CAP
LC 2008
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ÉDITORIAL Miviludes : Les Croisés
de la Vigilance |
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La mode est à la vigilance : vigilance météo certes, mais pas seulement, lemploi, le trafic, la santé, la conjoncture économique, tous les secteurs de notre vie sont de plus en plus objet de notre vigilance. Et que penser de ce principe de vigilance ? La vigilance qui génère la peur, est un magnifique outil de manipulation des masses. Le Dr Knock, personnage mythique de la pièce de Jules Romains, lavait fort bien compris. Voici ce quil expliquait au Dr Parpalaid : « Mon cher confrère, jai le sentiment que vous avez gâché là-haut, une situation magnifique, et, pour parler votre style, fait laborieusement pousser des chardons là où voulait croître un verger plantureux. Cest couvert dor que vous deviez repartir, les fesses calées sur un matelas dobligations ; vous, madame, avec trois rangs de perles au cou, tous deux à lintérieur dune étincelante limousine. » Et pour parvenir à un tel résultat, sa méthode est bien rôdée : faire peur. Au maître décole M. Bernard, le Dr Knock confie la tâche dinstruire la population à sa façon : « Commençons par le commencement. Jai ici la matière de plusieurs causeries de vulgarisation, des notes très complètes, de bons clichés, et une lanterne. Vous arrangerez tout cela comme vous savez le faire. Tenez, pour débuter, une petite conférence, tout écrite, ma foi, et très agréable, sur la fièvre typhoïde, les formes insoupçonnées quelle prend, ses véhicules innombrables : eau, pain ; lait, coquillages, légumes, salades, poussières, haleine, etc. les semaines et les mois durant lesquels elle couve sans se trahir, les accidents mortels quelle déchaîne soudain, les complications redoutables quelle charrie à sa suite ; le tout agrémenté de jolies vues : bacilles formidablement grossis, détails dexcréments typhiques, ganglions infectés, perforations dintestin, et pas en noir, en couleur, des roses, des marrons, des jaunes et des blancs verdâtres que vous imaginez. » La Miviludes procède exactement de la même manière : « adhésion inconditionnelle ; rejet du monde extérieur ; exigence dune disponibilité toujours plus importante, de contributions financières excessives et dun prosélytisme abusif ; endoctrinement des enfants ; structure organisée sur un mode autoritaire, opaque et cloisonné ; contrôle mutuel des membres ; difficultés pour quitter le groupe ; etc. » Cest la méthode du Dr Knock pour assouvir son rêve de puissance, cest la méthode de la Miviludes pour combattre les minorités de conviction : faire peur encore et encore et de toutes les manières possibles ! Mais pourquoi aurions-nous peur ? Ecoutons le général Patton parler à ses soldats en juin 1944 : « nous ne voulons pas de couards à foie jaune dans cette armée. Ils devraient être exterminés comme des rats. Sinon, ils rentreront chez eux après cette guerre et produiront d'autres couards. Les hommes braves produiront d'autres hommes braves. Eliminez ces putains de couards et nous aurons une nation d'hommes braves. » Imaginons ses paroles poétiquement ordurières pour qualifier la Miviludes, cette officine de surveillance des gens honnêtes et des « dérives sectaires » qui nexistent pas. Les croisés de la vigilance et les couards auraient-ils envahi la France ? Car assurément nous sommes devenus un peuple plus craintif qu'autrefois; et une masse effrayée tend à s'armer et à se barricader contre toute chose et toute personne extérieures à la forteresse. Cest lune des raisons à la folie antisecte : la peur des autres, étrangers parce quétranges avec leurs croyances et modes de vie différents. Car quand les masses crédules se laissent manipuler par la peur, la Pensée Unique sinstalle tout naturellement. Le Dr. Knock, grand manipulateur sil en est, aura alors atteint son but et pourra savourer sa victoire comme il lexplique au Dr. Parpalaid : « mais maintenant, jai autant daise à me trouver ici quà son clavier lorganiste des grandes orgues. Dans deux cent cinquante de ces maisons - il sen faut que nous les voyons toutes à cause de léloignement et les feuillages- il y a deux cent cinquante chambres où quelquun confesse la médecine, deux cent cinquante lits où un corps étendu témoigne que la vie a un sens, et grâce à moi un sens médical. Songez que, dans quelques instant, il va sonner dix-heures, cest la deuxième prise de température rectale, et que, dans quelques instants, deux cent cinquante thermomètres vont pénétrer à la fois »
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