d’en donner une définition claire. De quoi s’agit-il et comment cela est-il possible ? C’est bien sûr du mot « secte » que nous parlons. Voici ce qu’en dit le site Wikipédia :

« le mot secte a d'abord désigné soit un ensemble d'hommes et de femmes partageant une même doctrine philosophique, religieuse, etc. soit un groupe plus ou moins important de fidèles qui se sont détachés de l'enseignement officiel d'une Église et qui ont créé leur propre doctrine. Une secte peut aussi désigner une branche d'une religion, une école particulière. En ce sens, ce mot n'a rien de péjoratif.

Cependant ce terme a pris une dimension polémique, et désigne de nos jours un groupe ou une organisation, le plus souvent à connotation religieuse, dont les croyances ou le comportement sont jugés obscurs ou malveillants par le reste de la société. Généralement, les responsables de ces groupes sont accusés d'une part de brimer les libertés individuelles au sein du groupe ou de manipuler mentalement leurs disciples, afin de s'approprier leurs biens et de les maintenir sous contrôle, et d'autre part d'être une menace pour l'ordre social. »

Ce qui apparaît, c’est l’évolution récente de ce mot, et surtout sa double signification : d’une part une signification traditionnelle pour désigner une minorité de conviction, d’autre part une seconde signification polémique pour désigner un groupe déclaré liberticide. Cette deuxième interprétation s’est imposée nettement au sein de l’opinion publique et à ce jour aucune locution simple et non péjorative n’existe dans le langage courant pour désigner un ensemble [minoritaire] d'hommes et de femmes partageant une même doctrine philosophique, religieuse, etc. C’est un déni au droit à l’existence de tels groupes.

Si le terme « secte » signifie à la fois minorité de conviction et groupe liberticide, la conclusion qu’en tire inévitablement l’opinion publique est alors la suivante :

Minorité de conviction = secte = groupe liberticide.*

Amalgamer automatiquement toute minorité de conviction à un tel groupe, voilà le résultat bien visible de cette signification double du mot « secte ». Il s’agit là d’un réflexe pavlovien, d’un court-circuit mental qui permet de discréditer à bon compte n’importe quelle minorité de conviction, aussi innocente et bienfaisante soit-elle. Cela évite aux antisectes d’apporter la moindre preuve de leurs allégations fantaisistes. La répétition incessante des mots « secte » et « sectaire » leur sert de preuve absolue pour alléguer toutes les contre-vérités imaginables, aussi fausses et ridicules soient-elles.

Une telle évolution n’est pas due au seul hasard. Elle est le résultat d’une volonté délibérée. C’est au cours d’une réunion tenue au siège de l’Adfi que le colonel Morin avait proposé de modifier la signification du mot « secte ». Cette stratégie de guerre psychologique menée par des français contre d’autres français s’est avérée d’une redoutable efficacité. Le lobby anti-sectes a remarquablement réussi à embrouiller les esprits !

En fait les sectes au sens de minorités de conviction ne sont que très exceptionnellement des sectes au sens de groupes liberticides. Dans leur quasi-totalité les sectes ne sont pas des sectes ! Leur seul point commun est d’être toutes nommées sectes, mais avec des significations différentes. Le mot « secte » est source de nombreux malentendus, d’incapacité à communiquer, de diabolisations injustes. Et l’utilisation des termes « dérives sectaires » et « groupes sectaires » n’a en rien amélioré cette situation très confuse. Pour apporter la clarté, la seule solution viable sera de ne plus utiliser les mots « sectes » et « sectaires ». De plus d’autres terminologies équivalentes existent.

La langue française est une langue riche et capable d’exprimer toutes les nuances de la réalité. Pour désigner une secte dans sa signification traditionnelle, d’autres solutions sont possibles, ainsi NMR (Nouveau Mouvement Religieux), minorité religieuse, philosophique, spirituelle, thérapeutique, ou plus généralement minorité de conviction. Et pour clore définitivement le dilemme « secte ou pas secte », il suffira alors à l’Etat d’affirmer d’une part le droit à la libre existence de toutes les minorités de conviction respectueuses des lois, et d’autre part son opposition à toute atteinte à la liberté individuelle, toute tentative de manipulation mentale, toute appropriation de biens d’autrui et toute menace contre l’ordre social."

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément."(

Nicolas Boileau)

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