CAP
LC 2008
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ÉDITORIAL Les prescriptions non médicamenteuses
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Changer de mode de vie, dalimentation, pratiquer une activité physique et sportive, engager un travail avec un psychologue Pourquoi ces initiatives trouvent-elles difficilement leur place dans la prise en charge médicale alors quelles sont complémentaires aux traitements médicamenteux? Comment un déséquilibre aussi important peut-il exister dans le recours à ces thérapeutiques, comparé aux traitements médicamenteux qui sont davantage mis en exergue dans lopinion du public et des professionnels de santé ? La Haute Autorité de Santé, dans un rapport dorientation, fait le point sur les divers freins au développement de ce type de prescription - organisationnels et économiques, psychologiques et sociétaux - et identifie les solutions qui peuvent être apportées. » De quoi se frotter les yeux avant de vérifier davoir bien lu. Voilà un organisme dépendant du Ministère de la Santé lui-même soupçonné dêtre inféodé à lindustrie du médicament, et qui se préoccupe de tisser des liens vers dautres pratiques de santé telle une démarche psychologique ! De quoi nous surprendre, et de nous réjouir ! Cest
à la demande de la DSS (direction de la Sécurité Sociale)
que la HAS (Haute Autorité de Santé) a produit une recommandation
sur le « Développement de la prescription de thérapeutiques
non médicamenteuses ». En effet leur taux de prescriptions est
faible malgré les services rendus et les recommandations des agences
sanitaires, des autorités scientifiques et des sociétés
savantes. Pourtant, malgré son intérêt évident,
cette recommandation reste timide. Tout dabord elle ne cite quun
tout petit nombre de thérapeutiques non médicamenteuses : celles
qui sont validées en France. Ce qui est bien peu. Surtout elle ne franchit
jamais la ligne jaune du politiquement correct. Ainsi si cette recommandation
liste certains freins aux thérapeutiques non médicamenteuses,
elle ne dit rien de la véritable chasse aux sorcières qui sévit
en France contre toutes les médecines parallèles et autres pratiques
de santé. Ainsi rien au sujet de M. Fenech, membre fondateur de Momagri
et président de la Miviludes, qui avait déclaré «
tout ce qui est naturel peut cacher des dérives sectaires » !
Rien non plus au sujet du Conseil de lOrdre des Médecins qui
radie à vie et sans état dâme de nombreux médecins
au prétexte quils utiliseraient des « pratiques médicales
non éprouvées ». A ce sujet, voici le témoignage
de Me Frémaux, avocat qui défend régulièrement
des médecins devant les tribunaux de lOrdre : selon son expérience,
ceux qui pratiquent des médecines alternatives sont la cible privilégiée
du Conseil de lOrdre
Certes les raisons invoquées par cette recommandation pour expliquer le faible taux de prescriptions de thérapeutiques non médicamenteuses sont toutes justes. Mais il manque la principale : les médecins ne veulent tout simplement pas demmerdes avec le Conseil de lOrdre ! Alors ils continuent de prescrire des médicaments « validés scientifiquement » malgré leurs effets secondaires. Cette recommandation de la HAS a cependant le mérite dexister et de faire des propositions concrètes : ainsi pour les professionnels de la santé, elle préconise d « officialiser » la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses en rendant systématique leur inscription sur lordonnance au même titre que les médicaments, de prendre le temps de donner des consignes précises et dorienter le patient vers des professionnels spécialisés. Pour les pouvoirs publics, elle suggère de « favoriser le développement détudes sur lefficacité comparative et lefficience de ces thérapeutiques non médicamenteuses dans des contextes spécifiques de prise en charge. » Et chacun est bien conscient quil y a là un énorme chantier à entreprendre. A cause de la sectophobie savamment entretenue par une poignée de lobbyistes du tout-médicament, le dialogue entre les pionniers des alter-médecines avec les pouvoirs publics na pas pu se faire. Il est urgent de démarrer très vite. Les thérapeutiques non médicamenteuses sont souvent recommandées comme traitement de fond pour les patients atteints de maladies chroniques. Mais cest vrai également pour les personnes en bonne santé et qui souhaitent le rester. Une tout autre approche de la santé !
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