CAP
LC 2008
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ÉDITORIAL Ces
sectes qui ne sont pas des sectes |
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Le gouvernement français sest résigné à ne plus lutiliser, incapable quil était den donner une définition claire. De quoi sagit-il et comment cela est-il possible ? Cest bien sûr du mot « secte » que nous parlons. Voici ce quen dit le site Wikipédia : « le mot secte a d'abord désigné soit un ensemble d'hommes et de femmes partageant une même doctrine philosophique, religieuse, etc. soit un groupe plus ou moins important de fidèles qui se sont détachés de l'enseignement officiel d'une Église et qui ont créé leur propre doctrine. Une secte peut aussi désigner une branche d'une religion, une école particulière. En ce sens, ce mot n'a rien de péjoratif. Cependant ce terme a pris une dimension polémique, et désigne de nos jours un groupe ou une organisation, le plus souvent à connotation religieuse, dont les croyances ou le comportement sont jugés obscurs ou malveillants par le reste de la société. Généralement, les responsables de ces groupes sont accusés d'une part de brimer les libertés individuelles au sein du groupe ou de manipuler mentalement leurs disciples, afin de s'approprier leurs biens et de les maintenir sous contrôle, et d'autre part d'être une menace pour l'ordre social. » Ce qui apparaît, cest lévolution récente de ce mot, et surtout sa double signification : dune part une signification traditionnelle pour désigner une minorité de conviction, dautre part une seconde signification polémique pour désigner un groupe déclaré liberticide. Cette deuxième interprétation sest imposée nettement au sein de lopinion publique et à ce jour aucune locution simple et non péjorative nexiste dans le langage courant pour désigner un ensemble [minoritaire] d'hommes et de femmes partageant une même doctrine philosophique, religieuse, etc. Cest un déni au droit à lexistence de tels groupes. Si le terme « secte » signifie à la fois minorité de conviction et groupe liberticide, la conclusion quen tire inévitablement lopinion publique est alors la suivante : Minorité de conviction = secte = groupe liberticide.* Amalgamer automatiquement toute minorité de conviction à un tel groupe, voilà le résultat bien visible de cette signification double du mot « secte ». Il sagit là dun réflexe pavlovien, dun court-circuit mental qui permet de discréditer à bon compte nimporte quelle minorité de conviction, aussi innocente et bienfaisante soit-elle. Cela évite aux antisectes dapporter la moindre preuve de leurs allégations fantaisistes. La répétition incessante des mots « secte » et « sectaire » leur sert de preuve absolue pour alléguer toutes les contre-vérités imaginables, aussi fausses et ridicules soient-elles. Une telle évolution nest pas due au seul hasard. Elle est le résultat dune volonté délibérée. Cest au cours dune réunion tenue au siège de lAdfi que le colonel Morin avait proposé de modifier la signification du mot « secte ». Cette stratégie de guerre psychologique menée par des français contre dautres français sest avérée dune redoutable efficacité. Le lobby anti-sectes a remarquablement réussi à embrouiller les esprits ! En fait les sectes au sens de minorités de conviction ne sont que très exceptionnellement des sectes au sens de groupes liberticides. Dans leur quasi-totalité les sectes ne sont pas des sectes ! Leur seul point commun est dêtre toutes nommées sectes, mais avec des significations différentes. Le mot « secte » est source de nombreux malentendus, dincapacité à communiquer, de diabolisations injustes. Et lutilisation des termes « dérives sectaires » et « groupes sectaires » na en rien amélioré cette situation très confuse. Pour apporter la clarté, la seule solution viable sera de ne plus utiliser les mots « sectes » et « sectaires ». De plus dautres terminologies équivalentes existent. La langue française est une langue riche et capable dexprimer toutes les nuances de la réalité. Pour désigner une secte dans sa signification traditionnelle, dautres solutions sont possibles, ainsi NMR (Nouveau Mouvement Religieux), minorité religieuse, philosophique, spirituelle, thérapeutique, ou plus généralement minorité de conviction. Et pour clore définitivement le dilemme « secte ou pas secte », il suffira alors à lEtat daffirmer dune part le droit à la libre existence de toutes les minorités de conviction respectueuses des lois, et dautre part son opposition à toute atteinte à la liberté individuelle, toute tentative de manipulation mentale, toute appropriation de biens dautrui et toute menace contre lordre social." Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément."( Nicolas Boileau)
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CAP pour la Liberté de Conscience - Liberté de Religion - Liberté de thérapeutique |