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ÉDITORIAL

Les prescriptions non médicamenteuses
par Paul Vinel
CAP Liberté de Conscience - juillet 2011

 

 

Changer de mode de vie, d’alimentation, pratiquer une activité physique et sportive, engager un travail avec un psychologue… Pourquoi ces initiatives trouvent-elles difficilement leur place dans la prise en charge médicale alors qu’elles sont complémentaires aux traitements médicamenteux? Comment un déséquilibre aussi important peut-il exister dans le recours à ces thérapeutiques, comparé aux traitements médicamenteux qui sont davantage mis en exergue dans l’opinion du public et des professionnels de santé ? La Haute Autorité de Santé, dans un rapport d’orientation, fait le point sur les divers freins au développement de ce type de prescription - organisationnels et économiques, psychologiques et sociétaux … - et identifie les solutions qui peuvent être apportées. »

De quoi se frotter les yeux avant de vérifier d’avoir bien lu. Voilà un organisme dépendant du Ministère de la Santé lui-même soupçonné d’être inféodé à l’industrie du médicament, et qui se préoccupe de tisser des liens vers d’autres pratiques de santé telle une démarche psychologique ! De quoi nous surprendre, et de nous réjouir !

C’est à la demande de la DSS (direction de la Sécurité Sociale) que la HAS (Haute Autorité de Santé) a produit une recommandation sur le « Développement de la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses ». En effet leur taux de prescriptions est faible malgré les services rendus et les recommandations des agences sanitaires, des autorités scientifiques et des sociétés savantes. Pourtant, malgré son intérêt évident, cette recommandation reste timide. Tout d’abord elle ne cite qu’un tout petit nombre de thérapeutiques non médicamenteuses : celles qui sont validées en France. Ce qui est bien peu. Surtout elle ne franchit jamais la ligne jaune du politiquement correct. Ainsi si cette recommandation liste certains freins aux thérapeutiques non médicamenteuses, elle ne dit rien de la véritable chasse aux sorcières qui sévit en France contre toutes les médecines parallèles et autres pratiques de santé. Ainsi rien au sujet de M. Fenech, membre fondateur de Momagri et président de la Miviludes, qui avait déclaré « tout ce qui est naturel peut cacher des dérives sectaires » ! Rien non plus au sujet du Conseil de l’Ordre des Médecins qui radie à vie et sans état d’âme de nombreux médecins au prétexte qu’ils utiliseraient des « pratiques médicales non éprouvées ». A ce sujet, voici le témoignage de Me Frémaux, avocat qui défend régulièrement des médecins devant les tribunaux de l’Ordre : selon son expérience, ceux qui pratiquent des médecines alternatives sont la cible privilégiée du Conseil de l’Ordre…
« Cela fait environ sept ou huit ans qu’effectivement je défends un certain nombre de médecins devant les Conseils de l’Ordre tant section disciplinaire qu’assurance sociale.
En tous les cas, pour ma clientèle, il y a un profil :….. c’est en général un médecin qui réussit, c'est un médecin qui fait des médecines dites non classiques ou des thérapeutiques différentes et qui souvent dans une ville de province, ou dans un lieu très précis, est plus ou moins jalousé par des confrères ou en tous les cas, dérange ceux qui sont établis et ceux qui ont pignon sur rue.
»

Certes les raisons invoquées par cette recommandation pour expliquer le faible taux de prescriptions de thérapeutiques non médicamenteuses sont toutes justes. Mais il manque la principale : les médecins ne veulent tout simplement pas d’emmerdes avec le Conseil de l’Ordre ! Alors ils continuent de prescrire des médicaments « validés scientifiquement » malgré leurs effets secondaires.

Cette recommandation de la HAS a cependant le mérite d’exister et de faire des propositions concrètes : ainsi pour les professionnels de la santé, elle préconise d’ « officialiser » la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses en rendant systématique leur inscription sur l’ordonnance au même titre que les médicaments, de prendre le temps de donner des consignes précises et d’orienter le patient vers des professionnels spécialisés. Pour les pouvoirs publics, elle suggère de « favoriser le développement d’études sur l’efficacité comparative et l’efficience de ces thérapeutiques non médicamenteuses dans des contextes spécifiques de prise en charge. » Et chacun est bien conscient qu’il y a là un énorme chantier à entreprendre. A cause de la sectophobie savamment entretenue par une poignée de lobbyistes du tout-médicament, le dialogue entre les pionniers des alter-médecines avec les pouvoirs publics n’a pas pu se faire. Il est urgent de démarrer très vite.

Les thérapeutiques non médicamenteuses sont souvent recommandées comme traitement de fond pour les patients atteints de maladies chroniques. Mais c’est vrai également pour les personnes en bonne santé et qui souhaitent le rester. Une tout autre approche de la santé !

 

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