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ÉDITORIAL

La rhétorique vide comme seul argument
par Paul Vinel
CAP Liberté de Conscience - juillet 2013

 

Pas de définition des termes secte et sectaire

Le 21 mai 2013, M. Alain Milon, Président de la commission d’enquête du Sénat sur l’influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé, s’adressait aux membres de l’Ecole Nationale de la Magistrature. Dès le début de son discours, les choses sont claires : les personnes auditionnées par la commission sénatoriale étaient classées en deux groupes : les bons d’un côté, tenants de la médecine officielle et allopathique, et de l’autre côté la « partie adverse », les dits charlatans et les défenseurs des libertés thérapeutiques. Au diable donc impartialité et présomption d’innocence, fondements d’un Etat de droit ! Et rappelons que cette commission n’avait proposé aucune définition des termes « sectes » et « sectaires ». Ce dernier terme est pourtant présent dans l’intitulé de la commission et le sujet récurrent abordé par les sénateurs. Comme quoi il est possible de disserter sans fin sur un sujet sans même en connaitre la signification : une insulte réitérée à la rigueur de pensée. Sénateurs mais charlatans du débat intellectuel qui prétendent à un discours sensé tout en usant de phrases sans contenu, d’expressions stéréotypées et de mots dont ils détournent la signification : une méthode éprouvée pour manipuler l’opinion publique.

Une rhétorique vide de sens comme seul argument quand il n’existe plus d’argument logique !

Ainsi quand il est question de « manque de chance » pour parler des nombreux cas de malades qui font appel aux alter-médecines. Comme si toutes ces personnes refusaient systématiquement le recours à la médecine allopathique, alors que les enquêtes le démontrent, elles ont recours à la fois à la médecine officielle et à la fois à des soins de médecine complémentaire : en fait une augmentation des chances de guérison. Un autre poncif répété à longueurs de discours concerne les « pratiques non éprouvées scientifiquement ». Comme si la médecine officielle était sans reproche et alors que les recherches en alter-médecines ont-elles aussi leurs lettres de noblesse. D’ailleurs la seule validation scientifique qui vaille, c’est l’état de santé des patients, et les utilisateurs des diverses médecines en sont les meilleurs juges.

Le CAS mis en cause

Un épisode particulièrement pathétique de cette commission sénatoriale aura été l’audition de membres du CAS (Comité d’Analyse Stratégique), organisme officiel dépendant du cabinet du Premier ministre. Celui-ci avait réalisé une enquête approfondie et émis un rapport sur les alter-médecines en France et en Europe. Il avait constaté la forte demande des usagers pour ces pratiques, et préconisé des études et essais pour estimer leurs valeurs thérapeutiques, à l’image de ce qui se fait déjà dans d’autres pays européens. Las, que n’avait-il pas écrit ! M. Jacques Mezard, rapporteur de la commission sénatoriale, accusa le CAS de vouloir valider toutes les alter-médecines, sans aucun filtrage. M. Milon, le président, renchérit en disant « il n’y a qu’une seule médecine », preuve de sa grande fermeture d’esprit.

Cette situation conflictuelle pose bien sûr question. Pourquoi ce qui semble aller de soi dans les autres pays de l’Europe, est source de crispations et de polémiques en France ? Une réponse possible est fournie par un rapport d’enquête réalisé par l’eurodéputée Michèle Rivasi. Celle-ci a fait réaliser une comparaison du prix des médicaments en France et dans d’autres pays européens. « En Italie, on constate que le coût des médicaments en ville et à l'hôpital s'élève pour 2012 à 17,8 milliards d'euros contre 35,5 milliards pour la France, soit 85% de plus à populations égales pour les mêmes résultats sanitaires », a affirmé Serge Rader, pharmacien qui se présente comme un "lanceur d'alerte", l'un des auteurs de l'étude. Payer plus cher pour être moins bien soigné, voici la situation en France. Cela laisse supposer que les fabricants de médicaments disposent de relais puissants au sein des instances politiques et administratives, capables d’imposer des prix prohibitifs. De quoi devenir curieux et découvrir sur internet que M. Milon, curieusement Président de la fameuse commission d’enquête du Sénat sur l’influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé, aurait par le passé animé des tables-rondes avec Mme Véronique France-Tarif la lobbyiste de Pfizer. Il participe également à plusieurs commissions sénatoriales en relation avec la santé et le financement du risque maladie. Une position stratégique pour fixer le prix des médicaments, mais de quoi suspecter des conflits d’intérêt !

Une commission pour un faux problème

Alors pourquoi ces représentants du peuple qui s’emparent d’un problème qu’ils savent pertinemment être un faux problème ? Qu’ils accusent les alter-médecines de dérives sectaires dans l’espoir de les tuer ? Qu’ils se sont mis au service des super bénéfices de l’industrie du médicament ?

Mais cela n’a qu’un temps. La France ne pourra pas éternellement rester le seul pays européen à s’acharner contre les alter-médecines alors que déjà la Suisse introduit les dans le cursus de formation de ses futurs médecins. Et même en France elles sont de plus en plus plébiscitées par les patients et admises par les instances officielles.

Les études statistiques le démontrent : la recherche médicale officielle est à la peine : seuls 1 à 2% des « avancées médicales » donnent lieu véritablement à une application pratique. En contrepartie, certaines alter-médecines telles la médecine chinoise et l’Ayur-Véda offrent une expérience multimillénaire et sont utilisables immédiatement, d’autres plus récentes affichent des résultats encourageants, toutes proposent des nouveaux paradigmes innovants, des nouvelles voies de recherche. Dès lors normal que des scientifiques, les vrais, ceux qui allient rigueur de pensée et ouverture d’esprit, s’y intéressent de plus en plus.

Comme quoi le proverbe « les chiens aboient mais la caravane passe » une fois de plus est en passe de se vérifier.

Présentation M. Millon à l'ENM 21 Juin 2013


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