CAP
LC 2008
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ÉDITORIAL Corriger laberration
médicale |
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Serions-nous à une croisée de chemins dans le domaine médical ? La médecine conventionnelle actuelle, allopathique, chimique et mécaniste, avec ses lettres de noblesse mais aussi ses limites, devra-t-elle évoluer vers une médecine plus humaine et holistique, et laisser une place à dautres médecines émergentes ? Les absolutistes de cette médecine conventionnelle cherchent à bloquer toute évolution et agitent lépouvantail du risque sectaire : les médecines non-conventionnelles seraient des portes dentrée possibles pour des groupements sectaires. Mais risque nest pas certitude, et toute évolution comporte une part de risques : sy opposer revient à tuer lavenir. En fait ces absolutistes apparaissent surtout comme des mercenaires au service dune oligarchie financière qui a transformé le domaine médical en gigantesque machine à pognon, et qui veut conserver ses énormes revenus financiers. De plus ce que nous nommons système de santé est en réalité un système de maladie : les médecins dans leurs cabinet reçoivent et soignent des personnes malades, les pharmaciens vendent leurs médicaments à des personnes malades. Sans malades, ce système naurait simplement plus sa raison dêtre : médecins, infirmières, fabricants et vendeurs de médicaments, tous se retrouveraient au chômage ! Le malheur des uns permet à dautres la richesse financière. Un tel fonctionnement impose de pérenniser la maladie, et même de lamplifier pour conserver les sources de revenus. Cest cela laberration médicale ! Mais ny a-t-il pas une autre logique possible ? Une logique gagnant-gagnant où la source de revenus ne serait plus la maladie mais la santé de tous ? Une réponse à cette question se trouve dans la note danalyse n°290 issue du CSA (Centre dAnalyses Stratégiques), organisme de prospective rattaché au cabinet du Premier ministre. Cette note intitulée « Quelle réponse des pouvoirs publics à lengouement pour les médecines non conventionnelles ? » propose un état des lieux quant à lutilisation des médecines non conventionnelles en France et à létranger, et fait des propositions concrètes quant à leur introduction progressive dans le système médical français. Parmi celles-ci, focalisons-nous particulièrement sur la proposition n°6. Nous y lisons : « Au-delà, la demande croissante de médecines non conventionnelles pousse à réexaminer la formation et le rôle des professionnels de santé. En effet, les savoirs liés à la relation au patient et à la santé quotidienne (alimentation, rapport au corps, activité physique) ne font pas vraiment partie du corpus enseigné aux professionnels de santé, alors quils auraient un rôle fondamental déducation à jouer auprès du patient. La place des médecins généralistes mériterait en particulier dêtre repensée, pour quils contribuent à une prise en charge plus globale. Ils pourraient, encouragés par des modes de rémunération au forfait, dédier au patient plus de temps et lui délivrer des conseils liés à lhygiène de vie, notamment par le biais de prescriptions non médicamenteuses. Ils participeraient ainsi au rééquilibrage du système de santé, du curatif vers le préventif. » Evoluer du curatif vers le préventif grâce à une meilleure hygiène de vie et des prescriptions non médicamenteuses, cette idée est certes novatrice, mais elle nest pas nouvelle pour autant : elle est directement inspirée de la Chine antique dans laquelle les médecins chinois étaient payés tant que leurs patients étaient en bonne santé, et ne létaient plus dès que ceux-ci tombaient malades. Sa mise en uvre apparait simple à réaliser et laisse espérer des suites positives. Il existe déjà un médecin référent par patient et il suffirait dès lors de le payer non plus à lacte mais au forfait indexé sur létat de santé du patient afin dinciter le médecin responsable à maintenir ses patients en bonne santé. Pour y parvenir, il pourra bien sûr faire appel à des conseils de bonne hygiène de vie, à la médecine conventionnelle, mais également aux médecines non-conventionnelles qui ont de plus en plus la faveur des patients, et qui justement comportent toutes un volet préventif. Les médecins référents payés au forfait deviendront alors des coachs de santé et seront les mieux placés pour juger du rapport efficacité/risque de ces médecines non-conventionnelles. Et dans ce nouveau paysage médical, que deviendra la médecine conventionnelle et allopathique actuelle ? Elle ne disparaitra pas parce que le vieillissement, les accidents et les maladies continueront dexister et nécessiteront toujours des soins curatifs, mais son importance relative devrait diminuer. Mais cette baisse relative serait largement compensée par lapparition de ce nouveau secteur économique déjà en gestation aujourdhui : la meilleure santé physique possible, mais également le bien-être, la santé psychique et aussi spirituelle. Une toute nouvelle civilisation en somme !
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